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MARTIN HEIDEGGER : ETRE ET TEMPS (Résumé & Analyse)

Publié le 17/01/2022

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L'auteur d'Être et Temps est l'un des philosophes les plus controversés du XX' siècle dans la mesure où, politiquement, il s'est engagé en 1933 aux côtés du parti national-socialiste. Il restera longtemps le point de départ d'une réflexion sur la responsabilité et l'implication du philosophe par rapport à la politique, par rapport à son temps. Sa vie suscite de plus en plus d'analyses et de critiques. Présentons rapidement sa biographie avant de nous lancer dans la lecture de son « opus magnum » (Grand Œuvre). Né à Messkirch, en pays de Bade (Allemagne), dans une famille catholique pratiquante (son père était sacristain à la paroisse Saint-Martin, en plus de son activité de tonnelier). Études secondaires à Constance, puis au lycée de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) de 1903 à 1909. A Fribourg, il commence ses études universitaires par quatre semestres de théologie, puis se tourne vers la philosophie et les sciences. En 1909, il découvre Husserl, alors qu'il a déjà lu Nietzsche, Kierkegaard, Trakl et Dilthey. Il soutient en 1913 un doctorat conçu à partir de sa lecture de Husserl. Réformé en 1914 pour raison de santé, il soutient son habilitation en 1915, qui lui vaut d'être nommé privat-docent.

« Plan et méthode Ce qui distingue le Dasein, ce qui le caractérise dans son essence, ce qui le définit, c'est son existence.

Dansson être, il y va toujours déjà de son être même et de l'être de tout étant.Heidegger se donne donc trois tâches :- comprendre la constitution ontologique du Dasein et penser le sens de l'être dans lequel s'inscrit cetteconstitution en montrant les structures fondamentales de son être en tant qu'ilse définit comme « être-au-monde » (In-der-Welt-sein) ;- montrer comment le Dasein émerge dans sa temporalité et son historicité ;- démontrer que le sens de l'être a pour horizon transcendantal le temps.En fait, Être et Temps ne réalisera pas ces trois tâches.

Seule la première partie de l'ouvrage initialement prévuest parue.

Le livre est donc consacré à l'interprétation du Dasein dans la perspective de la temporalité.Le projet initial se divise en trois sections, dont seules les deux premières sont parues: « Analytique du Dasein» et « Dasein et temporalité ».

La troisième section devait opérer un renversement de la problématique ets'intitule, dans le plan initial de l'ouvrage, présenté dans l'introduction : « Zeit und Sein » (Temps et Être).Puisque le « Dasein » est lui-même histoire, toute philosophie ontologique doit refaire le mouvement d'unerépétition de l'histoire de l'ontologie, mais sous la forme d'une destruction des expériences originales et despréjugés secrets de la tradition ontologique. « L'ontologie grecque et son histoire qui déterminent encore aujourd'hui à travers de multiples filiations etgauchissements les concepts philosophiques de base, apportent la preuve que le Dasein se comprend lui-mêmeet comprend l'être en général à partir du monde et que l'ontologie qui s'est ainsi développée dévale entradition, la tradition la laissant dégénérer en lieux communs et la réduisant à un simple matériau qui demandeà être retravaillé à neuf » (§6).Il faut comprendre pourquoi les philosophes antérieurs ont été empêchés de penser le problème à sa racine.

Detous, c'est Kant qui s'est le plus rapproché de la question qui se pose à Heidegger.Heidegger pose alors trois concepts :- le « phénomène », forme de l'étant en tant qu'il se montre, qu'il se donne à voir ;- le « logos », défini par Heidegger comme le « faire voir ».

Par lui, la vérité de l'être s'expose à la lumière etpeut être vue ; - la « phénoménologie », en tant que concept provisoire.

Celle-ci n'est pas la science desphénomènes, mais la mise en lumière de ce qui est.

Elle doit faire apparaître l'être derrière l'étant :« Ce qui demeure en retrait dans un sens exceptionnel ou qui retombe sans arrêt dans l'occultation ou qui nese montre que sous un masque n'est pas cet étant-ci ni celui-là mais, au contraire, ainsi que l'ont montré lesconsidérations antérieures, l'être de l'étant » (§7).Le renouvellement de la question de l'être passe ainsi par une double tâche : produire une ontologiefondamentale du Dasein et détruire, phénoménologiquement, l'histoire de l'ontologie.

Être et Temps n'accomplitpas cette deuxième tâche.

Il reste donc inachevé. Première partie : l'interprétation du Dasein par rapport à la temporalité et l'explication du tempscomme horizon transcendantal de la question de l'être Première section : L'analyse fondamentale préparatoire du Dasein CHAPITRE I: L'exposition de la tâche d'une analyse du Dasein L'analyse préparatoire décrit d'abord les structures fondamentales du Dasein dans son existence quotidienneordinaire :« L'étant dont nous avons à faire l'analyse est celui que nous sommes nous-mêmes.

L'être de cet étant est àchaque fois 'mien', c'est dans son être que cet étant se rapporte lui-même à son être.

Comme étant de cetêtre, il lui est imposé d'avoir à être.

C'est de l'être lui-même que, pour cet étant, il y va » (§9).Le Dasein est en général déterminé par la « mienneté », par le fait d'être moi.

La philosophie ou l'anthropologiene s'intéressent pas à cette façon de penser l'être.

Pour elles, l'être de l'homme est bien plutôt conçu commeallant de soi au sens de l'être-sous-la-main des autres choses créées (§10). CHAPITRE II: L'être-au-monde en général comme constitution fondamentale du Dasein Le Dasein se présente comme être-au-monde (In-der- Weltsein) : « L'expression complexe 'être-au-monde'indique en saformation même que c'est un phénomène unitaire qui est visé par là.

Cette donnée primaire doit être aperçueen son tout », et plus loin : « C'est parce que l'être-au-monde appartient essentiellement au Dasein que sonêtre vis-à-vis du monde est essentiellement souci, préoccupation » (§12).

Le Dasein est donc tourné vers laconnaissance, vers l'extérieur : « Le Dasein est lui-même, en tant qu'être-au-monde, ce qui connaît » (§13). CHAPITRE III: La mondanéité du monde « Le "monde", au sens ontologique, n'est pas une détermination de l'étant que le Dasein n'est essentiellementpas, mais un caractère du Dasein lui me » (§ 14).

Le Dasein est auprès des choses de ses préoccupationspratiques, et avec les Autres son être est être-là (In-se ) et être-avec (Mit-sein).

La « mondanéité du monde» revient au Dasein comme une caractéristique existentiale car le monde n'est pas un espace abstrait ou un. »

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