L'oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar (analyse détaillée)

« vent à Innsbruck, où ils discutent longuement.

Henri-Maximilien a perdu ses illusions ; il mourra bientôt à Sienne.

Zénon, bien que désabusé, reste un humaniste, qui développe ses recherches sur le corps humain et l'her­ métisme.

Suspect aux autorités, il part pour le nord de l'Europe avant de se rendre à Paris.

Il refuse d'entrer au service de Catherine de Médicis, incapable de le soutenir contre ses ennemis.

• Jle partie, la Vie immobile : Zénon retourne à Bruges.

Sous le nom de Sébastien Thé us, il est accueilli par Jean Myers et se lie d'amitié avec Jean­ Louis de Berlaimont.

Catherine, la servante amoureuse de lui, tue Jean pour qu'il hérite.

Zénon se réfugie à l'hospice de Saint-Cosme.

Il se plonge dans l'abîme du temps, premier pas vers la transformation alchimique, et découvre un passé incohérent.

Il passe des années à Saint-Cosme où il soigne le prieur des Cordeliers, qui, avant de mourir, le supplie de s'enfuir lorsqu'il ne pourra plus le protéger.

• JIJe partie, la Prison :mais Zénon~ le sentiment d'avoir assez vécu.

Sur le point de fuir, il rentre à Bruges.

A la suite d'une affaire de mœurs (des moines du couvent se livraient à des orgies), il est arrêté, bien qu'innocent, et condamné au bûcher pour ses activités alchimistes et ses recherches sur le corps humain.

Devançant son supplice, il s'ouvre les veines.

Passages-dés : l'hallucination, la nuit obscure, la mort de Zénon.

THÈMES DOMINANTS • L'initiation, liée à l'alchimie, est le thème moteur du roman.

L'alchimie n'est pas considérée seulement comme la transmutation des métaux en or; c'est aussi le passage du profane à l'initié.

L'opus niger (Œuvre au noir) cor­ respond à la mort à l'existence profane : c'est le parcours de Zénon.

Sa mort symbolique lui donnera accès à l'Œuvre au blanc, où il manifestera sa nature végétative.

Il sera alors prêt pour l'Œuvre au rouge, où le noir blanchissant se transforme en rouge doré, reflet d'éternité.

La vie humaine est le champ de cette triple transformation, d'où le parti pris narratif de l'auteur.

Ce thème justifie l'érudition du style.

• La vérité est un thème complémentaire du précédent.

Résultat de la quête initiatique, elle donne une fin et une cohérence unificatrice à un roman qui aurait pu échapper, par sa luxuriance, à son auteur.

Elle est liée aux thèmes secondaires- mais essentiels aussi- de la condition humaine et du bon­ heur: l'homme est dans un abîme dont il sonde les murs jusqu'à ce qu'il trouve la vérité, selon une conception platonicienne (mythe de la caverne).

Ce thème a donc une portée philosophique qui justifie les développe­ ments savants.

STYLE • Un style classique -des descriptions précises : Sa forme était sphérique; sa partie centrale, d'un noir brillant et humide, s'entourait d'une zone d'un blanc rosâtre ou terne.

-des périodes oratoires : Il redevenait cet Adam Cadmon des philosophes hermé­ tiques, placé au cœur des choses, en qui s'élucide et se profère ce qui partout. »