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Miguel de CERVANTES : Nouvelles exemplaires

Publié le 22/09/2012

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Comme tous les grands auteurs, Miguel de Cervantes est un écrivain extrêmement ambigu. Avec les Nouve lles exemplaires, il veut divertir le lecteur, certes, mais aussi l'édifier et le porter à la vertu. Cependant, le caractère exemplaire des Nouvelles semble douteux à de nombreux critiques. Ainsi, le célèbre dramaturge espagnol Lope de Vega (1562-1635) écrit que "les Nouvelles de Cervantes pourraient être exemplaires", c'est-à-dire qu'à son son avis, elles ne l'étaient pas. De la même manière , Cristôbal Suarez de Figueroa, en 1615, deux ans après la publication des Nouvelles exemplaires, les présente "comme intrinsèquement nocives et perverses considérées d'un point de vue moral"....

« Pholo colleclio n Lausa!/ Explorer En Espagne , le mot nove la dés igne auss i bien le roman que la nouvelle.

Il vient de nove la ita lien qui signifiait "men­ songe, farce, trom­ per ie , événement, conte", c'est-à-dire un genre que l'on ne trouvait que dans les bouches basses et vi l es.

Mais Cervantes (1547- 16 16) se pro­posa d'écr ire des nouvelles exemplai­res, c'est-à-d ire des récits caractérisés par leur exemplarité morale et leur conte- 11!1 édifiant.

Le livre L'Espagne du Siècle d'or D an s L e Cu rieux impe rtine /11, nou s es t d émontr ée l'impru ­ d e nce qu' il y a pour un ma ri à mettre à l'épreuve la fidé­ lit é de sa fe mm e.

E t d ans L e Ja lo ux d'Es trém ad ur e, on voit le dan ger pour un pres qu e se ptu agé na ir e de se mari er avec une j e une f ille de quin ze an s.

C es deux mari s qui ont enfreint les l o is natur e lles mourr ont déses pé rés .

La Petit e Gitan e nous fa it v ivr e dan s le mond e libr e des gitan s e t L'Illu str e Souill on dan s l es couli sses d'un e a uberge toléd an e.

L 'une et l 'autr e se te rmi­ n ent par un e "reco nn aissa nce".

La petite gitane et l'illustre bo nne so nt de ux f ill es no bles que le ur s par ent s fini ss ent par r e tr ouve r.

Quant à L'Ama nt li béra l, sa prodi galité finir a par avo ir ra iso n d e ses am ours et d e sa des tin ée ma lheur eu ses.

La p lus picaresq u e d es no uve lles es t Ri nco nete et Co rtad i/lo, l'his to ir e de deux jeunes vaga bo nd s qui se f ont adm ettr e dan s l a co nfré rie des vole u rs de S év ille.

Dan s L e Li cenc ié de verre, le hér os a l a fo lie de se croir e de ve rre, mai s il n'en dit pas mo ins, comm e Don Qui ch o tt e, de bonn es vérités.

Et Le Co lloqu e des chie n s, qui fe nne le rec ue il, es t un bava rda ge entr e c hien s q ui no us font fair e le tour de to ut e un e so ciété et d e to ut e une é poq ue .

Le monde à l'enver s L e lec te ur , habitu é aux œ uv res réa lis tes, est ém erve illé par l e c urieux comp orte m ent d es pers onn ages, par le ur in­ v ra ise mbl able psyc ho log ie, par le ur s contr adi ction s.

Ave c les Nouve lles exem plaires, o n se tro uve plo ngé dan s un mond e pa rfo is di abo liqu e, s ouv ent fantas tiqu e et merv eill eux .

Ce m o nde à l'en ve rs, thèm e ban al de la litt éra tur e baroqu e, est un mo nde dan s le qu el les situati ons inso lites sont monn aie cou­ ra nte.

Cerva ntes lui-m êm e n'h és ite d 'ailleur s pas à conf esse r da ns le prolog ue des No u velles exem plaires qu e so n unique o bsess io n es t de dive rtir et de s urpr endr e, br ef d e ne pas en ­ nu yer son l ect e ur.

En cr éant ce m ond e para d oxa l d es Nouvelles exemplai res, d an s le qu el l es alg uaz ils s ont galants, l es vo l eurs d'h o nn êtes ge ns, et l es g it an s d es no bl es, Cerva ntes veut no us s ig nif ie r qu e to us les prin cipe s, m êm e les plu s sac rés, se vale nt, et qu e les mœur s so nt re la tives.. »

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