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Olympe de gouge préambule Qu’est-ce qui fait la force de ce pamphlet féministe ?

Publié le 01/06/2024

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« Qu’est-ce qui fait la force de ce pamphlet féministe ? • • • Éléments d’introduction : Place du passage dans l’œuvre : entre l’épître dédicatoire à la reine et le discours à l’assemblée. (commenter la place). Le préambule s’ouvre sur une adresse à l’homme et le postambule par une apostrophe à la femme = effet de boucle + évolution du discours tourné vers une volonté d’action et d’auto-émancipation et non plus sur une simple dénonciation. Les mouvements du texte : Les 3 paragraphes du texte correspondent aux 3 temps de la démonstration de l’auteure, avec une montée en puissance entre le premier et le dernier paragraphe. ◦ Mouvement 1 : Paragraphe 1= Une prise à parti véhémente (tonalité polémique). ◦ Mouvement 2 : Paragraphe 2 = Une habile argumentation (tonalité didactique). ◦ Mouvement 3 : Paragraphe 3 = Une attaque finale virulente et provocatrice (tonalité polémique). Lexique à maîtriser : préambule / pamphlet / tonalité polémique / tonalité didactique / véhémence / invective / gradation ascendante / démarche expérimentale, empirique / argument naturaliste / argument d’autorité / la tribune / rhétorique / pathos / logos / ethos / convaincre / persuader / hyperbole. MOUVEMENT 1: premier paragraphe : une prise à parti véhémente. Homme, es-tu capable d’être juste ? C’est une femme qui t’en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit.

Dis-moi ? Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l’oses, l’exemple de cet empire tyrannique. • apostrophe « Homme » + tutoiement + question rhétorique = donne d’emblée le ton véhément et la tonalité polémique du discours. • la volonté de confrontation est d’ailleurs visible dans la syntaxe entre l’ouverture de la première et de la seconde phrase = « Homme » VS « une femme ». • l’emploi du terme « capable » = provocation qui inverse les valeurs sexistes traditionnelles (homme = raison ; justice / femme = sentiments ; émotivité). • l.

1 – 2 ironie et provocation contenue dans « tu ne lui ôteras pas du moins ce droit », qui laisse bien entendre que le droit de poser des questions est le seul restant à la femme dans cet univers de domination masculine.

Même commentaire dans le trait d’oralité contenu dans l’impératif : « Dis-moi ». Début du texte = habile et véhémente manœuvre de déstabilisation et de provocation de son adversaire. • l.

2 – 3 accumulation de questions rhétoriques, les deux dernières très courtes (GN minimaux), qui témoigne d’une montée en virulence du discours => style orale (celui de la tribune) vif et plein de fougue. O.d.G, demande des comptes à l’Homme, en le prenant à parti, et en faisant appel à sa raison, centrale au siècle des Lumières, fondant la Justice humaine. • confrontation entre l’homme et la femme se fait ici plus personnelle, puisque l’on passe de l’article indéfini « une femme » (l.1) au déterminant possessif « mon sexe » (l.2) • champ lexical péjoratif de la tyrannie, avec une gradation ascendante, qui marque l’intensité croissante de la dénonciation = « empire d’opprimer » → « empire tyrannique ». • l.3-5 la fin du paragraphe prépare et annonce la grande démarche argumentative qui constituera le cœur du paragraphe central : l’argument d’autorité naturaliste. ◦ au champ lexical négatif de la tyrannie, associé à l’homme, s’oppose ici un champ lexical mélioratif associé à la nature. ◦ A la dominante du type de phrase interrogatif se substitue ici le type de phrase impératif, qui indique, là encore avec provocation, à l’homme la démarche expérimentale qu’il doit suivre, mise en avant par un rythme ternaire : « Observe », « Parcours » « donne (...) l’exemple » => observation du réel pour apporter des preuves qui est au cœur de la science expérimentale et que devrait avoir particulièrement à cœur un homme des Lumières. • l.

4 : ironie moqueuse « toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher » = dénonce l’orgueil masculin. Cette dénonciation sera davantage développée dans le troisième paragraphe.

+ en creux on peut également y lire une provocation : « si tu l’oses ». • Remarque : ligne 4 : argument d’autorité religieux, très discret, observe le créateur dans sa sagesse ». Fin de mouvement => Triple force de cette entrée vive, abrupte, en discours : • une véhémence polémique et une oralité rappelant la rhétorique théâtrale de la tribune. • une provocation teintée d’ironie • une attaque de l’homme sur son propre terrain, révélant ses contraducations internes (raison, esprit scientifique / préjugés, infondés). MOUVEMENT 2: deuxième paragraphe : une habile argumentation. Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d’œil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à l’évidence quand je t’en offre les moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu peux, les sexes dans l’administration de la nature.

Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d’œuvre immortel. • second paragraphe développe donc les arguments d’autorité centraux annoncés dans le premier mouvement, en particulier l’argument naturaliste. • l.6-9 Accumulation remarquable d’impératifs (12 au total dans le préambule!), qui fait semblant.... »

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