OBERMAN de Senancour
Publié le 11/03/2019
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OBERMAN, « roman » de Senancour, que lui-méme qualifie de « Mémoires », dans ses Observations préliminaires, et qui parut à Paris en juin 1804. C'est une confidence d'un jeune homme de 20 ans courant au long d'une centaine de lettres sur neuf ans de sa vie. Oberman procède d'un choix qui lui prescrit sa forme (« ces lettres ne sont pas un roman ») et son espace, clos mais indéfiniment
ouvert au ressassement : suspendu à l'écoute de l'« ami » qu'il sollicite, il est d'emblée destiné aux « adeptes ». Oberman leur offre la méditation, assez uniforme dans son inspiration, d’une âme en proie au « désordre de l'ennui ». S'il rejette la passion, Oberman revendique cette « inquiétude » qui l’anime et appelle de ses vœux des « illusions sans bornes » : échos d'une « harmonie perdue » dont il retrouve les signes dispersés dans ses paysages d'élection (forêt de Fontainebleau, mais surtout les Alpes, où il s’est installé). Il en capte l'aura en des pages où, plus que le sublime, il exalte des « beautés plus vagues et plus étendues encore » et dont l'élément spécifique est le son — ainsi le fracas des torrents, dans lequel il perçoit les « accents d'une langue primitive » — propre à engendrer les « effets romantiques ». Senancour fait constamment jouer l'antagonisme romanesque/roman-tique au profit de ce dernier : le romanesque est pour lui le signe des « imaginations vives et fleuries », étranger à la « véritable sensibilité ». D'où cette poétique des ascensions solitaires et cathartiques qui rendent l'homme à sa « forme altérable mais indestructible ». Telle est la sagesse d'Oberman, condensée en une lettre (LXIII) où Senancour esquisse une énergétique de l'amour rédempteur (« toute faculté, toute énergie est une perfection »). Ignoré à sa parution, Oberman fut adopté par la génération de
« 1830 qui en fit un de ses bréviaires (2 rééditions, 1833 et 1840; Liszt appel lera la Vallée d'Oberman une célèbre pièce pour piano).. »
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