Devoir de Philosophie

MÉLUSINE de Jean d'Arras (analyse détaillée)

Publié le 21/10/2018

Extrait du document

MÉLUSINE. Roman en prose de Jean d'Arras (seconde moitié du XIVe siècle), composé en 1392-1393, conservé par dix manuscrits du xve siècle, et publié à Genève en 1478.

 

Rédigé à la demande du fastueux duc Jean de Berry, frère du roi de France Charles V et oncle de Charles VI, le roman de Mélusine, intitulé aussi dans certains manuscrits la Noble Histoire de Lusignan, reprend un type de conte bien attesté dans le folklore universel et présent dans la littérature médiévale savante dès la fin du xiie siècle et au début du xiiie ; mais c'est seulement à partir du roman de Jean d'Arras que l'on voit la fée fondatrice porter le nom de Mélusine.

 

I. Élinas, roi d'Albanie [Écosse] rencontre et épouse une femme d’origine surnaturelle, Pré-sine. Il s’engage à ne pas chercher à la voir durant ses couches. Mais lors de la naissance de leurs trois filles, Mélusine, Mélior, Palestine, il oublie sa promesse et la fée disparaît, emportant ses enfants dans l’île d'Avalon, Quand, plus tard, les trois sœurs apprennent la trahison de leur père, elles l’enferment dans une montagne du Nor-thumberland. Présine, indignée, leur inflige à chacune un sort cruel. Mélusine se transformera en serpent « depuis le nombril jusqu’aux pieds » chaque samedi, et ne deviendra mortelle que si un homme accepte de l’épouser, sans chercher à la voir ce jour-là, ou du moins sans dire ce qu'il aura vu. Mélior sera enfermée dans le château de l'Épervier en Arménie : elle punira tout chevalier qui, vainqueur de l'épreuve de l'Épervier, osera lui demander son amour, et sa descendance sera maudite durant neuf générations. Palestine gardera dans le Canigou le trésor de leur père pour le remettre à un chevalier de son lignage désireux de conquérir la Terre promise.

 

II. Ayant tué le neveu du roi de Bretagne, un chevalier doit s’exiler. Réfugié dans le Forez, il en fait, avec l’aide d’une belle dame, une région prospère, et épouse, pour finir, la sœur du comte de Poitiers. Le troisième de leurs fils, Raymondin, vit chez son oncle maternel et le tue accidentellement au cours d’une chasse. À la Fontaine de Soif il rencontre Mélusine qui lui promet honneurs et richesses s’il accepte de l’épouser sans chercher à la voir le samedi. S’ouvre alors un temps de grande prospérité pour le couple. Mélusine défriche, construit villes et châteaux, et en tout premier Lusignan. Dix fils naissent de cette union et les huit premiers portent tous une tare physique au visage. Le fils aîné et le troisième se portent au secours du roi de Chypre, attaqué par les Sarrasins. Ils épouseront des héritières et deviendront respectivement roi de Chypre et roi d’Arménie. Le quatrième et le cinquième gagneront aussi par leur bravoure le cœür de deux héritières et deviendront l'un duc du Luxembourg, l’autre roi de Bohême. Le sixième, Geof-froi à la Grande Dent, après avoir châtié en Irlande des vassaux rebelles de son père, s’embarque pour Chypre où il va prêter main-forte à ses frères contre les Sarrasins. À son retour, il affronte le géant de Guérande.

 

III. C’est alors que Raymondin, qui conçoit des doutes sur les disparitions chaque samedi de Mélusine, cède à la jalousie et la voit sous forme de « serpente » en train de se baigner. Il ne dit rien à personne et Mélusine feint de ne rien savoir. Mais quand il apprend que leur fils Geoffroi vient de brûler, sous l'empire de la colère, tous les moines de l’abbaye de Maillezais sans épargner son propre frère, Raymondin déclare à Mélusine que l’on ne saurait attendre quelque bien d’une « fausse serpente » et de sa descendance. L’interdit est transgressé, Mélusine s’envole sous forme de serpent ailé. Geoffroi tue un autre géant dans le Northumberland, et découvre à cette occasion ses racines familiales du côté maternel. Puis il succède à Raymondin, retiré dans un ermitage, comme seigneur de Lusignan.

