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Odes et Ballades de Victor Hugo (analyse détaillée)

Publié le 23/10/2018

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Odes et Ballades. Recueil poétique de Victor Hugo (1802-1885), publié à Paris chez Hector Bossange en 1828. Le 8 juin 1822 chez Pélicier à Paris sont publiées, sous le titre Odes et Poésies diverses, vingt-quatre odes et trois « poésies diverses », qui, par la suppression des trois poésies et l'ajout de deux odes, deviennent un volume d'Odes en janvier 1823. Les Nouvelles Odes de mars 1824 comportent vingt-huit pièces nouvelles, dont deux ballades, et en novembre 1826 paraissent les Odes et Ballades avec vingt-trois poèmes supplémentaires dont dix ballades, augmentées en août 1828 de dix titres, parmi lesquels trois ballades.

 

Après le succès des Méditations (1820) de Lamartine, suivant immédiatement les Poèmes antiques et modernes (1822-1826) de Vigny, Victor Hugo, déjà couronné par l'Académie française et celle des Jeux floraux, et déjà connu par ses essais et ses articles du Conservateur littéraire où, en bon disciple de Chateaubriand, il se faisait le défenseur du Trône et de l'Autel, donne ici au public son premier livre.

Les éditions successives permettent de suivre la première évolution poétique du jeune Hugo. La Préface de 1822 lie intentions littéraires et politiques, tout en affirmant que la poésie « c’est tout ce qu’il y a d’intime dans tout ». Celle de 1823 souligne « l’intérêt du drame » dans l’ode traditionnelle, alors qu’en 1824 Hugo revendique plus longuement la différence romantique, « révolution littéraire », « résultat » et non «expression» de la révolution politique. En 1826, il associe ordre et liberté et n’assigne au poète « qu'un modèle, la nature, et qu’un guide, la vérité ».

Toute une part des Odes reste marquée par le néo- ou le post-classicisme et s'inscrit dans la poésie royaliste florissante sous la Restauration. Les poèmes politiques d'inspiration contre-révolutionnaire, pour la plupart regroupés dans les trois premiers livres de l'édition de 1828, allant de \"la Vendée\" (1819) au \"Sacre de Charles X\" (1825) en passant par \"la Naissance du duc de Bordeaux\" (1820), alignent leurs alexandrins et octosyllabes en strophes chargées de rhétorique. Mais Hugo renouvelle le genre lyrique oratoire en faisant alterner deux ou trois types de strophes (\"la Lyre et la Harpe\", 1822), voire quatre (\"l'Âme\", 1823). Cette liberté prosodique va de pair avec trois tendances que toute l'œuvre hugolienne développera à satiété. Le royalisme ne se borne pas à célébrer les vertus de la monarchie retrouvée. Il s'inscrit dans une vision plus large de l'Histoire, qui, si elle « montre les pas de Dieu » (\"l'Histoire\", 1823), s'anime de l'épopée napoléonienne : au \"Buo-naparte\" de 1822 qui «n'est arrivé qu'au malheur » en faisant du « glaive un sceptre et du trône une tente » succèdent la gloire de \"À l'arc de triomphe de l'Étoile\" (1823), le trajet des \"Deux îles\" (1825) et la grandeur de \"À la colonne de la place Vendôme\" (1827). Le catholicisme dérive vers un déisme chrétien où l'inspiration visionnaire, la « théogonie chrétienne » (Préface de 1822) qui connaît son apogée en 1823, annonce, en un « saint délire » (\"Actions de grâces\", 1823), les développements apocalyptiques et prophétiques futurs. Ainsi \"Vision\" (1821) fait dialoguer le Siècle et la Voix, \"l'Antéchrist\" (1823) se réfère à saint Jean et \"Jéhovah\" (1822) chante la gloire cosmique de Dieu : « Par-delà tous les cieux il jeta l'infini. »
Surtout se dessine l'image du poète, truchement de la divinité, chargé

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