MÉMOIRES DE TRÉVOUX : Fiche de lecture

MÉMOIRES DE TRÉVOUX (xviiie siècle). Connu aussi sous le nom de Journal de Trévoux, ce périodique portait en réalité le titre de : Mémoires pour servir à l'histoire des sciences et des arts. Il parut de 1701 à 1768, en 878 parties, et fut continué par le Journal des sciences et des beaux-arts de l’abbé Aubert (1768-1773) et, en 1774, par le Journal des beaux-arts et des sciences des frères Castilhon, qui le firent renaître sous son précédent titre de 1775 à 1777. En 1779, et jusqu’en 1782, c’est sous le titre de Journal de littérature, des sciences et des arts que s’acheva la carrière de ce grand périodique.

Les Mémoires de Trévoux, mensuels, passaient pour l’émanation de la Compagnie de Jésus. Au moment où ils virent le jour, l’ultramontanisme n'était guère goûté en France par le pouvoir : c’est pourquoi leur lieu d’impression fut la principauté autonome de Dombes, propriété du duc du Maine, bâtard de Louis XIV, qui fut compromis sous la Régence dans la conjuration proespagnole de Cellamare. En fait, ce lieu d’impression permettait aux Mémoires d'échapper à la censure royale; leurs rédacteurs étaient, pour l’essentiel, des jésuites parisiens : à l’origine, les PP. Buffier, Catrou, Despineul et Hardouin. Leur ambition n’était pas tant de faire concurrence au Journal des savants que de lutter avec les mêmes armes contre la presse militante hollandaise qui, du Refuge, critiquait les positions idéologiques de la monarchie française et surtout la religion catholique. Les Mémoires furent les adversaires les plus acharnés des journalistes successeurs de Bayle (J. Bernard, J. Le Clerc...).