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Manifestes du surréalisme. Essais d'André Breton (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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breton
Manifestes du surréalisme.
Essais d'André Breton (1896-1966). Le premier Manifeste du surréalisme - dont quelques fragments avaient été donnés
au Journal littéraire le 6 septembre 1924 - a paru, suivi de Poisson soluble, à Paris aux Editions Kra-Le Sagittaire en 1924. Le Second Manifeste du surréalisme, initialement publié dans la Révolution surréaliste le 15 septembre 1929, a été édité aux Éditions du Sagittaire en 1930.
Le Manifeste du surréalisme devait, à l’origine, constituer la Préface de Poisson soluble. Le texte contient d'ailleurs une trace de ce projet initial, Breton y parlant des « lignes serpentines, affolantes, de cette Préface ». Au printemps 1924, Breton se consacre activement à la pratique de l'écriture automatique, déjà expérimentée dans les Champs magnétiques, et le Manifeste du surréalisme, composé entre mai et juillet de la même année, correspond à la volonté de mener une réflexion théorique à ce sujet. Il participe également d'un souci de structurer le groupe qui s'est constitué, en 1919, autour de la revue Littérature. De l'aveu même de Breton, le Manifeste du surréalisme fut « un grand succès » (lettre à sa femme Simone du 11 novembre 1924). L'affirmation publicitaire de Kra n'est guère excessive : «Toute la jeune littérature parle du Manifeste du surréalisme et de Breton. »
Le Second Manifeste du surréalisme se présente comme une suite de l'essai publié en 1924, mais le ton et le propos en sont assez différents. Il reflète les tensions très vives qui régnent dans le groupe à la fin des années 1920. Le bilan dressé de cinq années de pratique du surréalisme n'y est guère optimiste. Ce nouvel ouvrage procède également d'une volonté de faire le point sur les rapports entre surréalisme et marxisme, Breton revendiquant fermement l'« adhésion » du groupe « au principe du matérialisme historique ». Ceux que Breton avait attaqués, Georges Bataille en tête, répondirent par la publication, le 15 janvier 1930, du pamphlet intitulé Un cadavre.
Manifeste du surréalisme. Breton instruit tout d’abord le « procès de l'attitude réaliste », laquelle se traduit dans le domaine littéraire, par l’« abondance des romans » et dans le domaine plus général de l’esprit par le « règne de la logique ». Sous l'égide de Freud et au nom de la liberté de l'imagination qui « est peut-être sur le point de reprendre ses droits », il se livre ensuite à quelques réflexions sur le rêve et sur le merveilleux en littérature, puis il relate son propre trajet poétique et la naissance de l'écriture automatique. Il nomme « surréalisme » ce « nouveau mode d'expression» qu'il s'attache à décrire. Il montre que l'automatisme est un riche pourvoyeur d'images, et il examine la spécificité de l'image surréaliste. Le collage, tant pictural que poétique, constitue également une pratique surréaliste privilégiée, et Breton en donne quelques exemples. Il s’interroge enfin sur « les applications du surréalisme à l'action ». et affirme avec vigueur le « nonconformisme absolu » du groupe.

Second Manifeste du surréalisme. Approfondissant les investigations de l'essai précédent et témoignant de l'influence exercée sur lui par la réflexion marxiste menée à partir de la dialectique hégélienne, Breton revendique sa quête d’« un certain point de l'esprit » qui abolit toutes les contradictions. Très vite, cependant, le texte prend des allures de règlement de comptes. Après avoir remis en question de prestigieux modèles - « En matière de révolte, aucun de nous ne doit avoir besoin d'ancêtres » — tels que Rimbaud et Baudelaire (seul Lautréamont est épargné). Breton s’en prend à ses contemporains ; rares sont ceux qui, à ses yeux, n'ont pas trahi le surréalisme. Il affirme également son attachement à la « Révolution », dont il tente de montrer que le surréalisme est indissociable. Tel n’a pourtant pas été l'avis du parti communiste, et Breton retrace ses démêlés avec celui-ci. Finalement l'agressivité et la détresse vont de pair : « Je cherche autour de nous, avec qui échanger encore, si possible, un signe d'intelligence, mais non : rien. »

breton

« Manifeste du surréa lisme .

