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Nicolas Vassilievitch GOGOL : Journal d'un fou

Publié le 05/10/2012

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gogol

Mérimée, par exemple, admire la nouvelle mais émet quelques réserves quant au choix thématique, la folie : « L'Histoire d'un fou est tout à la fois une satire contre la société, un conte sentimental et une étude médico-légale sur les phénomènes que représente une tête humaine qui se détraque. Je crois l'étude bien faite et fort graphiquement dépeinte,( ... ) mais je n'aime pas Je genre : la folie est un de ces malheurs qui touchent, mais qui dégoûtent. Sans doute, en introduisant un fou dans son roman, un auteur est sûr de produire de l'effet. Il fait vibrer une corde toujours sensible, mais le moyen est vulgaire, et le talent de M. Gogol n'est pas de ceux qui ont besoin de recourir à ces trivialités.

gogol

« Le livre Les vicissitudes d'une vie Le Journal d'un fou, T a trame narrative de cette nouvelle est des plus ténues : il rédigé en 1834, était Li s'agit du journal tenu par un petit fonctionnaire d'un à l'origine inclus ministère, Poprichtchine, qui relate les menus faits qui ponctuent dans le recueil de sa vie quotidienne.

Attaché au service d'un général, en qualité nouvelles Arabesques de conseiller titulaire, il passe son temps à accomplir des tâches publié à Saint Péters- répétitives et sans intérêt.

Il met tout en oeuvre pour essayer bourg en 1835, ou- d'attirer l'attention de Sophie, la fille du général, dont il s'est vrage qui rassemblait épris.

Il doit toutefois se résoudre à accepter de n'être à ses yeux également maints ar- qu'un objet de dérision.

En butte à toute une série de vexations de ticles sur l'art, des la part de ses supérieurs hiérarchiques, il essuie des avanies telles considérations sur la qu'elles suscitent en lui des désirs de grandeur irréalistes : ceux- pédagogie, des écrits divers sur l'histoire, ci se développent et s'aggravent jusqu'au point où, selon la etc.

logique d'une courbe ascentionnelle mégalomaniaque, il en vient à se prendre lui-même pour le roi d'Espagne après avoir lu un compte rendu dans un journal.

Au terme de ce parcours délirant, le lecteur comprend que Poprichtchine est enfermé dans un asile d'aliénés.

Journal d'une dépossession C e qui fait du Journal d'un fou un récit bouleversant, ce n'est pas tant le récit d'un individu en proie à un système bureaucratique aveugle qui l'opprime (critique sociale), mais surtout la manière dont est relatée la vie d'un petit fonctionnaire qui aspire à être reconnu, autant par ses tiers que par l'être aimé.

Incompris des autres, ne comprenant pas lui-même leur dureté à son égard, le rédacteur, qui ne demande en dernière instance qu'à exister aux yeux d'autrui, est installé dans ce double hiatus qui le sépare de la réalité.

L'absence de récitant extérieur qui commenterait les événements avec objectivité rend le mal-être du protagoniste d'autant plus émouvant.

Le lecteur devient le témoin impuissant de l'expérience d'une dépossession de soi.

Les images du morcellement (par exemple le nez, qui fera par ailleurs l'objet d'une autre nouvelle), l'incongruité des situa- fions (l'échange épistolaire entre deux chiens en témoigne) ainsi que le brouillage des repères spatio-temporels sont autant de signes manifestant une rupture de la belle ordonnance du monde et attestant de la folie qui gagne progressivement le narrateur.

Le Journal d'un fou , rédi gé en 18 34 , é tait à /'ori gin e in clus dan s le rec ueil de nouv ell es Arabe sques publi é à Saint Péter s­ b o ur g e n 1 835, o u­ vra ge qui rass emblait égal em ent maint s ar­ ticl es sur /'art , d es co nsid érati ons sur la p éda gog ie , d es écrit s di ve rs s ur /'hi sto ir e, e t c.

Le livre Les vicissitudes d'une vie L a trame narrative de cette nouvelle est des plus ténues : il s'agit du journal tenu par un petit fonctionnaire d'un mini stère , Poprichtchine, qui relate les menus faits qui ponctuent sa vie quotidienne.

Attaché au service d' un général, en qualité de conseiller titulaire, il passe son temps à accomplir des tâches répétitives et sans intérêt.

Il met tout en œuvre pour essayer d 'attirer l'attention de Sophie , la fille du général , dont il s'est épri s.

Il doit toutefois se résoudre à accepter de n'être à ses yeux qu'un objet de dérision .

En butte à toute une série de vexations de la part de ses supérieur s hiérarchiques, il essuie des avanies telles qu'elles suscitent en lui des désirs de grandeur irréalistes: ceux­ ci se développent et s'aggravent jusqu'au point où, selon la logique d'une courbe ascentionnelle mégalomaniaque, il en vient à se prendre lui-même pour le roi d'Espagne après avoir lu un compte rendu dans un journal.

Au terme de ce parcours détirant, le lecteur comprend que Poprichtchine est enfermé dans un asile d 'aliénés.

Journal d'une dépossession C e qui fait du Journal d'un fo u un récit bouleversant , ce n'est pa s tant le récit d'un individu en proie à un système bureaucratique aveugle qui l'opprime (critique sociale), mais s urtout la manière dont est relatée la vie d'un petit fonctionnaire qui aspire à être reconnu , autant par ses tiers que par l'être aimé.

Incompris des autres , ne comprenant pas lui-même leur dureté à s on égard , le rédacteur , qui ne demande en dernière instance qu'à exister aux yeux d'autrui, est installé dans ce double hiatus qui le sépare de la réalité.

L'absence de récitant extérieur qui commenterait les événements avec objectivité rend le mal-être du protagoniste d'aut ant plus émouvant.

Le lecteur devient le témoin impuissant de l'expérience d'une dépossession de soi.

Les images du morcellement (par exemple le nez, qui fera par ailleurs l'objet d'une autre nouvelle), l'incongruité des situa­ tion s (l'échange épistolaire entre deux chiens en témoigne) ainsi que le brouillage des repères spatio-temporel s sont autant de signes manife stant une rupture de la belle ordonnance du monde et atte stant de la folie qui gagne progressivement le narrateur.. »

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