Livre IX (choix de fables) - La Fontaine (analyse et résumé)
Publié le 27/03/2015
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La convoitise
C'est une des passions négatives les plus constantes des Fables : on désire s'emparer du bien d'autrui ou on désire s'emparer d'autrui lui-même. On voit ainsi le dépositaire (IX, 1) s'emparer du bien d'un commerçant en jouant de la mauvaise foi ; or le bien d'autrui est, dans la perspective morale de la fable, inaliénable ; si bien que le commerçant, pour récupérer son quintal de fer (y. 46), va à son tour faire main basse sur le fils même du dépositaire.
Dans « L'huître et les plaideurs « (IX, 9), le bien n'appartient à personne : l'huître a été apportée « sur le sable « par « le flot « ; mais elle est revendiquée par les deux pèlerins qui entrent en querelle, estimant que l'un l'a vue avant l'autre. La convoitise crée un désordre social qui peut s'étendre et elle doit alors être neutralisée par le formalisme judiciaire qui impose le retour à l'ordre : « Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille / Sans dépens, et qu'en paix chacun chez soi s'en aille « (v. 20-21). Enfin, dans « Le singe et le chat « (IX, 17), la convoitise du singe parvient à s'instrumentaliser à travers le chat qui ne se rend pas compte du rôle que lui fait jouer son acolyte.
La peur
«
F C H E S Œ U V R E S
1.
LES PASSIONS
QUI GOUVERNENT LE MONDE
La
convoitise
C'est une des passions négatives les plus constantes des Fables : on désire s'emparer du bien d'autrui ou on désire s'emparer d'autrui lui-même.
On voit
ainsi le dépositaire (IX, 1) s'emparer du bien d ·un commerçant en jouant de la mau
vaise
foi; or le bien d'autrui est.
dans la perspective morale de la fable, inaliénable;
si bien que le commerçant, pour récupérer son quintal de fer (v.
46).
va à son tour
faire main basse sur le fils même du dépositaire.
Dans
« L'huître et les plaideurs » (IX.
9).
le bien n'appartient à personne :
l'huître a été
apportée« sur le sable »par« le flot» ; mais elle est revendiquée par
les deux pèlerins qui entrent en querelle, estimant que
l'un l'a vue avant l'autre.
La
convoitise crée un
désordre social qui peut s'étendre et elle doit alors être neutra
lisée par le formalisme judiciaire qui impose le retour à l'ordre :
«Tenez, la cour
vous donne à chacun une
écaille/ Sans dépens, et qu'en paix chacun chez soi s'en
aille» (v.
20-21 ).
Enfin, dans« Le singe et le chat» (IX, 17), la convoitise du singe
parvient
à s'instrumentaliser à travers le chat qui ne se rend pas compte du rôle que
lui fait
jouer son acolyte.
La p-~-~
La peur se présente comme une passion dans la mesure où elle est l'expression
d'un manque de maîtrise devant le danger ;
le berger peut bien haranguer son
troupeau (IX, 19),
il suffit qu'apparaisse non le loup lui-même mais« son ombre»
(v.
27) pour que les moutons prennent la fuite.
La parole se révèle inefficace dans
la mesure où elle ne s'adresse pas aux acteurs qui conviennent et dans la mesure où
elle cache.
de la part du berger.
sa propre crainte de combattre lui-même le loup
(voir la faiblesse de ses arguments.
v.
15 à 17).
Dans la fable« Le mari, la femme et le voleur (IX.
15) », la peur apparaît toute
fois comme une passion qui.
dans sa démesure, ouvre brusquement sur un hori zon positif.
C'est ainsi que la peur fait se jeter l'épouse qui n'avaitjamais «caressé son mari de sa vie »dans les bras de celui-ci, pour y chercher« quelque assurance ».
Un autre exemple est celui de !'Espagnol qui met le feu à sa maison pour avoir
l'occasion d'embrasser sa femme en la sauvant des flammes.
La peur se présente
comme
une passion révélatrice.
L'amour, l'amitié ., __ ~m,_mHm'm"~~-=~w~~,-Hm_,_
«Les deux pigeons» (IX, 2) met précisément en scène l'amour (et l'amitié) aux
prises avec les craintes de !'absence :
il se trouve que ces craintes sont justifiées
puisque les péripéties, énoncées d'abord, vont véritablement se produire.
En outre.
l'éloignement de
l'aimé révèle le déséquilibre dans la communauté amoureuse;
déséquilibre issu de cette « humeur inquiète » (v.
20) dont témoigne le pigeon qui
veut voyager.
On peut imaginer que la force amoureuse est ce qui permet au pigeon
qui voulait voyager de revenir en effet au bercail, porté
par!' idée des retrouvailles :
« Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger/ De combien de plaisirs ils payèrent
leurs
peines» (v.
63-64).
Les fables elles-mêmes peuvent enfin apparaître comme
ces lieux de retrouvailles où La Fontaine entre en conversation avec ses amis et avec
ses lecteurs.
LES FABLES DE LA FONTAINE =:nJ.
»
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