« Malaise dans la culture. » de Freud (fiche de lecture)
Publié le 14/08/2012
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Culture : Selon Freud la culture est « la somme totale des réalisations et dispositifs par lesquels notre vie s'éloigne de celle de nos ancêtres animaux. « Je rajouterais pour compléter avec l'acception faite par Carmel Camilleri1 qui souligne que la culture est « un artéfact par lequel l'homme excède, domestique le naturel et produit un plus de valeur par rapport à lui. « Dans cette acception, Camilleri souligne également que le sens commun a conservé l'aspect d'accumulation des connaissances en utilisant le terme de culture. Sentiment de culpabilité : Le sentiment de culpabilité est l’expression immédiate de l’angoisse devant l’autorité externe, la reconnaissance de la tension entre le moi et l’autorité extérieure, le rejeton direct du conflit entre le besoin d’être aimé par l’autorité et les autres pulsions. Selon Freud, l'agressivité restant d'une tendance pulsionnelle refoulée composerait le sentiment de la culpabilité. Conscience morale : La conscience morale est selon Freud, une fonction de censure érigée par le surmoi et est alimentée par le renoncement pulsionnelle. Cependant Freud souligne que cette conscience serait « vorace « en renoncement, en exigeant de plus en plus. Selon sa théorie, la conscience morale ne peut être pensée qu'après la différenciation du surmoi. Surmoi-de-la-culture : « Le surmoi-de-la-culture « est une instance venant du culturel proposée par Freud dans cet ouvrage. Ce « surmoi-de-la-culture « serait le garant d'une ligne directrice de la culture, liaison libidinale entre les membres d'une même culture, renoncement culturel, sont autant d'éléments qui seraient suscités par le surmoi-de-la-culture et prendrait souvent la forme de l'éthique. Le surmoi comme son homologue culturel sont des freins à la thérapie car ne se souciant que peu du bonheur du sujet.
«
dans l'amour que nous sommes le plus en danger.
C'est lorsque l'on perd l'objet que nous frôlons cet état de désaide que nous avons tous connu dans la prime enfanceapportant alors angoisse et déplaisir.
Pour conclure dans cet énoncé non exhaustif, Freud nous dit que quelque soit la voie empruntée, cette dernière ne nouspermettra jamais d'atteindre notre souhait, accéder au plaisir ou éviter le déplaisir.En conclusion de cette partie, Freud revient sur la religion.
A l'instar de l'Homme qui ne peut trouver dans ses adaptations une voie parfaite pour accéder au plaisir ouà l'évitement parfait du déplaisir, la religion ne le peut.
Elle ne peut que maigrement éviter la névrose individuelle au sujet.
Elle est réductrice également, dans le sensoù elle met à plat les besoins pour tous.
Les besoins sont ainsi nivelés, identiques à chacun, donc les adaptations seront identiques.
C'est oublier le caractère singulierde chaque sujet.
Les adaptations des uns ne feront pas écho à d'autres.
Avec la religion, il ne reste au sujet face à la souffrance que la soumission sans condition dansune religion qui le sauvera, répondra à ses questions et à ses malheurs.
Chapitre troisième
De la connaissances des trois sources de souffrance, nous avons une ligne directrice de notre vie.
Étant dans l'incapacité de réduire ses sources, la nature revenant augrand galop et notre corps faisant parti de cette nature caduque, nous ne pouvons que nous soumettre à l'inévitable.
Néanmoins, soumission à l'inévitable mais unesoumission dirigée vers notre finalité.
Mais envers la troisième source, la souffrance sociale, nous nous comportons très différemment.
Il en ressort un manque cruelde prévention vis-à-vis de cette source, allant jusqu'à cracher sur notre culture, pour nous, source de notre misère.
C'est une décision étonnante car Freud nous dit quece par quoi nous nous protégeons contre la souffrance vient justement de cette culture.
D'où la question que Freud se pose alors, pourquoi tant d'hommes ont pris lavoie de l'hostilité envers la culture? Une réponse qu'il avance passe par la question de la névrose.
