LOCUS SOLUS de RAYMOND Roussel (résumé)

« Canterel mène des expériences paral­ lèles à celles de l'auteur: il parvient à élaborer une eau précieuse, l'•aqua­ mican.s •, une •cire nocturne •.

du •vita­ lium•, de la -résurrectine•.

En effet, quand Roussel donne le change en vagabondant d'objet en objet, de sujet d'expériences en sujet d'expériences, c'est de situation linguistique en situa­ tion linguistique qu'il nous mène.

His­ toires et situations sont générées par les mots.

L'écriture de Roussel tient, ici, plus du procédé, de la mise en branle d'une machine -le savant Can­ terel n'en invente-t-il pas de son côté? - que de la technique traditionnelle du récit.

D'ailleurs, comme en une mise en abîme du récit, Je narrateur raconte comment Canterel s'y prend pour copier le Gales de Watteau: ·Il noircit d'encre une page entière -puis, à l'aide d'un grattoir, quand tout fut sec, fit, dans un coin.

apparaître son Gilles par élimination.

• Comme Cante rel, figure idéale de l'artiste.

Roussel isole, sur le fond de son inunense érudition, un épisode dont l'écriture s'engendre elle-même.

L'événement est donné à titre illusoire : l'auteur fait semblant de raconter un épisode extérieur à lui, alors que l'aventure véritable est celle du langage, désarticulé par les a-peu­ près, les chaînes de calembours et les étymologies fictives.

Ce cadavre brisé, roué, Roussel le déguise Cde même que Gilles est un Pierrot grimé) en instru­ ment capable de désigner des objets. »