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Luc Ferry – La naissance de l'esthétique

Publié le 08/01/2013

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dans l'ordre de la sensibilité d'une vérité morale ou intellectuelle, la place de l'art est secondaire par

rapport à la philosophie. Le monde intelligible est supérieur au monde sensible. Si Dieu est omniscient,

s'il est "tout intelligible" alors il n'est pas affecté par la sensibilité. Le rapport au sacré, au transcendant se

fait par l'intelligible. Le monde sensible est donc le propre de l'homme (il n'a de sens que pour lui, aucun

pour Dieu) => l'esthétique, en tant que discipline spécifique, symbolise le projet de fournir une légitimité

contre la métaphysique et la religion. L'esthétique (Aesthetica de Baumgarten, Phénoménologie de

Lambert 1766) prend le beau comme le propre de l'homme, et présente la sensibilité de l'homme comme

ayant une structure spécifique que le point de vue de Dieu ne peut totalement relativiser. Kant dans la

critique de la raison pure est le premier dans l'histoire de la pensée à soutenir l'autonomie radicale du

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« rapport à un monde objectif dévoilé par la raison, la beauté est l'expression sensible de la raison (Rameau, musique fondée sur les maths, Molière illustre la vérité des "types idéaux" de l'humanité : le Tartuffe, l'Avare, le Don Juan, l'hypocondriaque).

2.

Matérialiste, empirisme anglais qui prend à contrepied le classicisme français => la beauté n'est pas l'illustration d'une idée vraie mais simplement la beauté réjouit nos organes sensoriels, et puisque les humains ont les mêmes organes ils partagent l'idée de beau.

Conséquences (Hume) : l'art se rapproche de la cuisine, et les différences de goût s'expliquent par les petites variations dans les organes.

Enfin l'art est une affaire d'experts (comme la science), de ceux qui ont exercé leurs organes.

3.

Kant Critique de la faculté de juger : Dépassement des deux points de vue précédents.

Le beau est un intermédiaire entre la nature et l'esprit, entre l'intelligible et le sensible, il est une réconciliation miraculeuse entre les deux => Le matériel (les "sensations", dues à l'écoute de la musique par exemple) fait sens, devient de et par lui même intelligible => on peut en discuter contrairement à la cuisine. 2.2 Naissance de la critique : histoire vs.

Modernes.

La tradition évalue les œuvres à l'aune de la norme, du principe qui les transcende (pour les classiques français cette norme est celle de la raison).

Au XVIIème, la tradition est ébranlée => l'originalité cesse d'être une contre-valeur => l'auteur devient un individu créateur d'une œuvre originale.

L'originalité change de signification et comprend celle de la subjectivité.

L'historicité s'ajoute aussi, il faut innover par rapport à ses prédécesseurs.

S'ajoute aussi, la culture du nouveau, de l'avenir, du "modernisme".

2.3 Le retour du sacré par la subjectivité : Si le beau est défini comme la transposition dans l'ordre de la sensibilité d'une vérité morale ou intellectuelle, la place de l'art est secondaire par rapport à la philosophie.

Le monde intelligible est supérieur au monde sensible.

Si Dieu est omniscient, s'il est "tout intelligible" alors il n'est pas affecté par la sensibilité.

Le rapport au sacré, au transcendant se fait par l'intelligible.

Le monde sensible est donc le propre de l'homme (il n'a de sens que pour lui, aucun pour Dieu) => l'esthétique, en tant que discipline spécifique, symbolise le projet de fournir une légitimité contre la métaphysique et la religion.

L'esthétique (Aesthetica de Baumgarten, Phénoménologie de Lambert 1766) prend le beau comme le propre de l'homme, et présente la sensibilité de l'homme comme ayant une structure spécifique que le point de vue de Dieu ne peut totalement relativiser.

Kant dans la critique de la raison pure est le premier dans l'histoire de la pensée à soutenir l'autonomie radicale du sensible par rapport à l'intelligible => Nietzsche supprime le monde intelligible et ouvre au monde proprement humain, le monde sensible ne se réduit plus à une apparence => le philosophe doit laisser la place à l'artiste.

Le beau devient irrationnel et la philosophie ne peut plus ne plus s'y intéresser (Leibniz ?, Hegel ?, Freud) = irrationalité "objective" du beau.

La subjectivité ne se réduit pas à la raison, et l'homme ne se distingue pas de l'animal que par la raison.

L'art est-il définitivement coupé du sacré puisqu'il est réduit à l'humain (désenchantement de l'art) => "transcendance dans l'immanence" (Kant et Husserl) => nous créons (artistes ou spectateurs) des représentations de la vérité qui échappent à la subjectivité (2 et 2 font 4).

Husserl donne l'exemple du cube dont on ne verra jamais que trois faces => dans toute présence à la subjectivité il y a une part d'absence, dans tout visible une part d'invisible => l'être de Heidegger (élève de Husserl) est ce qui échappe, ce qui est au-delà de toute présence => transcendance, sacrée.

L'esthétique rétablit du coup une vérité qui dépasse la simple subjectivité, une transcendance dans l'immanence subjective, et pas une transcendance imposée du dehors.

La phénoménologie prend pour point de départ l'expérience en tant qu'intuition sensible des phénomènes afin d'essayer d'en extraire les dispositions essentielles des expériences ainsi que l'essence de ce dont on fait l'expérience. Immanent : Qui existe de soi-même; qui est de la nature même de l’être.. »

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