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Nikos KAZANTZAKIS : Alexis Zorba

Publié le 05/10/2012

Extrait du document

Si je devais dans mon existence choisir un guide spirituel, un Gourou comme disent les Hindous, un Vieillard comme disent les moines du mont Athos, c'est sûrement Zorba que je choisirais. Car c 'est lui qui possédait ce dont un gratte-papier a besoin pour être sauvé : le regard primitif qui saisit de haut, comme une flèche, sa proie; l'ingénuité créatrice, chaque matin nouvelle, qui fait voir sans cesse l'univers pour la première fois et donne une virginité aux éléments éternels et quotidiens - le vent, la mer, le feu, la femme, le pain; une main sû re, un coeur frais, le courage de plaisanter sa propre âme et enfin le rire éclatant et sauvage, venu d'une source plus profonde encore que les entrailles de l'homme, qui jaillissait, rédempteur, aux instants critiques, ...

« Photo Villard 1 Sipa-p r ess Un film a été tiré d'Alexis Zorba; réa­ lisé par M.

Cacoyan­ nis en 1964, il a notamm ent pour acteurs Alan Bates (la" souris papivo­ re" ), Ant ony Queen ( Zorba) et Irène Pa­ pas (la veuve), la musique ayant été co mpos ée par Mikis Théodorakis.

Le livre Am itié et ave ntures N ous savons comment Kazantzaki s s'est mis à écri re l'his­ toire d 'Alexis Zorba, puisqu' ill'a raconté à la fm du roman (voir le troisième extrait).

En 1917 , en effet , avec un ami de ren­ contre appelé Georges Zorba, le romancier avait entrepris l'ex­ ploitation d'une mine de lignite , à l' extrême sud du Péloponnè se.

Vingt-cinq ans plus tard, Kazantzakis éprouva le besoin de raconter cet épisode de sa vie, transposé en Crète.

Sur un trame très simple , le roman est d 'abord l'histoire de deux per­ sonnage s, le narrateur et Zorba , aux prises avec une sér ie d'aventures, truculentes et dramatiques, bouffonnes et tragi­ ques : la construction du téléphérique, les amours de Zorba et de madame Horten se, le mystère de la veuve accusée d'un meurtre qu'elle n'a pas commis, l'incendie du monastère , etc.

La vie et le livre de la vie L e premier des deux personnages principaux, l'écrivain (le "gra tte-papier ", la "so uris papivore", comme l'appelle Zorba), a lu tous les livres , sauf le livre de la vie.

Le second in­ came l'homme libre, l'aventurier de la vie, une force de la na­ ture, un être chaleureux et inculte, toujours prêt à chanter, à danser, à jouer du santouri et à aimer.

A son contact, et pri s dans le tourbillon de leurs aventures, l'intellectuel se tranforme peu à peu ; il prend goût au pain et au vin (les "ma tière s première s de l'esprit"), il laisse la folie bousculer sa vie .

Tout séparai t ces deux hommes et, finalement, tout va les réunir, dans une danse exécutée avec chaleur et passion sur un rivage crétois ("d'abord Crétois, ensuite Grec", disait Kaza ntzaki s).

Mais, comme l 'ea u et le feu, l'écrivain et l'homme d'action se séparent à la fin du roman, inchangés, car l'intellectuel n'a pa s réussi à sor tir "de la carapace confortable de la prudence et de 1 'habitude".

Ainsi, Ka­ zantzakis fait le procès des livres et des intellectuels, et il livre a u lecteur la contradiction irréductible de sa personnalité parta­ gée.

Lor s que 1 'écrivain suggère à Zorba de fixer sur papier ce qu'il a compris des grands problèmes humains, celui-ci répond : "Mo i , je les vis, ces secrets-là.

( ...

)Tous ceux qui vivent les sec rets n'ont pas le temps, et tous ceux qui ont le temps ne vi­ vent pas les secrets".. »

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