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Malade imaginaire (le) de Molière (analyse détaillée)

Publié le 22/10/2018

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Malade imaginaire (le). Comédie-ballet en trois actes et en prose, avec un Prologue et trois intermèdes, de Molière, pseudonyme de Jean-Bap-tiste Poquelin (1622-1673), créée à Paris au théâtre du Palais-Royal le 10 février 1673, et publiée à Paris chez Thierry et Barbin en 1675.
 
La dernière pièce de Molière est une de celles qui doivent le moins à ses prédécesseurs, sauf à considérer qu'il s'est précédé lui-même avec l'Amour médecin
en 1655 et Monsieur de Pourceaugnac en 1669. À quoi s'ajoutent les conseils techniques reçus de Mauvillain, ancien doyen de la faculté de médecine, ou les descriptions lues dans Hippocrate - ses Aphorismes ont été traduits en 1642 -et les œuvres de La Framboisière, qui constituaient depuis le début du siècle une « véritable encyclopédie à l'usage des médecins et des étudiants en médecine » (G. Couton). L'appréciation philosophique portée par Molière sur la « science » médicale se ressent, pour sa part, du scepticisme de Montaigne (particulièrement au chapitre 37 du deuxième livre des * Essais) et sans doute, à travers lui, des sévères critiques formulées par l'humaniste allemand Agrippa von Nettesheim dans son De vanitate scientiarum. L'archaïsme de l'Université, en cette matière comme en d'autres, avait été récemment ridiculisé par Boileau (Arrêt burlesque) et Bernier (Requête des maîtres ès arts), deux amis de Molière. Non sans raison, puisque en 1672 un prototype de Thomas Diafoirus soutenait encore une thèse contre la circulation du sang, découverte plus de cinquante ans auparavant. Cet arrogant aveuglement va de pair, pour la médecine officielle, avec l'impuissance : en quelques mois, Molière voit mourir Madeleine Béjart, son ami le philosophe La Mothe Le Vayer, et, le 10 octobre 1672, son dernier fils âgé de dix jours. Lui-même, parvenu au stade ultime de la tuberculose, mourra le 17 février 1673 après avoir été pris d'une convulsion lors de la quatrième représentation du Malade imaginaire précisément. Ses ennemis en tireront quantité d'épita-phes dans le goût de celle-ci : « Ci-gît un illustre bouffon / Qui n'a pu si bien contrefaire / Le malade imaginaire / Qu'il a fait le mort tout de bon. »
 
Ces funèbres circonstances n'empêchent pas la pièce d'être une comédie, et même un divertissement à la manière du Bourgeois gentilhomme, avec un Prologue (réunissant huit chanteurs, des danseurs et musiciens en nombre indéterminé), des intermèdes et une bouffonne cérémonie finale. Lully, cette fois, n'est pas de la partie : ses exorbitantes prétentions, couronnées de succès, au monopole d'impression des ouvrages pour lesquels il aurait composé des airs, amènent la rupture avec Molière, qui passe commande à Charpentier. De là un refroidissement de la faveur royale, tout acquise au Florentin. Le spectacle ne sera donc pas présenté à Louis XIV du vivant de Molière, mais directement aux Parisiens, sur la scène du Palais-Royal. Il coûte fort cher, mais les recettes sont à la hauteur des frais engagés. C'est, rapporte Grimarest, pour ne pas priver de leur salaire « cinquante pauvres ouvriers qui n'ont que leur journée pour vivre » que Molière, malgré son épuisement, se résout à jouer le 17 février. Après sa mort, la troupe, déplacée rue Guénégaud, reprend la pièce, mais en réduisant (mai 1674) la part faite à la musique. Au demeurant, le premier livret avait été publié en 1673. Quant au texte de la comédie, il verra le jour en 1675 seulement, après plusieurs éditions pirates ; encore faudra-t-il attendre l'édition des œuvres complètes de Molière par La Grange en 1682 pour en posséder la version définitive.

« manière du *Bourgeois gentilhomme, avec un Prologue (réunissant hu it chanteu rs, des danseurs et musiciens en n o mb re indéterminé), des intermè­ des et une bouffonne cérémonie finale.

Lully, cette fois, n'est pas de la partie : ses exorbitantes prétentions, couron­ nées de succès, ·au monopole d'impres­ sion des ouvrages pour lesquels il aurait composé des airs, amènent la rupture avec Molière, qui passe co mmande à Charpentier.