Selon lui la grande source de névrose de l'homme de culture vientdu fait que la société lui impose tellement de frustrations à l'accomplissement de ses pulsions, que l'homme de culture ne trouve de salut que dans le versantnévrotique.
Donc la suppression ou la réduction des exigences de la société permettraient à l'homme de culture d'oser approcher le bonheur.
Après un long passagesur les avancées de la science, leurs bénéfices comme leurs désavantages, Freud s'emploie de nous donner une définition de la culture, qu'il considère commedésignant « la somme totale des réalisations et dispositifs par lesquels notre vie s'éloigne de celle de nos ancêtres animaux » et qui, dans la suite de la définition, nousprotège contre la nature et qui fait loi dans les relations avec nos semblables.Cette définition nous permet de reconnaître toutes activités profitables à l'Homme comme des faits de cultures.
Freud nous donne l'exemple lointain de l'utilisationd'outils chez nos ancêtres.
C'est pour lui un premier fait de culture.
Cette utilisation d'outils est résumée par Freud jusqu'aux avancées de son époque.
Nous nepouvons que penser en parallèle aux avancées scientifiques depuis Freud.
A l'énoncé de Freud, nous voyons comme un élargissement des techniques de son époque.Mais au temps de Freud, comme aujourd'hui, l'Homme souffre et n'est pas heureux dans sa ressemblance avec Dieu, selon lui.
En continuant la réflexion, le « niveaude culture » est reconnu alors par l'avancée de l'utilisation de la terre, de la nature pour la protection de l'homme.
La question du beau pointe à l'horizon avec cettenotion de niveau de culture.
Sera considérée comme barbare par exemple une culture qui autorise d'étaler du fumier devant les habitations.
L'homme de la culturecherchera à contempler le beau.
Mais le beau n'est pas nécessairement le même pour tous.
Du point de vue interculturel qui nous intéresse, cette notion du beau estimportante à prendre en compte.
De la bienveillance culturelle vient l'acceptation d'une autre vue sur le beau chez celui qui vient d'ailleurs.
La propreté s'ajoute aubeau par extension et une autre notion en plus de la propreté s'ajoute, c'est la notion de l'ordre.
Par les normes, les rites, les mythes, les évènements de la société sontétablis et se répètent et cela pour une pléthore d'évènements, des élections politiques, au passage du baccalauréat, des vacances scolaires, aux fêtes religieuses etc.Mais l'ordre vient de la nature nous dit Freud, car c'est en contemplant les régularités de la physique – comme on contemple le beau – que l'homme a appris unmodèle qu'il fait apprendre à d'autres.
Concernant la présence de ces trois notions, Freud les ramène à l'utilité.
Utilité qu'il trouve comme insuffisante pour expliquerces apparitions après concertation.
Autre chose est en jeu.
L'utilité se trouve balayer par la satisfaction que prodigue la création d'éléments par les instancespsychiques supérieures tenues par les systèmes religieux, la « spéculation philosophique » et les formations d'idéal de l'Homme.L'autre grand élément de la culture est la manière dont les hommes régulent leurs présences auprès de leurs semblables et ce dans les différentes sphères sociales(couple, famille, état etc).
Même si le culturel est difficile à saisir, l'aspect culturel peut résider dans la tentative de régulation de ces relations notamment via lesrelations de pouvoirs, le concept de place, mais plus en amont, la différence des sexes et des générations et surtout les interdits.
A la lecture de ce passage, on ne peutpenser qu'à « Totem et Tabous ».
La vie en communauté nécessite une limitation des opportunités de satisfactions individuelles.
Le vivre ensemble amène la notiondu renoncement pulsionnel, la justice venant se placer en défendeur, de la liberté de la communauté et de nombreuses maximes se rapportent à cette notion derenoncement comme : « Ma liberté s'arrête là où celles des autres commencent.
» Néanmoins, il demeure un équilibre entre liberté individuelle et commune.
Lesgaranties sur la sécurité, la propriété matérielle, intellectuelle, la légitime défense, sont autant d'éléments penchant en faveur de la sauvegarde d'une liberté mais aussi,d'une limitation individuelle.Chapitre quatrième
Les parents de la culture furent symbolisés par Éros et Ananké.
