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Note de lecture : Norbert Elias « La société des individus »

Publié le 23/07/2012

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9. Avec la complexité croissante de l’organisation de l’humanité, le « Nous « a évolué. Il est sans doute entrain de prendre une plus grande importance : Nous=humanité. Ces investissements sont sujets à des variations. Ainsi, si la famille était l’unité de survie auparavant, les liens familiaux sont aujourd’hui choisis, voire révocables. Le « Je « en ressort plus fortement. Dans les pays développés, l’équilibre « Nous-Je « penche vers le Je. Mais cela n’a pas fait disparaître le besoin de chaleur, d’être aimé… La profonde diversification sociale, la diversité des personnes individuelle et la profonde individualisation permettent une multiplicité des relations.

 

10. Les concepts de société et d’Etat sont souvent opposés, une confusion persiste. Or ces concepts sont basés historiquement sur des concepts idéologiques. Les sociétés qui ont une organisation étatique occupent une place de plus en plus marquante, car toutes les formes de vie collective comme unité de survie, l’Etat en tant qu’entité, Etat National, est passé au 1er rang. Il s’agit d’une évolution assez récente (Monarchie avec « l’Etat c’est moi « de Louis XIV, puis conquête par la bourgeoisie des monopoles d’Etat, enfin, à l’issue des guerres, paysans et ouvriers conquièrent également le Nous). Aujourd’hui, « eux « qualifie les immigrés, les travailleurs étrangers, non intégrés d’office.

L’intégration complète de tous les groupes à l’Etat ne s’est faite qu’au cours du XXè siècle et seulement quand la représentations parlementaire de toutes les couches de la société est devenu une réalité, ce qui leur a permis d’intégrer le Nous. Les guerres ont joué un rôle dans la création des Etats, qui représentent dès lors l’unité de survie. Mais cette fonction est attribuée uniquement par la conscience. Les Etats peuvent devenir des unités destructrices. Le risque de basculement est plus grand que jamais (armes nucléaires…). Même si le Je s’est renforcé, le caractère national (identité collective nationale) est une strate de l’habitus social très profondément ancré dans la structure de la personnalité de l’individu. L’éduction joue le rôle d’un approfondissement et renforcement du Nous exclusivement axé sur la tradition nationale.

Les différences d’habitus social national entre les Etats européens entravent la fondation d’une union politique plus étroite entre eux.

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« 1 « La société des individus » Norbert Elias est né en Allemagne (Breslau) en 1897, et mort aux Pays -Bas (Amsterdam) en 1990.

Juif, il fuit l’Allemagne nazie pour s’établir à Londres, où il assumera une carrière d’enseignant.

En 1962- 1964, il séjournera au Ghana.

A partir de 1975, il se partage entre l’Allemagne et les Pays -Bas et poursuit ses travaux.

Parmi eux, « la société des individus », ouvrage divisé en tr ois parties, rédigées à des périodes différentes de sa vie.

La première, r é- digée en 1939 mais éditée seulement en 1983, donne le titre au livre « la société des indiv i- dus ».

La deuxième, « la société des individus, conscience de soi et image de l’homme » e st rédigée au courant des années 1940- 1950.

La dernière, rédigée en 1986/1987, lui permet de retr acer les évolutions du monde, avec, par exemple, l’affrontement des deux super - puissances de l’époque, les Etats Unis et l’URSS et les risques de conflit nuclé aire.

Chacune de ces trois parties, appuyées sur le même socle théorique et conceptuel, tient com pte de l’évolution du monde et des sociétés.

Initialement philosophe de formation, Norbert Elias cherchera à prendre ses distances avec la philosophie classi que.

Et dès 1925, il abandonne la philosophie pour la sociologie alors qu’il prépare sa thèse d’habilitation à Heidelberg (Allemagne).

Il reproche à la philosophie d’isoler l’individu et de dissoudre l’historicité des catégories de pensées (avant -propos, R oger Char- tier).

Dans la préface, Norbert Elias débute par « le rapporte de la multitude à l’être humain pris isolément que nous appelons « l’individu » et de l’être humain pris isolément à cette multi- tude d’êtres humains que nous appelons « société » n’est absolument pas clair ».

Dans son ouvrage « la société des individus », il en développe sa conception.

Et précise « j’ai compris, il ya 50 ans déjà, que je touchais là un des problèmes majeurs de la sociologie ».

******* La société des individus (1939) 1.

La société est ce que nous constituons tous ensemble, la réunion d’une multitude de pe r- sonnes.

Mais la réunion d’une multitude de personnes produit une société différente selon les parties du globe, et dans un même pays, selon les périodes, les sièc les.

Pourtant, personne n’a voulu telle ou telle société.

Les grandes transformations historiques ne dépendent manifestement pas de la volonté des individus.

De là découlent 2 camps.

1) Le premier, pour lequel les structures historiques et sociétés ont été crées et voulues, projetées, par une série d’individus ou de corporations.

Il s’agit donc d’une construc - tion programmée et rationnelle d’un ouvrage.

Mais il y a des limites à ce type de ra i- sonnement, car certaines choses ne s’expliquent pas, comme par exemple un style a r- tistique à une période donnée, ou la marche de la civilisation.

Dans ce camp, les a c- tions individuelles sont au centre de l’intérêt, cela permet de mieux comprendre les styles, les formes de culture ou les systèmes économiques et les instit utions.

2) Le deuxième camp n’accorde aucune place à l’individu.

On se fonde sur des théories des sciences de la nature, plus particulièrement avec une optique biologique.

La soci é-. »

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