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OEIL ÉCOUTE (L'), de P. Claudel

Publié le 11/03/2019

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OEIL ÉCOUTE (L'), recueil de P. Claudel (1946), qui réunit ses principaux écrits sur l'art, parus en revues depuis 1935. Le texte essentiel est l'Introduction à la peinture hollandaise, écrite au lendemain des visites effectuées par l'auteur aux Pays-Bas. Une exposition des chefs-d'œuvre du musée du Prado, à Genève, en 1939, lui inspira un essai sur la Peinture espagnole. Par la suite, il composa de nombreuses « exégèses » à propos d'œuvres picturales, architecturales ou sculpturales. Admirateur de l'art extrême-oriental et de la peinture européenne du Siècle d'or, particulièrement attentif à la composition, au mouvement et au symbolisme des toiles et des monuments, Claudel excelle à « écouter » le message muet des lignes et des couleurs. Dans ce dialogue avec le visible et l'invisible, il s'applique à déchiffrer et à interpréter les « voix du silence » en fonction d'une idéologie morale et religieuse où les secrets de l'art sont analysés comme une expression de l'âme, et où la représentation du réel est revêtue d'une signification spirituelle. Partiale et passionnée, la critique d'art de Claudel est essentiellement une méditation poétique et mystique.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) ŒIL ÉCOUTE (L').

Recueil d'essais de l'écrivain français ,Paul Claudel (1868-1955) publié en 1946.

Dans ce volume, qui rassemble la plupart des études consacrées par le poète aux beaux-arts et à la musique, on trouve tout d'abord l'Introduction à la peinture hollandaise parue en 1935: les vues de Claudel, extrêmement originales, s'opposent aux idées reçues en ce domaine depuis Fromentin.

La Hollande des peintres n'est nullement pour lui ' le pays d'une littéralité bourgeoise et prosaïque »; si la peinture hollandaise dédaigne l'anecdote humaine pour s'attacher à des personnages anonymes, à des paysages, c'est qu'elle veut représenter non pas des actions, des événements, mais des sentiments.

La réalité ultime visée ici est d'éveiller en nous la conscience de la durée; le peintre fait se pénétrer réciproquement la réalité et le reflet parce qu'il veut saisir la substance même du temps et, en quelque sorte, ' liquider ' la réalité pour n'en garder que l'essentiel, le dessein le plus général qui résiste à la disparition.

Un essai sur la Peinture espagnole (1939) apporte surtout quelques jugements assez rudes sur le Greco, auquel Claudel reproche d'être le peintre de l'effort et non de la paix.

Il lui concède sans doute t quelques rares succès », mais en lui refusant l'impres- sion de plénitude, la surabondance de l'homme qui sait s'abandonner à la joie désintéressée.

Chez le Greco, l'artiste reste toujours trop visible et sa pré- sence ne laisse pas pénétrer le soleil.

lEgri Somnia.

paru en revue en 1937, constitue une exégèse du vase chinois où Claudel reconnaît ' un être mystique créé par l'art », dégagé de toute destination profane, à la différence du vase grec; l'essence du vase chinois, c'est d'être vide, de donner sa forme la plus parfaite à cette aspiration vers le vide qui est, pour la philo- sophie comme pour l'art chinois, le « tao », le chemin mystique par excellence.

Parmi les autres essais contenus dans ce recueil, citons : Vitraux des cathé- drales de France; le Chemin dans l'art (à propos du tableau de Hobbema); des réflexions sur Jean Steen, Nicolas Maes, Watteau, Fragonard, Jordaens; un texte sur la Cathédrale de Strasbourg un essai sur la musi- que dédié à Honegger; la Mystique des pierres pré- cieuses, avec une méditation sur la perle; Ossements, réflexions sur les origines à l'occasion d'une visite au Museum.. »

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