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MARIE DE FRANCE : Lais

Publié le 08/09/2012

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Mais l'on peut juger aussi que si Marie de France met en valeur l'homme et la réalité dans une forme qui est celle du merveilleux, cela n'est ni balbutiement d' une expression encore tâtonnante ni coquetterie d'artiste naïf, mais bien au contraire le fait de l'art réfléchi d'une artiste consciente, qui a saisi cette occasion unique pour jouer dans son oeuvre un jeu antithétique significatif entre la forme et le fond, et qui, de cette opposition qui devrait signifier dislocation et incohérence, a fait le principe de structure de cette oeuvre, dont la forme du passé et le fond du présent contrastent les deux pôles contraires du merveilleux et de l'humain.

« On ne connaît de l'aut eur des Lai s que l e nom , qui apparaît à deux reprises dans la préface de l'œuvre.

Il ne s 'agit nulle­ ment d'une princesse royale, mais d'une poétesse qui se défi­ nit elle-même ainsi : Marie ai nun , si s ui de France.( « Je m'ap­ pelle Marie , et je suis de France.

») Photo Edimédia.

Le livre Univers courtois, monde chrétien et éléments merveilleux L es poèmes narratifs de Marie, s'apparentant au genre moderne de la nouvelle , s ont avant tout des histoires d'amour permett ant au héros de trouver la place qui lui revient (L e Fr êne, Milon ), à l'héroïne de lutter contre l'injustice d'un mariage où l'homme est bien trop âgé et la femme malheureuse (Guigemar , Yon ec), voire contre une situation incestueuse où le père veut garder sa fille pour lui (L es Deux Amants).

La place importante qu'occupent la société courtoise- avec ses joutes testant la valeur de l'homme ( Milon ), son organisation où le s uzer ain sauve le loup-garou de la condition où l'a précipité sa femme ( Biscla vret) et avec son tribunal (Lanval) -,ainsi que le m onde chrétien, s pécialem ent dans Eliduc , où la conversion finale des protagonistes à la vie monastique corrige la faute initi ale de l'homme big ame , n' efface cependant pas les éléments du merveilleux celtique (philtres , tran sfo rmations animales, fées , existence d'un autre monde).

Merveille de l'autre monde et merveille de l'écriture L es éléments merveilleux abondent , éléments que la psychologie de l'auteur tente de réduire au profit de l'initiative des protagoniste s, comme dans Les Deux Amants, où le héro s, dans sa démesure amoureuse, refuse le philtre qui l'aiderait à vaincre l'épreuve imposée par le père et en meurt .

Les êtres marginalisé s so nt les élus du monde merveilleux : Lanval, exc lu de la cour d'Arthur , répond à l'appel de la fée , qui devient so n amante; Guigemar , hostile à l'amour , se laisse mener par un bateau magique vers la femme qu'il va aimer; la dame solitaire d ' Yon ec appelle de ses vœux le monde de la merveille et reçoit la visite d'un autour qui se révèle être un beau chevalier.

Le rêve e t les fanta s me s dominent ainsi toute une partie des Lais.

A traver s quelque s objets, une autre merveille est emblématisée d an s l'œ uvre , à savoir l 'écr iture elle-même et l'art de l'ordon­ nan ce esthétique des mot s : vaisseau qui entraîne Guigemar , dont la jo inture est si fine qu'on ne la voit pas ; coffret serti de pierres précieu ses, renfermant le rossignol , sy mbole de l'amour dans L'A üstic (L e Rossignol) .. »

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