MAITRES CHANTEURS DE NUREMBERG (Les)
Publié le 03/09/2015
Extrait du document

MAITRES CHANTEURS DE NUREMBERG (Les) [Die Meistersinger von Nürnberg]. Opéra en trois actes de Richard Wagner (1813-1883). Première représentation : Munich, 21 juin 1868. Dans l’été de 1845, se reposant à Marienbad après avoir terminé Tannhàuser, Wagner s’occupait activement de Lohengrin, quand la rencontre fortuite d’une allusion aux Maîtres Chanteurs de Nuremberg, lue dans l'Histoire de la littérature allemande de Gervinus, lui suggéra, tel un intermède gai parmi tant de sujets graves, une scène comique, mettant en opposition le cordonnier Hans Sachs, simple poète populaire, et un censeur pédant, armé de craie et d’un tableau noir. De plus, il lui vint l’idée de situer ce duo comique, scandé par les coups de marteau de Sachs sur la forme à chaussures, au milieu d’une bruyante rixe nocturne dans une des ruelles tortueuses de Nuremberg, selon un souvenir réellement vécu de sa jeunesse. Cette intuition fut si vive qu’il dut rédiger précipitamment un projet de l’opéra, abandonnant pour un temps ses études sur Lohengrin. L’auteur ne reprit cette idée qu’en 1861, alors que Tristan et Yseult était terminé et que l'Anneau des Nibelungen (v. Chanson des Nibelungen) avait été mené jusqu’à la moitié de Siegfried, puis interrompu. Après l’échec retentissant à Paris de Tannhàuser, Wagner, à Vienne, où il essayait d’organiser la représentation de Tristan, traversait une période d’immense dépression, mais il se reprit d’un coup, durant un bref séjour à Venise avec les Wesen-donck, à la suite de l’impression fulgurante qu’il reçut de l'Assomption du Titien. Décidé à écrire les Maîtres Chanteurs, il retourna immédiatement à Vienne, où il se procura la documentation bibliographique sur ce sujet, et en particulier la vieille Chronique de Nuremberg de Wagenseil. Le premier acte fut terminé en juin 1866, le second en octobre, et le troisième en février 1867 à Triebschen en Suisse. En 1868, l’auteur travailla à une refonte complète du livret. Le caractère comique, le sujet emprunté à l’histoire et non au mythe, l’ample participation chorale, sont autant d’éléments extérieurs qui confèrent aux Maîtres Chanteurs leur singularité dans l’ensemble de l’œuvre de Wagner. La compétition poétique des bons bourgeois de Nuremberg lui apparut, selon sa propre déclaration, comme un pendant comique du concours entre les nobles chanteurs de Tannhàuser ; dans son instinctif équilibre intérieur, il voyait en l’allègre effusion des Maîtres Chanteurs quelque chose de semblable au drame satyrique qui, dans le théâtre grec • antique, détendait l’esprit des spectateurs après la trilogie tragique. Un autre motif wagnérien, qui dans Tannhàuser et Lohengrin était seulement secondaire, trouve dans les Maîtres Chanteurs son expression définitive : c’est la peinture d’ambiance du haut Moyen Age allemand avec ses deux aspects, chevaleresque et bourgeois. Enfin, thème polémique, vivement personnel, s’y fait jour : la revendication de la liberté de l’art contre l’obtuse incompréhension des pédants, attachés aux règles et à l’inertie de l’habitude.
Le jeune chevalier Walther von Stolzing, qui aspire à la main d’E-va, fille du riche orfèvre et maître chanteur Veit Pogner, représente la libre inspiration du « Minnegesang «, aristocratique et chevaleresque, en lutte contre la pédanterie bourgeoise obstinée du « Meistergesang «. Eva, en effet, a été promise par son père, personnage orgueilleux et infatué de son rôle, au maître chanteur qui, demain, le jour de la Saint-Jean, remportera le prix dans le tournoi de chant. Eva est amoureuse du chevalier, mais celui-ci n’est pas un maître chanteur : il ne sait rien des règles, ni de la « tablature «, ni des modes poétiques traditionnels ; il chante spontanément
Liens utiles
- SACHS Hans. Personnage principal de l’opéra de Richard Wagner les Maîtres chanteurs de Nuremberg
- LES MAITRES-CHANTEURS ( « Die Meistersinger von Nürnberg ») de Richard Wagner (résumé & analyse)
- Le personnage de BECKMESSER de Richard Wagner les Maîtres chanteurs de Nuremberg
- WALTHER VON STOLZING. Personnage des Maîtres chanteurs de Nuremberg (1868) de Richard Wagner
- Maîtres chanteurs de Nuremberg, les [Richard Wagner] - analyse de l'oeuvre musicale.