Marcel PROUST : A l'ombre des jeunes filles en fleurs
Publié le 05/10/2012
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Il ne faut pas oublier que ce roman appartient à un ensemble et que chaque détail, chaque rencontre, chaque réflexion de ce livre représentent les jalons de la quête littéraire du narrateur. Et seul Le Temps retrouvé, dernier recueil de La Recherche, pourra éclairer le lecteur sur la vision proustienne : La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature ; cette vie qui, en un sens, habite à chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez l'artiste. Mais ils ne la voient pas, parce qu'ils ne cherchent pas à l'éclaircir. Et ainsi leur passé est encombré d'innombrables clichés qui restent inutiles parce que l'intelligence ne les a pas "développés". ( ... )
«
Le rirre aurair é ré rr o uvé par Marcel Plan revignes, lors d'une conversarion ave c P rousr .
L 'ami de /'éc rivain aimair,
en effel, s' enrourer
d ' une "éc harpe de
jeunes filles" er s'en jusrifiair ainsi "No us nous sen/ons à l'abr i de le u rs conf iden ces f leur ies er comme à l'ombre d'elles. " On pou r rail aussi rappro cher l' évoca rion de
ces figures jëminines
des "filles f le u rs " qui re/arden / P ar sifal dans sa quê/e
de la vér i ré.
Le livre
Les premiers émois
L
e rom an se tisse autour d e deu x pa rti es : "Autour de
Mm e
Swa nn" et "N om s de pays : le p ays".
Le premi er vo le t s'o uvre sur l'uni vers paris ie n , où s'e nt re
croi sent et s'opp osent
la monda nit é e t la v ie a rtis tique, M.
de
Norp ois e t B ergot te .
L e je
une Mar cel évoqu e ensuit e ses pre
mi ers é mois a mour eux, po la
risés sur la f ig ure de Gilb e rt e
S w ann.
Les Champ s-É lysées, la mai son d e
Mm e S wa nn , les
g oût ers qui s'y org ani sent crée nt
une a tmosph ère pa rfum ée de
s ouvenir s, de sensa tion s et de chagrin s.
D eu x a ns plu s ta
rd,
1 'ad o lesce nt pa rt en vaca nces avec sa gra nd-m ère, à B alb ec,
lieu dan s le qu el se déro
ule to ut e la seco nde parti e d u livre.
Il y
f ait la co nnai ssance
fug itiv e des je un es f illes, vé rit a bles sym
bole s de s a qu ête a mour e u se.
Pro g ress ive ment , son d ésir
d 'aim er
se pr oje tte s ur l'un e d 'entr e e lles, Alb ertin e, et son
d és ir de c rée r
s'insp ir e de la pe intu re impr essio nni ste d 'Els tir.
Une théorie de l'amour
L
es thèm es prous tien s, réc urre nts dan s to ute La Rec herche,
par courent le texte.
La qu ête de l 'amour , l 'analyse de la
s oci été, la compl exité des perso nnalit és sont autant de jalon s
qui alim ent ent la vé rita
ble rec he rc h e de Pr ous t, ce lle de 1 'éc ri
tur e.
Il éb auch e a u f il des pages une théo rie de l 'amour.
Ce
s
entim e nt , né de l' imag ina tion , no us mèn e de faço n irré
m é
diable à la déce ption , e t à la s ouffr ance , enge ndr ée par l a
j a lou sie.
Ces multipl es réac
tions a ffec tives ne sero nt ap a isées
qu e le
jour où no us po urron s en tirer une lo i gé né ra le, où e lles
d ép asse ront l
'affec t pour se figer d an s l 'abstr ac tion .
Le s lo ng ues phra ses sinu euses de
1 'éc rivain, qui sembl ent ne
d evo ir ja m ais
s'a rr ête r, mim ent la diffi cult é qu ' il a de ce rner l a
r éa lité psyc hiqu
e.
Il aur a a lo rs reco urs à la méta ph ore, se ule
f aç on pour lui d
'appréh e nd er 1 'esse nce des choses et d es être s.
C e qui no us ex pliqu e qu e "le s ty le po ur 1 'éc rivain, auss i bi en
qu e la co
uleur po ur le pe intr e, est un e qu es tion n on d e tec h
niqu e m ais de
vis io n.".
»
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