Maurice MAETERLINCK : Pelléas et Mélisande
Publié le 08/09/2012
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Maeterlinck fut le premier à parler de l'absurde ; il fut aussi le premier à le dépasser. Son théâtre n'est qu'un mur auquel tous ses personnages se heurtent. Sa pensée perce ce mur. Pendant la première moitié de sa vie, Maeterlinck construit le Château de l'Absurde, dans lequel par la suite s'égareront Kafka, Malraux, Céline, Sartre, Camus. Pendant la seco nd e moitié de sa vie, il détruira ce Château. Face au destin aveugle , il sera "l'homme qui fait de tout ce qui lui arrive ce qu'il veut".

«
Photo G o ldner 1 Sip a-l cono
Pelléa s et Mélisande (1892) est dédi é à Oc tav e Mirbeau.
Ceci perm ettait à Ma ete rlin c k d e lui mo ntr er sa re co n na issan ce pour le pa n égy riqu e du Figaro ,
l o rs de la publi cati on
d e La Princesse Ma leine (1889 ), où il écrivait : "M.
Mae te rlin ck
n o us a donn é
l 'œuvr e la plus gé nial e de ce temps ,
( ...
) sup é rieure e n
be auté à ce qu ' il y a
d e plu s be au dan s Shak espear e."
Le livre
Le destin tragique d'une passion
L e prince Golaud , petit-fils d'Arkël, roi d'Allemande , a
épousé Mélisande, mystérieuse jeune fille qu'il a
rencon
trée un jour dans la forêt et dont il ne sait rien, sinon qu'elle
ne l'aime pas et
ne pourra jamais l'aimer.
Golaud a un frère,
Pelléas, vers qui se porte tout l'amour de Mélisande .
Lente
ment naît et se développe dans le cœur de Golaud toute la
force maléfique de la jalousie :
il ne cesse d'épier Pelléas et
Mélisande ; ses doutes sont confirmés innocemment par le
petit Yniold, son fils d'
un premier lit, et Golaud finit par les
surprendre .
Il tue
Pelléas puis, peu après, on découvre Golaud
et Mélisande étendus devant la porte
du palais .
Golaud s'est
transpercé de son épée , tandis que Mélisande n'a qu'une lé
gère blessure "qui ne ferait pas mourir un pigeon ".
Toutefois,
Golaud sera ranimé , tandi s que
c'est Mélisande , incarnation
s ymbolique de la fragilité, qui devra mourir.
Le chef-d'œuvre du symbolisme
M aeterlinck reprenait à sa façon 1 'histoire de Tristan et
Iseut.
Il tradui s ait une vision de la vie qui aurait
engendré l'épouvante s'il n'en avait, en même temps, distrait
le
spectateur par mainte beauté : la scène où Pelléas et
Mélisande se chantent leur amour , un climat musical sans
musique ,
un bonheur verbal dont les délices tiennent en partie
à ses hésitations , la
vision de la chevelure de Mélisande inon
dant Pelléas .
Les personnages de tout le théâtre symboliste de
Maeterlînck sont
d'"ailleurs ".
Parfois leurs noms mystérieux
et mélodieux les apparentent à des héros arthuriens, mais
la parenté ne va guère au-delà des consonances.
Privés de
consistance humaine, sinon d'existence personnelle, ils
subis
sent , mené s par une pui ssance sans visage et sans nom, qui
prend son temps et dispose de ses victimes avec une
noncha
lance régalienne , la destinée .
Le texte importe moins que les
blancs et les pauses où agit en silence la destinée..
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