« L’ortie brisée » de Marguerite Duras : impression de lecture
Publié le 15/03/2023
Extrait du document
«
2022-2023
PRÉPARATION EN VUE DE LA PREMIÈRE SÉANCE
1) Lisez la nouvelle « L’ortie brisée » de Marguerite Duras (in La douleur, 1985).
2) Listez vos impressions de lecture.
L’ORTIE BRISÉE – IMPRESSIONS DE LECTURE
Tout d’abord, la préface sonne comme un avertissement solennel qui tente de convaincre le
lecteur qu’il est bel et bien, face à une fiction.
Cette première phrase : « C’est inventé.
C’est de la littérature.
» est étrange et intrigante.
Lieu de dialogue entre l’auteur et le lecteur, destinée à préparer la réception du texte et à
anticiper la lecture, cette préface témoigne d’une difficulté de l’auteur à transmettre son
texte, à laisser le lecteur libre de le lire.
Elle décrit la naissance du texte, son oubli, sa réécriture comme pour mieux nous le confier.
« Mais c’est un texte qui prend le large.
» Ecrit-elle, en lui faisant ses adieux.
Outre une description du contexte qui sera bien nécessaire par la suite, M.
Duras semble
également y parler d’elle-même à lecteur mais à elle-même aussi.
« C’était pas mal, c’était impubliable.
»
Elle semble vouloir s’y justifier, s’y auto-évaluer, y expliquer sa réécriture, son travail
littéraire.
Ces éléments en font une préface tout à fait séduisante, mettant en exergue le texte
principal et plongeant pleinement le lecteur dans la fiction.
Vient ensuite l’histoire.
L’histoire d’une rencontre ratée durant un été étouffant dans un décor à la frontière entre
ville et campagne.
Nous sommes à la jonction entre la ville et la campagne mais aussi entre le temps de guerre
et le temps de paix.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, un « étranger » rencontre un homme, sur un
chemin, à l’heure du repas.
Cet étranger semble perdu et chercher un refuge sur ce chemin.
Le soleil est écrasant.
L’étranger et l’homme tissent un lien de courte durée grâce à l’entremise d’un enfant.
Tout semble opposer les deux hommes, l’ouvrier et l’étranger
L’ouvrier profite de sa pause pour diner et l’étranger a des gestes de désoeuvrement.
L’ouvrier sait où il va, l’étranger est perdu.
L’ouvrier a un nom, l’étranger n’est jamais nommé.
2022-2023
L’ouvrier a toujours travaillé (ce qui n’est pas sans risque, puisqu’il semble gravement
blessé) et l’étranger semble ne plus savoir que faire maintenant que la guerre est finie.
Tout semble les opposer.
Cependant, les deux hommes ont un point commun : leur blessure.
L’un physiquement, l’autre psychologiquement.
L’enfant, lui, est insouciant.
Il rit, tranquillise sa mère et observe les deux hommes nouer une
relation qui deviendra bientôt gênante, aussi gênante que la trace....
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