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NADJA, d'André Breton

Publié le 25/01/2019

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NADJA, récit d'André Breton (1928). Il marque une étape importante dans l'exploration surréaliste du « hasard objectif ». La rencontre de Nadja, « l'âme errante », au mois d'octobre 1926 à Paris, dont il tient un scrupuleux journal, livre Breton « à la fureur des symboles ». Faits-glissades et faits-précipices, scandés par des photos qui viennent attester la matérialité des signes, donnent au parcours du poète le sens d'une quête initiatique lui révélant le sens de la liberté et de l'amour. Si le sentiment d'échec prévaut avec Nadja, internée dans un hôpital psychiatrique, une femme se substitue à elle, à la fin du récit, qui détourne le narrateur de l'énigme par sa présence illuminante.

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« - le narrateur (ici, le "double" d'André Breton) ;- Nadja (la jeune femme). Résumé Le récit retrace la rencontre du narrateur avec Nadja, jeune femme mystérieuse, qui initie le poète.

Ilss'abandonnent au "hasard objectif" au cours de leurs déambulations dans Paris.

Nadja sombrera dans la folie.

Semêlent à ce récit des écrits théoriques, des questions existentielles, des pages sur l'amour et la beauté. Nadja est pour Breton, un livre écrit « sans ordre établi, et selon le caprice de l'heure ».

Est-ce votre impression ? La publication du Manifeste du surréalisme en 1924, fut l'acte fondateur du mouvement surréaliste.

Quatre ans plustard, Nadja constitue également un manifeste dans le plein sens du terme, non seulement parce qu'on y trouve exprimées les principales prises de position du mouvement, mais aussi parce que l'écriture du livre apparaît commeun acte : Nadja manifeste le surréalisme. Mais est-ce parce qu'un livre manifeste le surréalisme qu'il est sans ordre établi et écrit selon le caprice de l'heure ?Nadja est-il seulement un livre surréaliste ? Nous verrons en quoi il est aussi le récit d'une quête multiple, d'un cheminement à travers le temps.

Et en quoiBreton va aller avec Nadja bien plus loin que les autres surréalistes avec l'obéissance au caprice de l'heure…au point que celle-ci devienne créatrice d'ordre… Nadja est l'œuvre surréaliste par excellence : en plus d'appliquer certaines techniques propres au mouvement, elle manifeste une façon de vivre surréaliste dont Nadja est le témoignage.

Dans Nadja , Breton utilise différentes techniques surréalistes dont la caractéristique même est l'obéissance aux caprices de l'heure, et l'absence d'ordre établi comme de toute contrainte extérieure.

Breton a recours dans le récit à la technique de l' association libre .

Cette technique trouve une première illustration au niveau de l' association des mots : il s'agît de briser le mécanisme habituel de la pensée.

Ce peut être un jeu sur les sonorités (Nadja Mazda) qui donne lieu à l'autoportrait de Nadja sous la forme d'un papillon lampe p132.

Ce peut également être un jeu sur le sens des mots : la juxtaposition de mots opposés, au lieu de donner du sens, introduit une sorte de contradiction interne et dégage un sentiment d'étrangeté.Par exemple : « Je ne sais ce qu'il pouvait y avoir pour moi de redoutablement, de merveilleusement décisif dans lapensée de ce gant quittant pour toujours cette main » p57.« Il m'a fallu argumenter avec moi-même pour me dégager d'un étreinte très douce, trop agréablement insistante et,à tout prendre, brisante » p79.L'association libre est une technique qui obéit au caprice de l'heure puisqu'elle ne répond à aucune réflexionantérieure mais seulement à l'instantané.

L'image verbale répond au même impératif d' « arracher le langage à son servage », en s'attaquant aux lois qui président à l'assemblage des mots entre eux.

De là l'extrême émotion de Breton face aux images employées parNadja : « Elle est comme le cœur d'une fleur sans cœur » p71 ou « Je suis la pensée sur le bain dans la pièce sansglaces » p100.Ces images visent à modifier notre perception de la réalité par la brusque association d'éléments théoriquement inconciliables .

Exemple : « Le cœur humain, beau comme un sismographe » p161 Ces associations spontanées voire automatiques semblent n'obéir à aucune contrainte, sinon celle du caprice dumoment.

La phrase de Breton est singulière : complexe, allusive.

Il utilise des images d'une grande intensité : « la maison deverre », « les yeux fougères », « la réalité, couchée comme un chien fourbe »…C'est une façon de restituer aulecteur et en direct, sa pensée intime et ses sentiments.

Mais ces images spontanées, sont obscures pour autrui, et. »

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