NICOLAS MALEBRANCHE: De la recherche de la vérité (résumé et analyse)
Publié le 31/08/2014
Extrait du document
En voyant dans La nature un ensemble où tout s'enchaîne mécaniquement,
Malebranche annonce directement La science moderne. En intégrant dans un mouvement
de rationalisation des problèmes (grâce, etc.) relevant de La théologie,
Malebranche prépare L'Aufkliirung: il s'éloigne du Dieu personnel du judée-christianisme
(sans, bien entendu, vouloir cette évolution). La descendance philosophique
de Malebranche est souvent déiste ou athée: ainsi se manifeste La ruse de
La raison dont nous parlera plus tard Hegel.
«
l'idée essentielle est celle d'« étendue intelligible », archétype de tous les corps qui
en sont des déterminations.
Raison: faculté infinie, lumière naturelle représentant, chez l'homme, la marque
de Dieu .
« La Raison qui éclaire l'homme est le Verbe ou la Sagesse de Dieu même.
»
Simplicité: Dieu agit selon la voie la plus simple et selon des lois.
Verbe: identifié à la Raison universelle.
Vision en Dieu : connaissance des choses créées et des lois qui les régissent
au moyen d'une vue directe des idées de ces choses ou de ces lois, idées qui sont
en Dieu, à qui l'homme est immédiatement uni par la raison.
~ LA PENSÉE DE MALEBRANCHE
Malebranche est mû par le souci essentiel de glorifier Dieu et de ramener à lui
les hommes, devenus esclaves de leur corps en raison de la chute dans le péché,
source du mal et de l'erreur.
Aussi Malebranche utilise-t-illa pensée cartésienne et celle de saint Augustin : foi et raison doivent s'aider mutuellement.
La raison
humaine, reflet de la raison divine , marque de Dieu en l'homme, est capable, de ce
fait, d'accéder aux vérités de la foi.
D'où une rationalisation des questions théo
logiques qui ouvre la porte au déisme, voire à l'athéisme du XVIIIe siècle.
1) La vision en Dieu
Dieu est, tout d'abord, la seule et unique cause de nos connaissances: si les
vérités ne sont pas identiques à Dieu, c'est en lui qu'elles demeurent.
Qu'est-ce qu'une idée? Tout objet de pensée en tant que pensé.
Or l'entendement perçoit
directement en Dieu les idées de tous les êtres qu'il a créés.
Loin d'être en moi,
loin d'avoir leur source dans des créatures particulières, les idées résident en Dieu : ce ne sont pas des modes de la pensée (Descartes), mais des modèles et des para digmes qui ne sauraient être innés en notre âme, comme le voulait Descartes.
Même lorsque nous percevons, nous ne saisissons pas des corps à proprement par ler mais les idées des corps qui sont en Dieu .
Au fond, il y a, chez Malebranche,
une croyance au caractère universel des idées, caractère universel qui ne semble
pas provenir de la particularité et de la subjectivité humaines .
Dès lors, Dieu, Rai
son universelle, est ce lieu dans lequel des vérités non particulières s'originent.
Cause des idées, y compris des idées des corps, Dieu nous fait donc sentir et
voir tout en lui : il est notre seule lumière.
2) L'occasionnalisme
Origine et lieu de notre connaissance, Dieu est aussi cause de tout ce qui se
produit dans la nature: il modifie et meut tout.
Quand une boule de billard heurte
une autre boule, la première n'est pas cause du mouvement de la seconde: elle
désigne l'occasion du mouvement.
Dieu, en réalité, est la seule cause véritable.
De même, nous pensons que l'âme agit sur le corps: erreur! c'est Dieu qui agit, à
l'occasion de cette modification du corps par l'âme.
Cette dernière n'est jamais la
cause des mouvements du corps .
L'occasionnalisme -doctrine des causes occasionnelles, selon laquelle Dieu
est seule cause efficiente et seul être vraiment actif- conduit à l'idée fondamen
tale de l'ordre général de L'univers.
Dieu, en effet, loin d'intervenir dans le détail
du fonctionnement du monde et d'opérer par volontés particulières, laisse agir les.
»
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