NOUVELLES ROMAINES [Racconti Romani]. Alberto Moravia (Résumé et analyse)

Recueil de trente-six nouvelles de l’écrivain italien Alberto Moravia (pseud. d’Alberto Pincherle, né en 1907), publié en 1954. Elles ont Rome pour toile de fond et pour acteur le petit peuple de la capitale dont l’optimisme foncier, la misère impitoyable, le courage, l’endurance, la vitalité, la solitude, l’inquiétude, l’ennui sont autant de thèmes pour l’auteur, qui renonce aux complications psychologiques, aux situations troubles ou équivoques, pour une étude simple et directe des milieux populaires, avec une sympathie évidente pour les héros de ces simples aventures. En quelques pages, Moravia met en situation un serveur, un coiffeur paresseux, une couturière jalouse, un ramasseur de chiens durant la dernière guerre ou décrit tel incident cocasse survenu pendant la première nuit conjugale et causant la rupture (« Je ne dis pas non »). Chaque personnage est saisi sur le vif, original, plein de relief. Et l’invention de « types » prévaut dans ces nouvelles sur l’action, souvent réduite à peu de chose : au mouvement d’un geste, de quelques mots, d’un regard. A la lente analyse des états de conscience et à celle, impitoyable, des réactions du couple humain, l’auteur a substitué le tempo propre de la nouvelle qui n’admet pas de longueur. Moravia sait refuser les développements que pourrait lui imposer son imagination. Les dons d’invention vont de pair chez lui avec la volonté de l’art, avec l’habileté de resserrer et de savoir finir à temps.