L’Illusion comique de Pierre Corneille (analyse détaillée)

« Géronte au jeune Adraste, est tombée amoureuse de Clindor.

Adraste s'as­ sure le soutien de Géronte et de lise, dont Clindor repousse l'amour.

• Acte III: les amoureux sont surpris par Matamore, que la détermination de Clindor fait reculer.

lors d'un guet-apens, Clindor tue Adraste.

• Acte IV: emprisonné, Clindor fuit avec Isabelle grâce à la complicité de lise.

• Acte V: deux ans plus tard, Isabelle et Clindor sont mariés.

Dans les Jar­ dins du prince Florilame, Isabelle, richement vêtue, tente de surprendre son époux avec la princesse Rosine.

Clindor, ému par ses reproches, décide d'éconduire Rosine, pourtant très éprise.

Des gens de Florilame font irruption, assassinent Clindor et Rosine, puis enlèvent Isabelle (sc.

1- 5).

Pridamant est effondré.

Alcandre lui montre alors que les morts se relè­ vent: ce sont des comédiens.

Il conclut par l'éloge du théâtre (sc.

6).

Passages-clés : la rencontre entre Pridamant et Alcandre (I, 3), le mono­ logue de Clindor (IV, 7), l'illusion théâtrale (Y, 6).

THÈMES DOMINANTS • L'illusion, thème moteur, inscrit l'œuvre dans la tradition baroque.

Elle surprend Pridamant comme le spectateur, pris dans le réseau des miroirs.

• Le théâtre est l'objet même de la pièce.

Par l'illusion comique (c'est-à-dire théâtrale), par une savante mise en abîme baroque de théâtre dans le théâtre, Corneille fait l'éloge du métier si critiqué de comédien et de l'art théâtral: Cest là que le Parnasse étale ses merveilles; 1 Les plu:, rares esprits lui consacrent leur veille, 1 Et tous ceux qu'Apollon voit d'un meilleur regard 1 De leur doctes travaux lui donnent quelque part.

(v.

1797-1800).

• Le magicien, thème courant dans le théâtre et la poésie baroques, est ici rénové : Alcandre, metteur en scène de l'illusion, en assure le bon dérou­ lement et la morale :j'ai pris ma récompense en vous faisant plaisir.

(v.

1820) STYLE • le mélange des genres et des tons -la farce :je te donne le choix de trois ou quatre morts; 1 je vais d'un coup de poing te briser comme verre, 1 Ou t'enfoncer tout vif au ce11tre de la terre, 1 Ou te fendre en dix parts d'un seul coup de revers (v.

924-927) -l'amour précieux: Oui le ciel au moment qu'il me {t"t respirer 1 Ne me donna du cœur que pour vous adorer; 1 !Hon âme prit naissance avec votre idée ; 1 Avant que de vous v où; vous l'avez possédée.

(v.

375-378) -la réflexion morale :je ne sais qui je dois admirer da v amage 1 Ou de ce grand amour, ou de ce grand courage : 1 Tous les deux m'ont vaincu, je reviens sous tes lois, 1 Lt la brutale ardeur va rendre les abois.

(v.

1573-1576) • L'expression de la surprise -des juxtapositions :Mon {tls comédien 1 (v.

1629) -des exclamations : Qu'Isabelle est changée et qu'elle est éclatame 1 (v.

1333) -des didascalies nombreuses : On tire un rideau et on voit tous les comédiens qui pm1agent leur argent.

(Y, 6). »