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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE de François-René de Chateaubriand - résumé, analyse

Publié le 06/09/2015

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chateaubriand

MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE. C’est le chef-d’œuvre de François-René de Chateaubriand (1768-1848). On ne sait précisément à quelle époque il a commencé leur rédaction ; la date du 4 octobre 1811, qu’on donne habituellement et qui figure sur l’édition de 1850, est sujette à caution et il se peut que Chateaubriand se soit mis à cette œuvre en 1809, peut-être même dès 1803. Quoi qu’il en soit, il y travailla jusqu’à la veille de sa mort. Il s'interrompit une première fois, en 1814, pour se lancer dans la politique avec le retour des Bourbons, mais il en avait déjà écrit la partie la plus remarquable, le récit de son enfance et de sa jeunesse. Il se remet à son manuscrit lors de ses ambassades et pousse alors le récit jusqu’à son retour d’exil en 1800. En 1828, il reprend les Mémoires; cette fois, laissant de côté la période 1800-1828, c’est de sa vie actuelle qu’il traite. Enfin, c’est de 1836 à 1841 qu’il comble le vide laissé, en donnant le tableau de sa carrière littéraire. Chateaubriand avait déjà donné lecture de certains passages du manuscrit à ses amis ; et en 1834, avaient paru des Lettres sur les Mémoires de Chateaubriand, contenant des extraits de son œuvre. Mais retiré de la politique à la suite de la chute de Charles X (1830), Chateaubriand était presque tombé dans la misère. Aussi, en 1836, il vend ses Mémoires à une société d’actionnaires ; il recevait en échange une somme de 200.000 francs et une pension viagère de 20.000. ce qui représentait une somme énorme pour l’époque. Il stipula que son ouvrage ne paraîtrait qu’après sa mort, d’où son titre. Les propriétaires du manuscrit n’attendirent pas cet événement ; l’auteur tardant à mourir, ils commencèrent à faire paraître les Mémoires dans le journal « La Presse «. La publication se poursuivit pendant deux ans. Enfin, en 1850, l’ouvrage parut à Bruxelles. En 1874, un document inédit fut publié sous le titre de Souvenirs d'enfance et de jeunesse de Chateaubriand : c’était le texte de la copie, faite par Madame Récamier, du manuscrit de 1826 que l’auteur avait remanié par la suite. Enfin, la publication complète, exacte et critique, fut celle de Biré en 7 volumes (publiés à partir de 1899).

 

Les Mémoires d'outre-tombe sont divisés en quatre parties. La première, « La jeunesse «, va de 1768 à 1800. C’est de loin la meilleure, la plus pittoresque et la plus émouvante. Chateaubriand nous y trace, en tàbleaux inoubliables, les étapes de sa jeunesse : la naissance (« le mugissement des vagues étouffa mes premiers cris, le bruit de la tempête berça mon premier sommeil «) ; les sinistres soirées de Combourg, son isolement dans son donjon, ses promenades mélancoliques, son affection pour sa sœur Lucile. Puis, il est lieutenant à Paris, il est présenté à la cour, fréquente les gloires littéraires, se risque

à publier un petit poème, une médiocre idylle : Amour de la campagne. Il assiste ensuite aux débuts de la Révolution et, par un de ces coups de tête soudains, qui lui avaient déjà fait envisager le sacerdoce puis le suicide, il se découvre explorateur. Il se proposait à la fois de trouver en Amérique le fameux passage du Nord-Ouest et d’y rencontrer l’ « homme de la nature «. Il ne découvrit pas l’un, mais il crut avoir trouvé l’autre (v. Voyage en Amérique) ; la véritable révélation de ce voyage, ce fut la splendeur des paysages américains, dont l’évocation nous vaut des pages d’une grande beauté poétique. Puis c’est le retour à Paris, son mariage, les deuils familiaux, son passage à l’armée des Émigrés, enfin le séjour à Londres et la misère.

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