Notes de lecture : A l’ombre des jeunes filles en fleur
Publié le 07/11/2023
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Notes de lecture : A l’ombre des jeunes filles en fleur
Parallèle à faire entre la formation physique des jeunes filles et en particulier le
moment où leur apparence finale est encore invisible quoique déjà déterminée et
le formation du STYLE littéraire chez Eric Chevillard
Sur le passage du groupe de jeunes filles sur la digue de Balbec, le jeune proust
essaie de trouver des lois pour savoir quels jours elles seront là ou pas.
A quel
moment une loi nait-elle, il faut un motif prévisible i.e une succession déjà
arrivée mais qui va se reproduire, donc le caractère de « régi par une loi » d’un
agent dépend d’évènements qui ne sont pas arrivés : ex : les filles viennent tous
les jours sauf le mardi : toute la première semaine, la venue des filles est elle
dirigée par une loi (elle est pourtant parfaitement imprévisible) où ne le devient
elle qu’à partir de la deuxième semaine où le motif de la première est répété.
« L’amour le plus exclusif pour une personne est toujours l’amour d’autre chose
« ( sur l’amour des jeunes filles qui est en fait selon lui l’amour du spectacle de
la mer) pas compris
Nommer qqch fige cette chose et le nom ne lui permet plus d’évoquer ce que
cette chose évoque à nos sens.
Elstir en peignant retire leur nom aux tableaux
i .e il leur rend leur richesse sensible.
Peinture >> mot, mots trahissent l’essence
(ne contiennent pas les sens) ou seulement les sens, les sens peuvent-ils capter
l’essence, sinon quoi peut capter l’essence ? Peinture même en étant mieux est
elle parfaite ?
Impression : ce qu’un élément exterieur imprime en nous
Un amant qui sort l’aimée du tombeau et lui fait toucher son propre cœur pour
qu’elle voit qu’elle est en vie : incarnation de l’altruisme
Décrire l’impression que nous fait une personne en la situant sur un fond blanc et
par rapport à une ligne unique de taille variable
La volonté pas vraiment le contenu d’une décision ou le fait d’en poser une ou la
capacité à en poser mais la force qui lui permet de résister aux croyances
éphemères qui affectent l’intelligence et la sensibilité.
La matière et les objets semblent être perméables aux souvenirs, ce sont des
réceptacles plus ou moins fidèles selon qu’ils restituent plus ou moins fidèlement
le souvenir qu’ils retiennent.
Proust cynique car détruit constamment la vanité et situe la vie dans les sens
( forme de sagesse et atteinte de l’ataraxie prônée par les cyniques)
Aboiement proustien : Le chien dans son aboiement, moyen d’expression certes
limité, traduit perceptiblement et limpidement l’etat de ses sens sans même
penser à les travestir, mouvement vital et irrépressible de traduire ses émotions
et ce qu’il ressent en l’exteriorisant == le projet proustien vital de mettre des
mots sur les sentiments, la perception des sens.
Nécessité pour cela d’une
parfaite maitrise du langage afin que les mots deviennent aussi fidèles et
brulants (dans le sens où ils deviennent tellement évidents qu’il est impossible de
ne pas les dire lorsqu’il sont perçus à travers les sens) que l’aboiement.
Le
langage limité condamne l’homme à trahir ses sens, alors que l’aboiement suffit
au chien qui n’est pas enfermé par le langage alors que l’homme ne sait pas
aboyer (penser aux hurlements qu’occasionent certaines émotions fortes et qui
sont d’une certaine manière un accès à cet aboiement), le langage l’enferme et
limite la toute-puissance des sensations puisqu’il doit penser ses sens avec un
nombre trop limité de phonèmes et ne peut les exprimer (et donc profiter de
l’euphorie qui en résulte).
Condamné par le langage à renoncer au plaisir des
sens, la recherche du moyen d’expression de ceux-ci pour atteindre l’aboiement
constitue peut être le projet cynique proustien.
Du côté de Guermantes
On pourrait définir la vanité comme la distance qu’il existe entre un individu et
l’image qu’il veut donner de lui (en société) : son persona.
A ce titre, les
vêtements sont un indicateur précieux de cette vanité ( costume ou pelage ?) et
on comprends pourquoi l’importance attachée par Proust aux vêtements de ses
personnages ne contredit une lecture cynique.
p.250, petit passage sur la différence entre l’image qu’on se fait de soi, celle que
les autres se font de nous et ce qu’on est.
L’absence d’un vocabulaire vulgaire chez Proust alors qu’il contient du sens, un
pouvoir descriptif.
(Le juron est particulièrement transparent et spontané dans
l’état d’esprit qu’il traduit).
Est-ce vanité de sa part ? Parvient-il malgré ces
restrictions de vocabulaire et au seul moyen d’un lexique châtié à en (le
vocabulaire vulgaire) rendre la puissance.
p.
259 : J’étais pourtant le même homme à quelques heures de distance ( et tout
le paragraphe qui précède)
p.259 : c’est une charmante loi de nature qui se manifeste au sein des sociétés
les plus complexes qu’on vive dans l’ignorance parfaite de ce qu’on aime.
(l’amour serait la plus grande des vanités ? cf.
Swann qui tombe amoureux de
qqn qui n’était pas son genre)
Tout le rôle des classes sociales dans la vanité,
p.274 Nous ne vivons pas seuls mais attaché à un être… dont il est impossible de
nous faire comprendre (garder toute la citation).
Le corps moins que les
vêtements reflète qui nous sommes ( où notre identité est distinguée et
indépendante de ce corps).
Relire les descriptions phisyques : reflètent-elles une
réalité physique ou intérieure, mentale, de pensée ?
Souvent les propriétés magiques des objets que décrit Proust reposent sur des
conjonctions ou coïncidences tranformées en causalité.
// une définition négative est une définition par ce que l’objet de la definition
n’est PAS)//
// voc : replet (grassouillet)
Derrière ses sentiments, émotions et réflexions, Proust est très discret sur ses
actions.
Il parle toujours de ce qu’il ressent mais rarement de ce qu’il fait, il
semble toujours « subir », il ne va pas quelque part, il s’y trouve, il n’embrasse
pas Albertine (p.332) mais il décrit le baiser.
Comme si le monde tournait autour
de lui sans qu’il fît rien.
« Mes yeux cessèrent de voir », « j’appris que j’étais en
train d’embrasser la joue d’Albertine ».
Les descriptions qu’il fait de lui-même sont souvent (toujours ?) une
retranscription de celle qu’autrui
Proust utilise généralement pour se décrire, les descriptions qu’il se figure qu’on
fait de lui ou celles qu’on fait réellement de lui.
Est-il incapable de se décrire ? de
se connaitre ? les autres le connaissent-ils mieux que lui ? : Elle ne pensait qu’à
ses qualités réelles … et St loup lui avaient dit que j’en possédais.
¨Proust n’utilise jamais le discours direct pour retranscrire ses prises de paroles
contrairement aux autres personnages.
Alors même qu’en tant que narrateur il
semble se placer hors de lui et donc se traiter narrativement identiquement au
reste des personnages.
L’image qu’on se fait des autres (p.
342 « la poupée intérieure à notre cerveau,
la seule que nous ayons toujours à notre disposition »)et ce qu’ils sont vraiment.
Comme on a tendance à vouloir les faire se ressembler.
Propos redondant sur la non-homogénéité du temps, la mesure du temps, l’unité
du....
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