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Marianne (la). de François L'Hermite (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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Marianne (la). Tragédie en cinq actes et en vers de François L'Hermite, seigneur du Solier, dit Tristan L'Her-mitc (1601-1655), créée à Paris au théâtre du Marais en 1636, et publiée à Paris chez Courbé en 1637.

 

La première pièce du poète qu'était Tristan, magnifiée à la création par Mondory en Hérode, eut un très grand succès (jouée fort longtemps, reprise jusqu'au xviiie siècle, elle connut de nombreuses éditions et donna même lieu à une suite due à La Calprenède) ; son retentissement fut considérable : après la Sophonisbe (1634) de Mairet, elle contribua à restaurer le prestige du genre tragique. Tristan s'appuie sur plusieurs sources (l'historien antique Flavius Josèphe ; Mariamne de Hardy, 1632; la Cour sainte du père Caussin, 1624) pour aboutir à une œuvre foisonnante mais d'une grande unité, baroque mais d'une concentration déjà classique, d'une exceptionnelle Intensité par l'opposition de deux natures hors du commun, Hérode et Marianne.

 

Hérode, le roi de Judée, se réveille en sursaut après un songe funeste; son frère Phérore, appuyé par leur soeur Salomé, tente de lui en montrer la vanité, mais Hérode les saisit d’effroi en le leur racontant Ils l’invitent à refréner l’amour passionné qu’il voue en vain à Marianne, son épouse, principale figure du songe (Acte I). Celle-ci refuse de masquer sa haine pour ce mari qui a tué plusieurs membres de sa famille. Violent affrontement avec Salomé, qui pousse ensuite l’échanson à faire un faux témoignage qui perde la reine ; il suscite effectivement la fureur du roi

(Acte II). Au cours d’un procès qu'il dirige lui-même. Hérode la condamne à mort Seule la pensée du sort de ses enfants arrache des pleurs à la reine. Attendri, son époux est prêt à lui pardonner lorsqu'il conçoit un soupçon infondé : elle se serait donnée à un serviteur (Acte III). Poussé par Phérore et Salomé, il ordonne son exécution. Dans sa prison, Marianne attend la mort comme une délivrance ; elle marche au supplice avec fermeté, sous les injures que sa mère lui lance pour ne pas partager son sort (Acte IV). Hérode défaille en apprenant sa mort ; le récit qu'on lui en fait suscrte remords et délire : il la fait appeler, la croyant encore vivante lui demande pardon avant de s'évanouir de nouveau (Acte V).

« nie du roi et son désir que Marianne soit coupable se révèlent pleinement dans ce morceau de bravoure annoncé à la fin de l'acte II (et par le frontispice à la publication) : il s'en prend à un juge trop sourcilleux qui veut des preu­ ves, et ne laisse guère les autres s'expri­ mer.

Terroriste de la pa role - que de feu, de fureur et de violence, jusque dans l'auto-accusation, dans certaines de ses tirades ! -, il est désarmé sur ce plan même par une Marianne qui refuse souvent de donner les justifica­ tions qu'il n'entendrait pas, héroïne qui va répétant, avec hauteur, qu'on la , empreinte de stoïcisme, est trop convenue : elle masque la douleur proprement tragi­ que du tyran qui, dès le début, savait qu'il tuera it Marianne et qu'il ne pour­ rait vivre sans elle.

Baroque à plus d'un titre, la pièce l'est peut-être plus encore par ce retournement : le roi est tout­ puissant et sans pouvoir, terrible et pitoyab l e, presque plus accessible aux spectateurs que la reine hautaine et sûre de sa gloire.

Victime de son amour, Hérode ne peut la rejoindre, dans la folie et l 'évanouissement, qu'après l'avo ir tuée, l'a voir immortalisée par son crime, l'avoir menée, malgré lui, au martyre qu'elle souhaitait.. »

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