Marius de Marcel Pagnol (résume et analyse complète)

Marius. Comédie en quatre actes et en prose de Marcel Pagnol (18951974), créée au théâtre de Paris en 1929, et publiée chez Fasquelle en 1931. Film d'Alexandre Korda la même année.

La célèbre fresque provençale s'enrichit bientôt d'un deuxième volet, Fanny, pièce en trois actes, créée deux ans après Marins et aussitôt confiée, comme la pièce précédente, à un réalisateur de talent, Marc Allégret, afin d'exploiter l'immense succès théâtral (le film sort en 1932, conjointement à la publication en volume). En 1936, la trilogie s'achève avec un troisième film, César, dirigé cette fois par Pagnol lui-même et dont les dialogues, directement écrits pour l'écran, sont publiés l'année suivante, toujours chez Fasquelle.

Marius. Marius est le fils de César, patron de café sur le Vieux-Port à Marseille : Fanny est la fille d'une marchande de coquillages. Grandis côte à côte, ils s'aiment depuis leur enfance. Comme le jeune homme tarde à la demander en mariage, et afin d'exciter sa jalousie, Fanny se laisse courtiser par Panisse, un riche veuf qui rejoint chaque jour César, M. Brun, le Lyonnais, et Escartefigue, le capitaine du « fériboîte », pour la partie de belote. Elle découvre la passion de Marius pour la mer et se résout à le laisser naviguer, dans l'espoir secret de l’épouser à son retour.

Fanny. Marius part laissant « la jeune fille enceinte ». Pressée par sa mère, Hononne, Fanny consent, la mort dans l’âme, à épouser Panisse qui se fait une joie d'élever comme le sien le futur enfant de Marius. Quand celui-ci revient au cours d'une permission, il est trop tard : l'enfant est né et Fanny refuse de trahir le bon Panisse. Marius repart

César. Vingt ans après, Panisse meurt en chargeant son épouse de révéler à leur fils, Césariot le secret de sa naissance. Celui-ci part à la recherche de son père et après quelques mésaventures, réunit enfin Fanny et Marius qui, malgré leur longue séparation, n'ont jamais cessé de s'aimer.

L'argument, digne du plus traditionnel « mélo », ne saurait expliquer l'extraordinaire succès des pièces, relayé par celui des films. On a d'ailleurs tendance à oublier que Marius et Fanny connurent un triomphe sur les planches avant d'être fixés sur la pellicule, et que les films qui nous charment tant représentent avant tout une opération commerciale. Pagnol, qui souhaitait que le cinéma devînt du « théâtre en conserve », a vu ses vœux se réaliser au-delà de ses espérances : les œuvres de Korda et d'Allégret figent ses pièces en une interprétation unique et mêlent inextricablement la faconde de César avec celle de Raimu. Le malentendu provient, en fait, essentiellement, de la nature de ces deux films, qui sont avant tout du théâtre