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Maison des Atlantes (la). Roman d'Angelo Rinaldi (analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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Maison des Atlantes (la). Roman d'Angelo Rinaldi (né en 1940), publié à Paris chez Denoël en 1971. Prix Femina.

Tonio, un célèbre avocat parisien de cinquante ans qui vient d'être terrassé par un infarctus, écrit pour son fils Raymond, qu'il n’aime guère, le bilan de son existence. Au fil des souvenirs qui se pressent en désordre, il évoque sa jeunesse passée en Corse, lorsqu'il n’était que le fils de Saveria, trompée et chassée par son mari boulanger et qui, servante chez Xavier, est accueillie par charité chez lui, dans la « Maison des Atlantes ». Très travailleur, Tonio veut échapper à ses origines, et se promet d'entrer dans les salons les plus fermés de la ville. C’est ainsi qu’il approche la riche et belle Nora. La mort de son père le réjouit car elle le fait accéder au statut de propriétaire ; mais surtout, elle coïncide avec la découverte du secret de M. Xavier, qui, sous des apparences de veuf inconsolable, cachait des amours avec un cordonnier. Se croyant menacé de chantage, M. Xavier favorise les études et la carrière de Tonio. Devenu le mari de Nora, Tonio n'a pourtant pas connu longtemps le bonheur dont il rêvait Son fils Raymond, paresseux et stupide, le déçoit; sa fille Luisa meurt d'un accident de voiture. Enfin, retourné dans l'île pour une affaire, Tonio reçoit d’une amie d’enfance la confirmation de ses soupçons : depuis des années, Nora le trompe avec des gigolos. Son dernier souvenir, avant de succomber à une autre crise, sera pour Saveria, la mère dont il avait honte, et dont il a tant de fois déçu l’amour.

Sur le point de mourir, Tonio, le grand avocat aux procédés rhétoriques éprouvés, ironise sur le cliché dont il se sert dans ses plaidoiries, selon lequel les mourants revoient en un instant les scènes les plus marquantes de leur existence. De fait, s'il consacre chaque soir ses dernières forces à rassembler ses souvenirs, ce n'est pas vers son existence brillante de maître du barreau que le ramène sa mémoire, mais uniquement vers la partie de son passé qui a eu l'« île » pour décor, cette Corse où est né Angelo Rinaldi, et qu'il a quittée dès l'âge de dix-sept ans : les années de son enfance et de son adolescence humiliées, puis, trente ans plus tard, son dernier voyage, qui voit s'effondrer ses certitudes. Ainsi l'île n'est-elle dans ce roman ni un décor ni un prétexte, mais le point vers lequel convergent tous les fils épars d'une existence déchirée. Cette île, sans doute faut-il d'abord la quitter, sous peine de mourir à la façon des « leucémiques », du « sentiment que rien n'arrête une lente déperdition des forces » : la réussite sociale n'est accordée qu'à ceux qui ont su s'arracher à ses pesanteurs et à ses hypocrisies, comme Tonio pour qui son voyage de noces vers l'Italie — si voisine, et si différente de la Corse - est le premier signe d'un bonheur espéré, et placé sous l'invocation stendha-lienne. Ce rejet des racines se traduit d'abord par une haine violente du

« de chantage, M.

Xavier favorise les études et la carrière de T onio.

Devenu le mari de Nora, Tania n'a pourtant pas connu longtemps le bon­ heur dont il rêvait.

Son fils Raymond, paresseux et stupide, le déçoit; sa fille Luisa meurt d'un accident de voiture.

Enfin, retourné dans lîle pour une affaire, Tonio reçoit d'une amie d'enfance la confinmation de ses soupçons : depuis des années, Nora le trompe avec des gigolos.

Son dernier souvenir, avant de suc­ comber à une autre crise, sera pour Saveria, la mène dont il avait honte, et dont il a tant de fois déçu l'amour.

Sur le point de mourir, Tonio, le grand avocat aux procédés rhétoriques éprouvés, ironise sur le cliché dont il se sert dans ses plaidoiries, selon lequel les mourants revoient en un instant les scènes les plus marquantes de leur exis­ tence.

De fait, s'il consacre chaque soir ses dernières forces à rassembler ses souvenirs, ce n'est pas vers son exis­ tence brillante de maître du barreau que le ramène sa mémoire, mais uni­ quement vers la partie de son passé qui a eu l'« île » pour décor, cette Corse où est né Angelo Rinaldi, et qu'il a quittée dès l'âge de dix-sept ans: les années de son enfance et de son adolescence humiliées, puis, trente ans plus tard, son dernier voyage, qui voit s'effondrer ses certitudes.

Ainsi l'île n'est-elle dans ce roman ni un décor ni un prétexte, mais le point vers lequel convergent tous les fils épars d'une existence déchirée.

Cette île, sans doute faut-il d'abord la quitter, sous peine de mou­ rir à la façon des. »

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