Nedjma. Roman de Kateb Yacine (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
Publié le 24/10/2018
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Nedjma. Roman de Kateb Yacine (Algérie, 1929-1989), publié à Paris aux Éditions du Seuil en 1956.
Œuvre immense et complexe dont nulle lecture ne saurait prétendre épuiser le sens, éditée en pleine guerre d’indépendance, après des années de gestation et de remaniements, Nedjma est apparue d'emblée comme le symbole incandescent de l'identité algérienne déchirée, en même temps que comme l'un des monuments littéraires de ce siècle. Rompant avec la timidité antérieure de la littérature algérienne de langue française, Yacine Kateb - au nom prédestiné, puisque Kateb désigne, en arabe, « l'écrivain » - s'y emploie à substituer au discours oppressant, aliénant ou aliéné, de l'Autre, une parole propre qui s'enracine dans la réalité culturelle maghrébine et permette à son peuple de se constituer en
sujet en renouant avec sa singularité. Néanmoins, Nedjma ne saurait être considérée explicitement comme un document sur la guerre d'Algérie, pas plus que sur la colonisation qui l'a précédée et provoquée. Même si les deux dates emblématiques du 8 mai 1945 et du 1er novembre 1954 l'encadrent virtuellement, il s'agit d'un récit fondateur, un récit des origines qui disloque le temps pour rejoindre le mythe, et, désagrégeant la narration linéaire, lui substitue quatre voix autonomes qui tissent les fils épars d'une mémoire enfouie, de manière à permettre l'émergence d'un présent collectif.
À la fois roman, poème et épopée, mêlant la légende tribale à la narration événementielle et aux monologues intérieurs, débordant sur l'inconscient et rejoignant la réalité historique, Nedjma est un texte dont le mouvement cyclique, tout autant que ses structures narratives, a pu déconcerter plus d'un lecteur occidental.
[Les parties III et IV se composent de deux séries de 12 séquences, dont la numérotation recommence à I une fois atteinte la fin de la première séquence.]
I. Quatre amis, Rachid, Lakhdar, Mourad et Mustapha, se sont engagés comme manœuvres dans un village de l’Est algérien. Lakhdar qui, dès le premier jour, a frappé M. Ernest, le chef de chantier, et a été emprisonné, s’est évadé. Peu de temps après, Mourad tue le vieil entrepreneur libidineux Ricard qui vient d’épouser la séduisante Suzy, fille de M. Ernest il est à son tour arrêté, tandis que ses trois amis s’enfuient du village et se séparent (séquences 1-9). Plus tard, Rachid, qui est porté déserteur, retrouve Mourad en prison (10-12).
II. Lakhdar est malmené par M. Ernest et réplique. Il est arrêté (1-2). Il se souvient alors de sa première arrestation, à la suite de la manifestation du 8 mai 1945 (3-7). C’est ensuite qu’il est parti à Bône, où se trouvent Rachid, Mustapha et Mourad, chercher refuge chez sa cousine Nedjma, qui est également celle de Mourad (8-12).
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