NATURE DES CHOSES (DE LA), De natura rerum. Lucrèce - résumé de l'oeuvre

Ce grand poème est l’œuvre unique de Lucrèce. L’établissement du texte pose une multitude de problèmes, que les philologues discutent depuis la Renaissance, sans les avoir tous résolus.

Lucrèce se veut le traducteur d’Epicure et l’interprète de sa pensée auprès d’une culture latine qui connaît mal le matérialisme grec. La forme poétique de l’ouvrage (qui n’eût pas forcément plu à Épicure) est justifiée par des considérations pédagogiques. Ce poème, comme l’indique son titre, privilégie la perspective physicienne. La logique et surtout la morale y sont néanmoins constamment présentes. L’œuvre est divisée en six chants, mais est probablement inachevée.

Le premier chant s’ouvre sur une invocation à Vénus, mère de tous les bienfaits : hymne à

la nature, au plaisir, à la paix (Mars est

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terrassé par l’amour). Suit un éloge d’Epicure, qui n’est pas, pour Lucrèce, une formalité; le poète latin, en rendant hommage au rôle prométhéen de son maître, acquitte une dette personnelle ; il se sentait en effet redevable à la philosophie épicurienne de sa guérison et de son salut personnels.

Puis, Lucrèce expose les principes fondamentaux de la physique épicurienne: les atomes, le vide, l’infinité de l’univers, non sans polémiquer contre d’autres «physiciens» grecs antérieurs (Héraclite, Empé-docle, Aristote et les stoïciens). L’exposé lucrétien de la physique atomiste est remarquable par l’abondance et la vivacité des images que le poète met au service de la théorie.

Le chant II s’ouvre sur des préoccupations plus morales (le fameux «Suave mari magno... »), et l’auteur y rappelle les fondements de l’éthique épicurienne — thérapeutique des craintes par l’absence de douleur pour le corps et l’ataraxie de l’âme —, pour revenir ensuite à la physique, et plus spécialement aux propriétés du mouvement des atomes. Ici est introduite la fameuse notion de « clinamen », légère déviation des atomes par rapport à leur trajectoire verticale, qui est censée rendre compte de leurs chocs et