De là un refroidissement de la faveur royale, tout acquise au Florentin.

Le spectacle ne sera donc pas présenté à Louis XIV du vivant de Molière , ma is directement aux Parisiens, sur la scène du PaléUs­ Royal.

Il coûte fort cher, mais les recet­ tes sont à la hauteur des frais engagés.

C'est, rapporte Grimarest, pour ne pas priver de leur salaire « cinquante pau­ vres ouvriers qui n 'ont que leur jour­ née pour vivre » que Molière, malgré son épuisement, se résout à jouer le 17 février.

Après sa mort, la troupe, déplacée rue Guénégaud, reprend la pièce, mais en réduisant (mai 1674) la part faite à la musique.

Au demeurant, le premier livret avait été publié en 1673.

Quant au text e de la comédie, il verra le jour en 1675 seulement, après plusieurs éditions pirates ; encore fau­ dra-t-il attend re l'édition des œuvres complètes de Molière par La Grange en 1682 pour en posséder la version défi­ nitive.

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Aore annonce aux bergers et aux bergères le retour victorieux du roi.

Les louange s de Ti reis et de Dorilas célèbrent ses exploits guerriers, puis la troupe agreste se prépare à le délasser de ses « glorieuses fatigues » par une comédie (Prolo­ gue).

Argan, le « ma lade imag inaire ».

fa it le compte de ce que lui coOtent les soins incessants de son apothica ire, M.

F leurant ordonnés par son méde­ cin .

M.

P urgon.

La note est élevée.

mais les traite­ ments jamais assez nombre ux à son gré.

même s'i ls lui valen t les railleries de Toinette, sa ser­ vante.

Angélique, fille d'Argan , fait confidence à celle -d de son amo ur pour Géante ; mais c'est u ne autre deman de en mariage -celle du méde ­ cin Diaf oirus pour son fils Thomas -qu'Argan s'apprête à exaucer.

Il se prépare aussi à léguer tous les biens dont il peut disposer à sa seconde femme, l'h ypocrite Béline (Acte 1).

Le vieux Pol i­ chine lle vient dans la nuit donner la sérénade à Toinette, dont il est amoureux; ma is il est inter " rompu par des v iolons.

puis par l es archers du guet (Premier intermède) .

Cléante s'introduit auprès d'Angélique en se fa isant passer pour maître de musique ; Argan cependant tient à assister à la leçon.

Sur ce, arri­ vent les Diafoirus père et fils pour la demande en mariage.

Après un grotesque échange de compliments, Argan prie Cléante de faire chanter sa fille devant la compagnie : le ur duo improvisé prend la fonne d'une déclaration d'amour, à laquelle le père met fin brusquement Angélique refuse de s'engager avec Thomas Diafoirus.

À peine sortie, elle retrouve Cléante, mais leur entretien est rapporté à Argan par Béline et par Louiso n, la jeune sœur d'Angélique (Acte 11).

Sur­ vient le frère d'A rgan, Béralde, qui distrait le « malade » par des chants et danses de plusieurs Égyp tiens et Égyptiennes (Deuxième intermède).

Béralde tente d 'appuyer auprès d'Argan l es inté rêts d'Angélique et de le faire reven ir de ses illusions sur la médecine.

Il s'op pose à l'adm i nis­ tration d'un lavement à son frère; d'où la fureur de M.

Purgon, qui aban donne Argan et le projet de mariage avec Thomas Diafo irus son ne;veu.

Mais un autre médec in le remp lace à l'instant : il s'agit de Toinette dégu isée, qui procède à.

une consultation burlesque.

Redevenue elle-même, elle suggère à son maître de contrefaire le m ort afin d'éprouver l'affect i on des siens.

À ce jeu, l 'hypocris ie de Béline est démasquée et l'amour d' Angélique pour son père est mis en pleine l umière.

Argan n'oppose plus aux vœux de sa fille que son propre souhait d'avoir un gendre médeci n, mais Béralde lève la difficult é en propo ­ sant à son frère d'être lui-même reçu médecin (Acte Ill).

Ce qui a lie u a u cours d'un e cérémon ie d ont le dér oulem en t constitue le tro isième inter ­ mède .

Contrairement à une idée commune, l'évolution de la comédie chez Molière ne se résume pas dans le passage de la farce à la « grande comédie » en cinq actes et en vers.

Le Malade imaginaire, qui clôt une carrière en l'interrompant,. »

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