MORTS RESTENT JEUNES (Les) (résumé et analyse) Anna Seghers

MORTS RESTENT JEUNES (Les)

[Die Toten bleiben jung], Roman de l’écrivain allemand Anna Seghers (pseud. de Netty Radvanyi, née Reiling en 1900), publié en 1949. Dans cette puissante fresque de l'histoire et des destinées de l’Allemagne de la fin de la première guerre mondiale à l’effondrement du nazisme, Anna Seghers défend ardemment tout ce qui justifie la cause du socialisme. L’histoire est ici vue à travers les destinées de toute une série de personnages représentatifs des tendances idéologiques et des classes sociales. C’est un monde qui s’ouvre : les enfants, les parents, les pauvres, les riches, les militants, les

indifférents, les profiteurs, ceux qui sont attirés dès la première heure par le national-socialisme, ceux qui s’y rallient parce que le chômage disparaît, ceux qui le méprisent. Dès le début, l’auteur applique une technique tenant à la fois des mémoires et du reportage. En effet, il semble qu’Anna Seghers change de ton avec chacun de ses personnages pour les faire parler comme ils le feraient eux-mêmes. Ainsi, l’écrivain place le lecteur successivement dans les perspectives les plus dissemblables et lui fait voir avec une évidence brutale cette incommunicabilité qui possède tous ces personnages. Cette technique, plus spontanée que systématique, est commandée alors par le thème. La figure centrale du roman est celle d’Erwin, ouvrier communiste assassiné par les Gardes blancs au moment des émeutes de 1919. C’est bien l’ombre d’Erwin, dont sa maîtresse, Marie, attend fièvreusement le retour, la réincarnation pourrait-on dire, qui domine tout le livre.