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Octavio PAZ : Courant alternatif

Publié le 24/09/2012

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« La critique de l'écriture à laquelle (Paz) s'est employé ne débouche pas, comme très souvent désormais dans notre poésie, ( ... ) sur une éthique du soupçon, sur la mise en scène d'une machinerie de signes qui n'aspire plus qu'à se persuader de son inanité et à se déconstruire. C' est vers un horizon moins désolé qu 'Octavio Paz oriente sa recherche. S'il se défie des certitudes du langage, c'est pour revendiquer un autre pouvoir dont le verbe s'est laissé déposséder- celui, non pas de représenter, mais d'exprimer la chair vive des choses, de s'y faire substance avec elles, de se redécouvrir, ...

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« Face à l'échec du communism e, Octa­ vio Paz re connaît les erreurs de Marx et appelle à une auto­ critiqu e de la pensée socialist e.

Mais il re ste fidèle à c e point d e vue politique et conserve son admi­ ration pour l'uni­ versalit é du proj et marxist e.

Octavio Paz.

Photo Swersey 1 Liaison .

Le livre Un art de la conjugaison L es articles regroupés sous le titre de Courant alternatif cernent tous la notion de « modernisme », et parcourent en premier lieu l'art pictural et poétique.

Pour mieux définir la spécificité de l'art moderne, le poète mexicain interroge les primitifs, amoureux de l'instant pur, qu'il oppose aux barbare s, eux-mêmes créateurs d'œuvres hybrides et confuses et, par là, plus proches de notre époque .

Notre instantanéité est marquée par la mort , car l'art est entré dans une démarche historique.

Les deux autres parties de l'essai, à la fois métaphysique s et politiques, sont ancrées dans la réalité de nos sociétés indus­ trielles.

La drogue , tout d'abord, née des décombres de la divi­ nité , remplace la vision mystique par une même critique du monde , et lutte contre les clivages propres à la morale occiden­ tale.

Cette démarche nous rapproche de la culture hindoue, qui elle aussi pratique le dénuement de l'identité et des changements de l'existence .

Sur le plan politique, la mort de l'idée de révolution a succédé à celle de Dieu.

Le temps rectiligne né de la révolution industrielle nous a dépouillés de tout projet universel , nous condamnant finalement à la stérile rébellion .

Le tiers monde en souffre particulièrement, qui ne sait ni ce qu'il est ni ce qu'il cherche.

Mais à présent que le temps linéaire , dans tou s les savoirs humains , fait place à un sy stème de relation s, un espoir se fait jour: celui d'une « opposition complémen­ taire», d 'une dualité constructive entre les entités économiques , politiques et culturelles .

De la révo lution à la rébellion M algré les carences de la modernité , Paz témoigne d'une grande foi dans la poé s ie : impuis sante face à la mort, elle donne lieu au silence, mais ce jeu de relations propre au moderne, cet « art de la conjugaison >> de s termes opposés que le rythme souligne, est notre seule ressource dans notre quête de la vérité .

Soucieux d'assumer en con science sa critique du moderne , Paz nous «s auve >> peut-être , en ouvrant la voie à de nouvelles représentations , en recousant en un tissu de relation s les lambeaux de nos savoir s et de notre identité .

Il nou s offre, par les éclairage s alternés de ces fragment s d'e ssai , une des analyses les plus profondes de notre temps .. »

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