Norbet Godon - Art vidéo, histopire d'une sectorisation
Publié le 07/11/2013
Extrait du document
«
télévision.
Cela ne permet pas de voir l’histoire de l’art vidéo par rapport à sa véritable histoire, mais par rapport à
une « histoire remaniée », avec un choix des artistes en amont.
De plus, les subventions données aux artistes
provoquaient une exclusion de certains d’entre eux.
Martia Sturken a très bien résumé ce phénomène en expliquant
que « ces institutions façonnent l’histoire de la vidéo sans vraiment rendre justice à l’influence des autres formes
artistiques, des théories de la communication et des facteurs sociopolitiques qui ont contribué au développement de
la production ».
C’est d’ailleurs à cette époque-là que la notion « d’art vidéo » fut mise en place.
Néanmoins, vu qu’un nouveau support artistique émerge, il y a des interrogations qui surviennent.
Après
l’émergence de la photographie dans les musées vient celle de la vidéo.
Et les mêmes questions – souvent
théoriques et pratiques – qu’il y a eu lors de l’apparition de la photographie en tant qu’art subviennent pour « l’art
vidéo », ces deux médias étant souvent réduit à leur support.
Pourtant, les professionnels de l’art ont rapidement
accepté la vidéo, encouragés par les institutions, ce qui a alors favorisé la production « d’art vidéo » correspondant
à la définition que ces mêmes institutions étaient prêtes à recevoir.
Il ne manquait plus qu’à distinguer les vidéos
des vidéos d’art.
Contrairement aux vidéos, les films d’art vidéo doivent se distinguer de par l’affirmation d’un
concept formel, le plus lisible possible.
A un procédé doit correspondre une idée, un message à décrypter en
fonction du registres des attitudes signifiantes déjà éprouvées dans le champ.
C’est pour cela qu’il ne faut pas confondre Art vidéo et Cinéma, du fait que les deux offrent un champ et
une grille de lecture différente, car les jugements et positions sont différents, et de par ce fait, les critiques d’art ont
pu avoir des réflexions sur l’ « image en mouvement ».
Ainsi, l’art vidéo devient de plus en plus un outil de recul
face au cinéma commercial et à la télévision.
Cela se voit surtout à partir des années 1980 avec les travaux de la
seconde génération d’artistes vidéastes, comme Douglas Gordon, ou encore Ange Leccia.
Ils jouent avec le cinéma,
interrogeant directement le septième art en réutilisant les images de films préexistants.
« L’art vidéo », aujourd’hui
se voit s’agrandir en sollicitant les « nouveaux médias ».
Nous voyons ici en quoi le repliement de la production de
vidéos sur des problématiques propres à l’histoire qui en a été faite, elle-même calquée sur une histoire des arts
contemporains en général peut engendrer conjointement une autodétermination des démarches créatives et critiques
(l’une d’elle étant justement la confusion conceptuelle des champs disciplinaires, valant pour elle-même en tant
que facteur de transversalité).
Il y a toujours eu une notion d’avant-garde avec l’art vidéo, qu’elle soit actuelle ou passée.
L’idée « d’art
vidéo » s’est vu changer depuis ses débuts jusqu’à maintenant.
De nos jours, les écoles d’art forment des artistes
vidéastes, chose qui n’était pas le cas au début de l’art vidéo.
Nous pouvons donc percevoir une logique qui a
évoluer et qui maintenant s’enseigne, en privilégiant les nouvelles technologies.
L’artiste expérimente donc de
nouvelles manières de produire du sens par tous les moyens possibles et imaginables, et cela avec l’aide des
« nouveaux médias ».
De plus, le public se voit douter des vidéos qui lui sont proposées, se demandant si oui ou non elles
doivent bien porter le nom « d’art vidéo ».
C’est une chose positive car elle amène le spectateur à s’interroger sur
l’œuvre en question.
Les œuvres vont subir un métissage des principes artistiques, ce qui est conforme à la
tradition historique de « l’art vidéo », avec une hybridation des disciplines.
Les œuvres « d’art vidéos » vont donc
soutenir une réflexion construite dans l’expérience faite par l’auteur, qu’elles proposent aux spectateurs.
La vidéo,
lors de son apparition avec « l’art vidéo » apportaient des promesses de décloisonnement.
De nos jours elle
concerne cette idée mais avec de nouvelles normes.
Elle peut alors se situer dans la pertinence de la réflexion
suscitée par l’objet et non dans la seule image codifiée de la subversion comme valeur ajoutée.
L’art vidéo remplit
ainsi toujours sa mission première, à savoir : faire de l’art.
2.
»
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