ONDINE de Jean Giraudoux

ONDINE, pièce en 3 actes de Jean Giraudoux (1939), inspirée du conte de La Motte-Fouqué. Pièce de l'onde fuyante et de la « rêverie ruisselante » que l'écrivain portait en lui depuis toujours, Ondine marque de la part de son auteur un retour volontaire à la féerie. Si Intermezzo (1933) présentait l'aventure d'un être humain à la recherche du surnaturel, Ondine développe en retour la mésaventure d'un être surnaturel à la recherche de l'humain. Au dénouement, Isabelle retournait à la vie pour épouser le Contrôleur ; ici, le chevalier Hans meurt pour avoir aimé Ondine (et l'avoir trompée avec Bertha) ; Ondine, immortelle, mais privée de mémoire, retourne dans son univers aquatique comme si rien ne s'était passé : toute tentative d'union entre les règnes se solde selon Giraudoux par un douloureux échec. Pièce de l'espièglerie et de la transparence, mais aussi du mensonge et de la trahison, de la mémoire et de l'oubli, de l'amour et du sacrifice, Ondine, avec ses trente-trois comédiens remplissant quarante-six rôles, bénéficia à la création des décors étonnants de Pavel Tchelitchew, de l'interprétation de Louis Jouvet et de Madeleine Ozeray, et remporta un immense succès.