Mireille de Mistral
Publié le 30/03/2013
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Poème épique composé de douze chants, Mirèio est la première oeuvre de Mistral, écrite en provençal et traduite en français par son auteur, dont la vie fut consacrée à la célébration et à la défense du terroir et de sa langue.
Mireille est le chant d'amour et de mort d'une adolescente, sur fond de poésie provençale.
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«
«Je chante une jeune fille de Provence.
»
EXTRAITS ---- - --__,
Mireille, « fille de la glèbe », reine sans
diadème
Je chante une jeune fille de Provence.
-
Dans les.
amours de sa jeunesse, -
à travers
la Crau, vers la mer,
dans les blés, - humble
écolier du
grand
Homère, - je veux la
suivre.
Comme c'était -
seulement une fille de
la
glèbe, -en dehors de la
Crau il
s'en est peu
parlé.
Bien que son front ne
brillât -que de jeunes
se ; bien qu'elle n'eût -
ni diadème d'or ni man
teau de Damas, -
je
veux qu'en gloire elle
soit élevée -comme une
reine, et caressée -
par
notre langue méprisée,
- car nous ne chantons
que pour vous,
ô pâtres et habitants des mas.
Le féerique baigne le quotidien
provençal
Chant I
Entre les touffes des romarins, - à fleur de
roche, un trou se cache.
-Dans ses profon
deurs, depuis que le saint angélus, -en
l'honneur de la Vierge, frappe -le bronze
clair des basiliques, -dans ses profondeurs
les antiques Fées, -pour jamais, du soleil
ont fui la splendeur.
Esprits légers, mystérieux, -entre la forme
et la matière -elles erraient, au milieu d'un
limpide crépuscule.
-Dieu les avait créées
demi-terrestres -
et féminines, afin qu'elles
fussent,
pour ainsi dire, -l'âme visible des
campagnes, -
et afin d'apprivoiser la
sauvagerie des premiers hommes.
Mais,
si beaux
étaient-les fils des hommes,
que pour eux s'enflammèrent les Fées ; - et,
insensées
! au lieu d'élever les mortels -
vers les célestes espaces, -passionnées de
nos passions, dans notre obscur destin, -
comme des oiseaux fascinés, de leurs
hauteurs elles tombèrent.
Chant X
La mort
emporte Mireille en son sein
« Ô cher Vincent, que ne peux-tu voir -dans
mon cœur comme dans un verre ? - De
soulagement, de soulagement, mon cœur
en surabonde ! - Mon
cœur est une
source qui déborde : - délices de toute sorte,
grâces, bonheurs,
j'en ai en surcroît! ...
-Des anges du bon Dieu j'entrevois les
chœurs
...
»
Alors Mireille s'apaisait, -et regardait dans
l'étendue ...
- Elle semblait, au loin, dans les
profondeurs de l'air bleu, -voir des choses
merveilleuses.
-
Puis sa parole nuageuse -
recommençait :
« Heureuses, heureuses -
les âmes que la chair sur
terre ne retient plus !
»
Chant XII
Procession sur la rive du fleuve, la nuit de la saint Médard
Frédéric Mistral obtint
le prix Nobel
de
littérature en 1904.
NOTES DE L'ÉDITEUR
Frédéric Mistral (1830-1914) fonde le
Félibrige avec d'autres poètes provençaux
en
1854; Mirèio paraît en 1859, puis
Calendau en 1867.
En 1890, Mistral crée
/'Aïoli, la tribune des fédéralistes
provençaux.
livre
de lumière
il y a une goutte de rosée
de
l'aube qui se lève, il y a une haleine du
matin qui souffle,
il y a une jeunesse de
l'année qui respire, il y a un rayon qui
jaillit, qui échauffe, qui égaye jusque dans
la tristesse de quelques parties du récit.
»
Lamartine,« Mistral, Mireille », 4oe
Entretien du cours familier de littérature,
Fasquelle, 1859.
la
littérature provençale le monument qui
lui manquait pour être admise au rang
des grandes littératures.
» Ch.
Rostaing,
introduction de
Mireille, Gamier
Flammarion, 1978.
Lamartine,
à qui est dédié Mireille,
s'enthousiasma pour le jeune poète encore
inconnu et pour son œuvre, qui conquit le
monde des lettres :
« Sur chaque page de ce
«L'épopée est le grand genre poétique
classique qui consacre une littérature.
Or Mistral a voulu dès le début donner à
1 Sipa-Jcono 2, 3.
4.
5 peinture de F.
Montenard.
Pasquelle Ed .• 1930.
B.N .
/ Sipa·lcono
« Il y a peu d'exemples d'héroïsme
intellectuel comparables
à celui d'un
homme qui veut à soi seul recréer une
langue
et lui donner à la fois son
vocabulaire
et ses chefs-d'œuvre.
»Paul
Valéry, F.
Mistral, œuvres poétiques,
éditions Beringue, 1966.
MISTRAL02
'.
»
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