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OBERMAN d'Étienne Pivert de Senancour (résumé)

Publié le 15/11/2018

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OBERMAN

Étienne Pivert de Senancour. Roman, 1804.

 

La trame de ce roman épistolaire est constituée de confessions et de descriptions de la nature: elle est plus formée d’états d’âme que d’événements, dans la mesure où le héros solitaire fuit devant l’action. À vingt ans, voulant éviter l’ennui et parce que «la vie réelle de l’homme est en lui-même », il refuse la situation que lui proposait sa famille et gagne la Suisse, où il finit par s’installer. Toujours solitaire, portant le souvenir d’un amour contrarié, il s’apprête à écrire en «homme qui ne prétend pas vivre mais seulement regarder la vie ».

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Etienne Pivert de Senancour ( 1770-1846) est héritier du XVIIIe siècle par sa formation et apparaît, par ses échosrousseauistes, comme l'un des principaux préromantiques français.Senancour mena une existence malheureuse, et Oberman (1804) serait tombé dans l'oubli si les romantiques, en ledécouvrant, ne l'avaient porté à l'attention des gens de lettres.

Plusieurs accents d'Oberman se retrouvent dansLélia de George Sand et dans Le Lys dans la vallée de Balzac. Abhorrant la société humaine et ne trouvant pas en elle les justifications de son existence, Oberman choisit l'exil etle repli sur lui-même. « Je me sens triste, et j'écris » Dégoûté de sa vie parisienne et de ses obligations sociales, le jeune Oberman (littéralement « l'homme des hauteurs») décide de s'exiler en Suisse.

Au cours de son voyage, il entretient avec un ami lyonnais une correspondance quis'étale sur une dizaine d'années.

Après quelques errances, Oberman s'installe dans un village des Alpes suisses,désireux de retrouver cette communion primitive de l'être avec la nature qui seule est capable d'apaiser seségarements mélancoliques et son goût de la solitude contemplative.

Toutefois, des problèmes financiers l'obligent àregagner Paris, où il retrouve avec lassitude l'ennui de sa vie d'autrefois.

Quelques années plus tard, il retourne enSuisse et confronte, déçu, les paysages de l'âge adulte avec ceux de l'adolescence.

Il entreprend alors de nouvellespérégrinations, tant physiques que spirituelles, avec l'espoir de retrouver le sentiment de plénitude fugitivementatteint pendant sa jeunesse.

En vain : au bout de dix ans, Oberman n'aura pas réussi à combler le vide de sonexistence. « La volupté de la mélancolie » Oberman peut être lu comme une description poétique des symptômes de la mélancolie : détachement du monde, renoncement aux désirs, sentiment que le temps est immobile et que les événements extérieurs n'atteignent pasl'être, regret du passé, insatisfaction existentielle dont on ne perçoit pas la cause et qui prend les proportions d'undrame métaphysique.

Les lettres du héros sont le prétexte d'un monologue où s'épanche son ennui.

Tantôt lesphrases sont bercées par le rythme d'un lyrisme désabusé ; tantôt, le ton se rapproche de celui du traité, etl'auteur expose ses considérations sur le suicide, l'immortalité, la vie conjugale ou la magie des nombres.

L'action estsecondaire ; ce qui ressort, c'est la permanence d'un sentiment de vide que rien ne peut combler.

Toutefois, danssa retraite même, Oberman peut expérimenter la volupté : par exemple lorsqu'il goûte devant les déserts glacés dela haute montagne un sentiment de puissance et d'absolu.

Le misanthrope peut alors disserter, embrassant d'unregard le monde à ses pieds, sur la vanité des choses, le solitaire trouver un réconfort devant la splendeur sauvagede la nature.. »

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