Breton instru it tout d'abord le « procès de l'attitude réaliste ».

laquelle se traduit.

dans le dom aine littéra i re, par l'« abondance ·des romans» et, dans le domaine p l us général de l'esprit, par le « règne de la logi­ que».

Sous l'égide de Freud et au nom de la li b erté de l'imagination qui « est peut -être sur le point de repren dre ses droits ».

il se livre ensuite à q ue lques réflexions sur le rêve et sur le mer­ veilleux en littérature , puis il re late son propre trajet poétique et la naissance de l' écriture auto ­ matique.

Il nomme « surréa lism e » ce « nouveau mode d 'express ion» qu 'il s'attache à déc rire.

Il montre qu e l'automatisme est un riche pour ­ voyeur d'ima ges, et il exam ine la spéc ificité de l' im age surréal iste.

Le co llage, tant pictura l que poétique , const itue éga l ement une prat ique sur­ réal iste privi l égiée, et Breton en donne quelques exemples.

Il s'interroge enfin sur « les appl ica­ tions du surréa li s m e à l'act ion », e t affi rme avec vigueu r le « non-co nformism e absol u » du groupe.

Second Manifeste du surréal isme .

Ap prof on ­ dissant les inv estiga tions de l'essai précédent et témo igna nt de l'influ ence exercée sur lui par la réflexion marxiste menée à partir de la dia lecti ­ que hégél ien ne, Breton revendique sa quête d'« un certain point de l'esprit» qu i abo l it tout es les contradict i ons.

Très vite, cepend ant le texte pre nd d es allure s de règlement de comptes.

Après avoir remis en question de pres tigieux modèles -« En mati ère de révolt e.

auc un de n ous ne doit avoir besoin d'ancêtres» -te ls que Rimbaud et Baudelaire (seul Lautréam ont est épargné).

Bre t on s'en prend à ses contempo­ rai ns ; rares sont ceux q ui, à ses yeux, n'ont pas trahi le surré a lisme.

Il affirme égalemen t son atta­ chement à la « Révolution », dont i l tente de montrer que le surréal i sme est indisso ciab le.

Tel n'a pourtant pas été l 'avis du parti communiste, et Breto n retrac e ses dém~lés avec celui-c i.

Fina­ le ment, l'agressiv ité et la détresse vont de pair ; «je cherche autour de no us, avec qui écha nge r encore, si po ssible.

un signe d'in telligence, mais non : rien.

» · Le premier Manifeste du surréalisme constitue la profess i on de foi et l'acte de baptême .

du mouvement.

«je crois à la réso lution future de ces deux .états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité, si l'on peut ainsi dire.

C'est à sa conquête que je vais» : le ton de l'essai est enthou ~ siaste et prosélyte, voire prophétique .

Le surréalisme, en effet, est loin de se limiter à des principes d'ordre esthéti­ que concernant la seule création artis­ tique : il requiert un engagement total qui concerne l'ensemble de l'esprit et de l'existence.

Ce postulat explique la virulence polémique du Second Mani­ feste du surréalisme - que Breton, repenti, cherchera à tempérer dans l 'Av ertissement joint à la réédition de 1946 -, l'auteur jugeant que trop de membres du groupe ont failli à travers te l ou tel de leurs comportements.

Il s'agit en effet, pour reprendre la for­ mule du Manifeste du surréalisme, de f aire «acte de surréalisme absolu>>.

Le surréal isme est dava ntage une éthique qu'une esthétique.

· · La définition que Breton donne du surréalisme dans le Manifeste d e 1924 préfigure la volonté de totalisation , vo ire le totalitarisme dans l'extrême intra nsigean ce du Second Manifeste.

Cette définition mérite d'être citée dans son intégralité : « SURRÉALISME, n.m.

Automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement , soit par écrit, soit de tout autre manière, le fonctionnement .réel de la pensée.

Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la· raison, en dehors de toute préoccupa­ tion esthétique ou morale.

ENCYC L Phi­ los.

Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de cer­ taines formes d'associations négligées j\lsqu'à lui, à la toute -puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée.

Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la résolution des principaux .

problèmes de la vie.

» Le projet est universel et le surréalisme, sous des aspects souvent provocateurs et destructeurs; est un véritable huma-. »

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