Locke - Essai philosophique concernant l'entendement humain
Publié le 13/01/2015
Extrait du document
«
t Il existe un travail de la raison qui nous conduit à la connaissance, car il ne faut pas
confondre le consentement éventuel de tous les hommes ou de la plupart des hommes
à propos d'une idée (Dieu, la justice) et le caractère inné de cette idée (1-3).
L'idée de
Dieu diffère selon les personnes.
La connaissance de Dieu est une des connaissances
qui se présente le plus naturellement à la raison humaine, sans pour autant être innée
(1-3 § 17).
Nous sommes capables de connaître les propriétés d'une figure géométrique
ou
l'idée de Dieu; ceci ne suppose aucune idée innée.
Il n'y a pas plus d'idées innées
dans la mémoire, car le souvenir
d'une chose suppose que nous ayons eu une connais
sance antérieure ou une perception de cette chose.
Dès lors, la seule question pertinente
est celle de la constitution de nos idées, de leur organisation et de leur composition.
B.
Idées et expérience
t Toutes nos idées proviennent de l'expérience, qui désigne à la fois les percep
tions et les réflexions.
L'esprit possède la puissance de fabriquer des idées com
plexes.
En cette puissance réside sa liberté (1-12).
La sensation et la réflexion sont les
deux sources des idées simples.
On en conclut donc qu'une idée simple n'est pas fabri
quée par l'esprit mais donnée.
Il en va ainsi des idées des qualités sensibles, qui sont
celles d'objets de la perception immédiate, mais aussi des idées simples de la réflexion.
Ces dernières permettent de comprendre la perception interne immédiate du sujet pen
sant.
Les idées simples reçues passivement sont à !'origine du développement de la
connaissance.
Donc l'esprit ne peut être la source des idées simples ; il ne peut non plus
s'y dérober lorsqu'elles se présentent.
Dès lors, les idées simples, sur lesquelles l'en
tendement n'agit pas, sont enracinées dans l'expérience.
t Cette analyse ne nous éclaire cependant pas sur la nature des idées.
Ces dernières
sont des signes ; la composition des idées est une composition de signes, tout comme le
langage.
Parce que les idées sont des signes, elles constituent des instruments de
connaissance.
L'analyse des idées suit une méthode qui va de soi : il est possible de
comprendre la composition des signes et donc les idées complexes.
t Ainsi, il faut introduire la nécessité d'une connaissance des signes.
Lorsque nous
comprenons les éléments dont une idée complexe est composée, nous voyons égale
ment la complexité de cette idée ; nous y découvrons des éléments qui renvoient aux
représentations originaires et d'autres
qu'il faut attribuer à l'entendement et à sa capa
cité de composition.
De ce point de vue, une idée complexe est une idée composée
d'éléments différents
qu'il est indispensable de repérer pour connaître l'usage légitime
des idées.
C.
Du simple au complexe
t Il existe un statut privilégié des idées simples parce qu'elles nous fournissent des
objets.
Elles sont en ce sens les éléments de !'intellection, irréductibles à l'analyse
(11-2).
Elles sont la condition de toute composition par l'entendement, se définissent
par la clarté et la distinction en raison même de la clarté et de la distinction de nos per
ceptions.
Elles nous font véritablement distinguer les choses.
Par conséquent, leur dis
tinction fonde une réalité.
Il faut alors différencier les qualités premières (toutes les
parties de la matière sont de ce type, même si elles ne sont pas l'objet direct
d'une
expérience) des qualités secondes, car la différence de signification des idées implique
deux types de qualités.
Les idées des qualités secondes sont subjectives.
Elles ne
peuvent advenir que relativement
à des qualités premières par lesquelles nous nous
représentons des qualités
d'un objet.
Les idées des qualités premières désignent objec
tivement les propriétés de l'objet, relativement
à nos sens.
Donc les idées des qualités
secondes signifient des propriétés de l'objet que
l'on peut se représenter en termes de
qualités premières.
Notre esprit est capable d'opérations : perception
(11-9), rétention (11-10) ; il peut dis
tinguer, comparer, composer et abstraire
(11-11 ).
Si la perception se saisit relativement
aux sensations, néanmoins ces dernières sont très diverses, aussi bien externes
qu'in
ternes.
En ce sens, il existe des idées simples de la réflexion.
195.
»
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