Devoir de Philosophie

LUCRÈCE (98-56 av. J.-C.) : De natura rerum. De la nature des choses (ou De la nature) - Résumé et analyse

Publié le 30/08/2014

Extrait du document

Une même intention, une idée identique, traversent les Entretiens: maîtrisons nos opinions, qui, si elles sont droites, sont invincibles et sources de sécurité et de liberté spirituelles. L'idéal est la libération des représentations qui nous trou­blent, ce que l'on appelle, dans le stoïcisme et la pensée grecque, l'apathie, le passage vers l'indifférence, l'état de celui qui n'est plus affecté, l'insensibilité.
Tous ces thèmes, notons-le en passant, ne vont pas de soi et seront fréquem­ment critiqués dans l'histoire de la philosophie. La liberté comme jugement? Tandis
que Pascal voit dans les Entretiens les « principes d'une superbe diabolique « (Entretiens avec M. de Saci sur Épictète et Montaigne, Pascal, in Pensées et Opus­cules, Hachette, p. 150), Nietzsche parlera d'une « transfiguration morale de l'esclavage « (La Volonté de puissance). La liberté stoïcienne est conçue tantôt comme présomption (Pascal), tantôt comme humilité et esclavage (Nietzsche).

« !! LA PENSÉE DE LUCRÈCE Lucrèce pense que la connaissance de la nature des choses nous conduit à la sérénité, à l'ataraxie: une explication rationnelle et une science de l'atome sont libératrices.

Linspiration de Lucrèce provient, pour l'essentiel, d'Épicure, dont il reprend souvent les formules.

Cependant, Lucrèce introduit des notions nouvelles qui ne semblent pas provenir des textes d'Épicure, comme la déclinaison.

1) La physique La physique, science de la nature, est, certes, pour Lucrèce, un moyen dont le bonheur est la fin, mais la science proprement dite joue, chez le poète latin, un rôle considérable.

Lucrèce décrit l'infini des mondes, mais aussi l'homme, cet acci­ dent de la matière.

La réfutation des causes finales est particulièrement impor­ tante car le monde qui se présente à nous est dépourvu de toute causalité divine.

Dans une perspective matérialiste, Lucrèce réfute la doctrine finaliste, selon laquelle la fin est la raison d'être de la chose.

La finalité étant exclue, hasard et besoins président, selon Lucrèce, aux lois du vivant.

Libérée de la Providence, la nature échappe à la fi na lité et se trouve régie par le hasard et la nécessité.

Dans cet univers formé de corps et de vide, où tout s'explique par des causes matérielles, l'homme, grâce à la déclinaison des atomes, se voit accorder une liberté qui, d'ailleurs, ne le concerne pas uniquement.

D'où proviennent, en effet, la liberté et la volonté? D'une déviation très légère des atomes, leur permettant de quitter insensiblement la verticale.

Cette déclinaison est physiquement néces­ saire et elle fournit le fondement matériel de la liberté et de l'autonomie.

2) Une éthique de la sérénité Comme chez Épicure, la physique et la philosophie dissolvent angoisse et superstition pour engendrer la sérénité, l'absence de trouble, l'ataraxie.

Pourquoi craindre la mort, puisque l'âme, ce composé d'atomes matériels fort subtils, se dis­ perse, comme le corps, lorsque ce dernier se dissout? Quant aux craintes engen­ drées par les religions ou superstitions, il faut également s'en délivrer.

Les mythologies diverses possèdent une signification purement humaine et ne reflè­ tent aucun au-delà: l'homme crée lui-même un enfer à l'image de ses angoisses.

Que peut donc la philosophie? Nous éloigner des souffrances spirituelles, nous faire« occuper les citadelles élevées par la science ».

0 ANALYSE DES ŒUVRES ESSENTIELLES Denatura rerum.

De la nature des choses (ou De la nature) • DESSEIN ET DÉMARCHE Il s'agit de la seule œuvre de Lucrèce qui soit connue: c'est un poème philo­ sophique composé de plus de sept mille vers.

Par ailleurs, ce titre est conforme à. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles