MAINS SALES (les) de J.-P. Sartre
Publié le 23/01/2019
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MAINS SALES (les), pièce en 7 tableaux de J.-P. Sartre (1948), qui peut être considérée comme le classique de la littérature engagée. Elle oppose deux hommes : un jeune bourgeois, Hugo, qui a rejoint les rangs du parti communiste pour des raisons essentiellement négatives (la haine de la bourgeoisie, sa classe d'origine) et Hoederer, le dirigeant du parti, qui tient au prolétariat par toutes sortes de liens concrets et affectifs, une empathie profonde qui n’a rien à voir avec l'adhésion intellectuelle à des principes. L'activisme abstrait de Hugo s'accompagne d'un puritanisme des moyens, alors que le réalisme humaniste de Hoederer s'adapte aux circonstances, aux « situations », transige. Il n'est pas sûr que l'un fasse couler moins de sang que l'autre, mais leur inspiration est différente : le premier y voit une sorte de sacrement expiatoire, le second un mal nécessaire. Il ne faut pas se méprendre sur le sens du titre, qui est tout entier élogieux : il félicite les communistes de ne pas avoir honte de se salir les mains {« Est-ce que tu t'imagines, dit Hoederer à Hugo, qu'on peut gouverner innocemment? »). On ne s'étonnera pas de la mauvaise grâce avec laquelle la critique communiste accusa réception de ces compliments non sollicités.
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