ORAISON FUNÈBRE DE MARIE-THÉRÈSE D'AUTRICHE

« parmi les rois de ces àmes pures pour l'instruction du siè­ cle ».

D'après la division et l'application il n'y eut rien que d'auguste en la personne de la reine, rien que de pur · dans sa vie.

f • Rien que d'auguste en sa personne, grâce à sa nais­ sance, à son mariage (apostrophe à l'île de la Conférence et à Alger) et à son fils, le grand (et médiocre) Dauphin.

On remarquera que la personne de la reine a, dans cette pre­ mière partie, un rôle presque aussi effacé que dans sa vie .

2• Rien que de pur dans sa vie : Bossuet fait revivre la foi ardente, l'humilité , l'amour de la prière, la délicatesse et les pratiques extérieures de la reine.

La péroraison nous invite à nous préparer à la mort qui viendra comme un voleur : ne nous laissons pas en­ dormir par «les plaisirs, le jeu, la santé, la jeunesse, l'heu­ reux succès des affaires, les flatteurs ...

et enfin nos fausses pénitences qui ne sont suivies d'aucun changement dans nos mœurs».

III.

A.ppréclatiou.

1 • Défauts.

On a reproché à ce discours certains proct1dés de rhétorique dans les apostrophes (l'orateu_r sembl~ ~êné dan~ la première pa~tie); et_l'é~oge, qui semble etrange tci, de Loms XIV : " Ce qm en faisait le plus grand éclat n'a pas encore paru.

Une reine si grande par tant de titres le devenait tous les jours par les grandes actions du roi» : elles ne suffisaient pas à la rendre heureuse.

2• Beautés générales.

Pour goûter le charme de cette oraison funèbre il faut se mettre au vrai point de vue-: «c'est, d'un bout à l'autre, le tableau ravissant de la candeur et de l'innocence chrétiennes ».

3• Beauté particulière.

Un tableau attire spécialem ent les regards par la précision du dessin et l'éclat sobre des couleurs : c'est celm de la France sous Louis XIV : " Sous lui la France a appris à se connaître ...

» IV.

Résultat.

L'oraison, prononcée à Saint-Denis , t•• septembre f683, devant le Dàuphin et la Dauphine, le duc et la duchesse d'Orléans, Mademoiselle, Condé et toute la cour, excita une grande émotion.

Mlle de Montpensier éérivait au retour de la cérémonie : « Quand on sort de ces lieux-là, on est las; chacun s'en va chez soi; moi, j'allai à Eu, fort fatiguée des cérémonies des morts; elles m'avaient. »