« maudite durant neuf générations.

Palestine gar­ dera dans le Canigou le trésor de leur père pour le remettre à un chevalier de son lignage désireux de conquérir la Terre promise.

Il.

Ayant tué le neveu du roi de Bretagne, un chevalier doit s'exiler.

Réfugié dans le Forez, il en fait.

avec l'aide d'une belle dame, une région prospère, et épouse, pour finir, la sœur du comte de Poitiers.

Le troisième de leurs fils, Raymond in, vit chez son oncle maternel et le tue accidentelle­ ment au cours d'une chasse.

À la Fontaine de Soif il rencontre Mélusine qui lui promet honneurs et richesses s'il accepte de l'épouser sans chercher à la voir le samedi.

S'ouvre alors un temps de grande prospérité pour le couple.

Mélusine défri­ che, construit villes et châteaux, et en tout pre­ mier Lusignan.

Dix fils naissent de cette union et les huit premiers portent tous une tare physique au visage.

Le fils aîné et le troisième se portent au secours du roi de Chypre, attaqué par les Sar­ rasins.

Ils épouseront des héritières et devien­ dront respectivement roi de Chypre et roi d'Arménie.

Le quatrième et le cinquième gagne­ ront aussi par leur bravoure le cœùr de deux héritières et deviendront l'un duc du Luxem­ bourg, l'autre roi de Bohême.

Le sixième, Geof­ froi à la Grande Dent, après avoir châtié en Irlande des vassaux rebelles de son père, s'embarque pour Chypre où il va prêter main­ forte à ses frères contre les Sarrasins.

À son retour, il affronte le géant de Guérande.

Ill.

C'est alors que Raymondin, qui conçoit des doutes sur les disparitions chaque samedi de Mélusine, cède à la jalousie et la voit sous forme de « serpente » en train de se baigner.

Il ne dit rien à personne et Mélusine feint de ne rien savoir.

Mais quand il apprend que leur fils Geof­ froi vient de brûler, sous l'empire de la colère, tous les moines de l'abbaye de Maillezais sans épargner son propre frère, Raymondin déclare à Mélusine que l'on ne saurait attendre quelque bien d'une «fausse serpente » et de sa descen­ dance.

L'interdit est transgressé, Mélusine s'envole sous forme de serpent ailé.

Geoffroi tue un autre géant dans le Northumberland, et découvre à cette occasion ses racines familiales du côté maternel.

Puis il succède à Raymondin, retiré dans un ermitage, comme seigneur de Lusi­ gnan.

IV.

En Arménie, le jeune roi Mélior, descen­ dant de Mélusine et de Raymondin, triomphe de l'épreuve de l'Épervier, mais enfreint l'interdit.

La malédiction s'abat sur lui et sur sa descendance.

V.

Divers témoignages attestent que Mélusine continue à apparârtre quand la forteresse de Lusi­ gnan doit changer de ma'1tre, ou quand un mem­ bre du lignage va mourir.

On retrouve dans le récit de jean d'Arras les grandes articulations : la rencontre d'un mortel et d'une fée, puis le pacte, enfin la transgression de l'interdit.

Ces trois séquences sous-ten­ dent l'histoire de Raymondin et de Mélusine, celle d'Élinas et de Présine, et, de façon plus allusive, celle du père de Raymondin avec la belle dame du Forez.

Mais le développement en dia­ chronie sur trois générations (parents des héros fondateurs, Mélusine et Ray­ mondin, leurs enfants), l'amorce d'un autre mouvement ternaire (Mélusine, Mélior, Palestine) montrent que ce récit est plus qu'une simple amplifica­ tion d'un conte merveilleux.

La place qu'occupe la relation des exploits che­ valeresques accomplis par les fils de la fée le prouve également : le roman n'a pas seulement partie liée avec le mer­ veilleux, mais aussi avec l'Histoire et le roman généalogique.

Du reste cette double appartenance, que soulignent les fluctuations des titres des ma­ nuscrits, est annoncée dès le prologue : jean d'Arras déclare qu'il veut rappor­ ter comment. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles