LIVRE DE LA POÉSIE ALLEMANDE de Martin Opitz

.../...

dépendre des exigences particulières de chaque genre littéraire. Le style naturel et dépouillé conviendra à la comédie et à l’idylle, tandis que dans la poésie épique, dans la poésie didactique, dans l’éloge, et particulièrement dans la tragédie, où « l’on parle de dieux, héros, rois, princes, villes, et autres sujets semblables, il faut employer un discours élevé, plein et véhément, et ne pas seulement nommer une chose, mais la décrire par de hautes et magnifiques paroles «. L’étude des anciens est indispensable ; le poète doit « avoir connaissance des livres grecs et latins et en avoir appris le tour juste ; alors seulement il réussira l’invention. « Dans l’art poétique, la chose la plus importante pour Opitz est en somme la doctrine ; aussi est-il appelé « le père de la poésie savante «. Opitz, qui connaissait bien la poésie moderne de l’Europe occidentale tire ses théories poétiques, en grande partie, directement de Jules César Scaliger, de du Bellay et du Hollandais Heinsius. C’est lui qui, après la violente rupture avec la passé qu’était la Réforme et le fléchissement dû goût à l’époque des guerres religieuses,

.../...