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MANETTE SALOMON de Edmond et Jules de Goncourt (résumé)

Publié le 13/11/2018

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goncourt

MANETTE SALOMON

Edmond et Jules de Goncourt. Roman, 1867.

 

La vie d’un atelier de peintres vers 1840. On y voit vivre un groupe d’amis, Coriolis, un créole au talent prometteur; Gamotelle, peintre académique; Chassagnol, un noctambule un peu fou, et Anatole le bohème. Coriolis part en Orient, tandis que Gamotelle fait un séjour à la Villa Médicis, et qu’Anatole continue sa vie de bohème qui l’entraîne à Marseille, où Coriolis le retrouve et le sauve du choléra. Coriolis croit avoir trouvé sa voie; il sera peintre orientaliste. Il rencontre alors Manette Salomon, un modèle, bientôt sa maîtresse que, par jalousie, il empêche de poser pour d’autres. Le couple part avec Anatole pour Barbi-zon. À leur retour Manette, enceinte, devient tyrannique, envahissante et réussit à éloigner Anatole de Coriolis en partant avec lui dans le Languedoc. Cependant, celui-ci retrouve son ami, et lui fait le récit de ses déboires conjugaux: réduit à faire de la peinture commerciale, brimé et avili par l’insupportable famille de Manette, il a

goncourt

« malgré tout épousé celle-ci.

Anatole devient fonctionnaire.

C'est au Jardin des Plantes, par une belle matinée de printemps, que le roman s'achève.

• Edmond 0822-1896) et Jules (1830- 1870) de Goncourt sont venus au roman par l'Histoire.

Ils s'étaient fait remarquer d'abord par leurs monographies sur la société et l'art du XVIII" siècle.

Puis ils ont utilisé les méthodes historiques pour l'élaboration de leurs romans.

Ces esthètes qui ne vivent que pour la littéra­ ture devaient, dans leur projet d'une étude quasi exhaustive des milieux sociaux, s'intéresser, après les gens de lettres dans Charles DemaUly (1860), aux peintres, ce qu'ils font dans Manette Salomon.

Ils ont utilisé alors leur connaissance dans le domaine des arts, exploité leur goût de collectionneurs.

• Manette Salomon est bâti sur le même sujet que Charles Demailly: l'anéantisse­ ment d'une intelligence par une femme, qui, chez ces romanciers • physiolo­ gistes•, apparaît une fois encore comme l'être qui incarne joliesse et douceur, mais aussi tout un aspect • épider­ mique •: nerfs, instincts et passions.

V am­ pirique, corruptrice, mortifère, la femme anéantit l'homme.

Manette Salomon s'inscrit dans l'idéologie dominante, misogyne, du XIx" siècle, qui fait schéma­ tiquement de la femme une sainte et de la jolie fille une garce.

+ Dans ce tableau historique, on évoque les batailles esthétiques, les Salons où se dessinent les nouvelles tendances réa­ listes.

Le roman expose une analogie entre la peinture et la littérature; l'époque moderne doit définir l'objet de son art: laideur et modernité; elle doit utiliser les méthodes scientifiques, phy­ siologistes, pour le dégager et le repré­ senter.

Mais, bien plus que le poncif du naturalisme comme réalisme de la lai­ deur, le roman dit la nécessité d'un tra­ vail de stylisation en art.

ÉomoN: Jules et Edmond de Goncourt, Manette Salomon, U.G.E.

•10/18•, 1979.

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