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NAISSANCE DE LA TRAGÉDIE (La) de Friedrich Nietzsche (résumé de l’oeuvre)

Publié le 05/09/2015

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nietzsche

NAISSANCE DE LA TRAGÉDIE (La) ou Hellénisme et Pessimisme 

 

 C’est avec ce premier ouvrage que le philosophe allemand Friedrich Nietzsche (1844-1900) affronta le public en 1871. Il est né, peut-on dire, des « hauts entretiens « que l’auteur eut avec Wagner, à Triebschen, où Nietzsche, alors professeur de philosophie grecque à l’Université de Bâle, venait, aussi souvent qu’il le pouvait, faire des séjours de plus ou moins longue durée. Wagner composait à cette

époque la musique de Siegfried. Quant à Nietzsche, il « repensait « le problème de la tragédie grecque et la philosophie des pré-socratiques. A chaque nouvelle entrevue, dans la paix sereine de la villa de Wagner, isolée sur les rives du lac, les deux hommes confrontaient leurs pensées et leurs vues. La Naissance de la Tragédie est toute imprégnée de cette « atmosphère enivrante « propre aux grandes « tensions d’esprit «. « Dès ce premier ouvrage, l’un des plus beaux, Nietzsche s’affirme et se montre tel qu’il sera : tous ses futurs écrits sont là en germe. Dès lors, une ferveur l’habite qui va toucher à tout en lui, réduire en cendres ou vitrifier tout ce qui ne supporte pas tant de chaleur « (André Gide, dans Prétextes).

 

L’art, dit Nietzsche, est soumis à la double influence d’Apollon et de Dionysos. L’influence d’Apollon porte à la contemplation esthétique d’un monde imaginaire et idéal, monde où la beauté des formes induit à l’évasion par le « devenir «. Au contraire, l’influence de Dionysos amène à voir dans le « devenir « une position contradictoire : besoin irrésistible de créer conjugué à une folie destructrice. Ces deux tendances correspondent à des « instincts artistiques de la nature elle-même « ; et de leur antagonisme, est né l’art tragique grec. Pour un Grec, devenir apollinien signifiait dompter son goût du monstrueux, de l’inconnu, de l’atroce et acquérir le sens de la mesure. En effet, au fond de l’âme grecque, persistait encore un reliquat de démesure asiatique, et toute sa grandeur fut justement de lutter contre cet atavisme. C’est ainsi que le sentiment tout apollinien de la beauté fit jaillir la lumineuse théogonie des Olympiens de la sombre théogonie des Titans. Les arts plastiques et l’épopée sont issus de cette source radieuse : ils dérivent tous de la contemplation sereine, dépouillée et mesurée de certaines images ; chacun, dans son langage, traduit le monde visuel.

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