Selon Freud, l'amour et le travail furent les premiers éléments qui montra la voie de la vie ensemble.Sur l'amour, Freud nous propose de distinguer deux formes.
L'amour originel, et l'amour inhibé qui a dévié de son accomplissement génital.
Cependant, après avoirdécrit les formes d'amour, Freud nous dit que l'amour est incompatible avec la culture, et la culture restreint l'amour.
Cette incompatibilité peut être expliquée avec larelation parfois confuse et conflictuelle entre la famille et le groupe plus large.
Plus la cohésion est importante dans la famille, plus elle aura tendance à se couper dureste du champ social.
Néanmoins, l'adolescent tentera de se détacher peu à peu de la famille et ce en puisant dans le champ culturel toute une myriade de ritesd'accueil et de passage (examen, permis de conduire, autonomie financière, travail etc).
La relation entre les femmes et la culture est aussi conflictuelle, alors mêmeque la femme est la figure de l'amour et de l'attachement qui a conduit à la création de la culture.
Selon Freud, la culture aura tendance à reléguer la femme àl'arrière-plan, la vie culturel étant généralement l'affaire des hommes.
Ainsi mises en arrière-plan, les femmes entrent en hostilité avec la culture.
Aujourd'hui, encore,cette hostilité se caractérise par de nombreux combats.
Il en va de même avec la vie sexuelle que la culture nivelle pour tous, installant des normes et réprimant toutusage de la sexualité génitale et non génitale comme source indépendante de plaisir.
Avec « Totem et tabous », Freud nous a proposé une étude sur l'interdit et sonarrivée dans les communautés humaines.
L'idée économique est largement avancée car la culture doit restreindre autant que ce qu'elle consomme.
Sur ce point, leschoses ont évolué depuis Freud, avec l'effondrement de nombreux carcans à l'interdit de la sexualité dans nos « sociétés hypermodernes »1 symbolisés par l'excès,l'omnipotence, et l'omniscience.
Chapitre cinquième
Le début de ce chapitre est consacré à la situation des névrosés.
Ce sont bien eux qui seront les plus en souffrance avec la culture contraignante par « nature ».
Ilsfondent dans leurs symptômes des ersatz créant à leurs tours des souffrances, les confrontant alors de manière difficile à la culture.
Cependant nous dit Freud, laculture ne contraint pas qu'au plan libidinal.
La culture est en opposition avec l'amour.
Déjà précédemment mais cette proposition est rafraichie par Freud avec lanotion de tiers.
Le tiers ne peut être que superflu et perturbant, dans l'apogée de la relation amoureuse, le monde environnant est lui aussi superflu, le tiers estsuperflu, autrui est superflu.
Le couple se suffit à lui-même.
Alors une communauté de culture ne peut se trouver liée que par des liens sur le travail et l'intérêt, le liens'opérant entre des couples, entre des doubles2.
Hélas c'est une situation utopique que souligne Freud.
La culture ne se saisit pas seulement des liaisons faites, elleveut aussi lier les sujets libidinalement, avec un investissement tout azimut de différentes voies favorisant identifications, inhibitions, et relations d'amitiés.
Pourarriver à cela, la culture ne peut que restreindre la vie sexuelle et plus particulièrement la vie génitale.
Pour comprendre pourquoi la culture se met autant en conflitavec la sexualité, Freud nous amène à penser autrement la proposition suivante : « Tu aimerais ton prochain comme toi-même ».
En la prenant naïvement, Freudentend la penser autrement.
Pourquoi devons-nous alors aimer notre prochain? L'amour que l'on possède doit être donné avec précaution car il engendre attachementet sacrifice.
Donner son amour pour autrui évoque le fait que l'autre me ressemble tellement que je peux m'aimer en lui.
La question de la justice est aussi abordée.Que penseront ceux que j'aime si j'accorde mon amour total à l'étranger? Du point de vue interculturel, cette question pose évidemment beaucoup de questions et.
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