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Liaisons dangereuses (les) de Pierre Ambroise Choderlos de Laclos (analyse détaillée)

Publié le 21/10/2018

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choderlos

Liaisons dangereuses (les) ou Lettres recueillies dans une société et publiées pour l'instruction de quelques autres. Roman de Pierre Ambroise Choderlos de Laclos (1741-1803), publié à Paris chez Durand neveu en 1782. La première édition, tirée à 2 000 exemplaires, fut rapidement épuisée, et l'on compte au total, pour la seule année 1782, huit autres tirages. Toutes les éditions postérieures à l'originale, bien que non reconnues par l'auteur, furent établies d'après le texte de celle-ci. Le manuscrit, conservé à la Bibliothèque nationale, présente des différences sensibles avec le texte imprimé : en particulier, il est divisé en deux parties au lieu des quatre de l'édition originale, et il répartit l'action romanesque de part et d'autre de la lettre LXX.

 

Cadet de Jean-Jacques ou frère aîné de Sade ? Apologiste du vice ou sectateur de la vertu ? Laclos n'en finit pas de troubler les critiques, même s'il a cessé de révolter les bonnes et les mauvaises consciences. Le parfum de scandale qui flottait encore au xixe siècle autour des Liaisons dangereuses s'est réellement dissipé. L'auteur n'est plus guère suspecté d'immoralisme militant ni de libertinage honteux ou hypocrite, pas plus qu'on ne cherche aujourd'hui dans son livre un quelconque roman à clés. Nos modernes ont substitué à ces questions oiseuses de brillants exercices de plume sur les modes d'expression et la technique épistolaire, mais qui fort heureusement n'enlèvent rien à l'inquiétante étrangeté du roman. Ce sentiment inconfortable (à défaut de pouvoir le contraindre, il faut l'analyser !) vient sans doute d'un conflit déjà ancien de l'esthétique et de la morale : si le dilemme du roman au xvme siècle est d'accepter, dans un souci de réalisme, le risque de trop insister sur les malheurs de la vertu, notre embarras aujourd'hui tient au fait de devoir parer la méchanceté libertine de tous les prestiges de l'intelligence.

 

Le roman est un recueil de lettres, données pour vraies par le rédacteur (Préface) malgré l'ironique démenti de l'éditeur (Avertissement), et ce jeu de voix discordantes, pourtant extérieures à la matière romanesque, est peut-être le premier indice de l'étonnante polyphonie qui va suivre.

 

Au début du roman, deux actions autonomes vont être engagées, qui

coïncideront chacune avec un lieu géographique différent. La première répond aux vœux de la marquise de Merteuil, qui exhorte son complice, le vicomte de Valmont, à séduire l'innocente Cécile Volanges au sortir du couvent. Cette entreprise libertine est motivée par le désir qu'a Mme de Merteuil (lettre II) de se venger de son ancien amant, le comte de Gercourt, auquel on destine la petite Cécile pour épouse. Cécile, quant à elle, aime en secret son maître de chant, le chevalier Danceny. Pauvre Cécile ! C'est dans cette pâte encore tendre que vont se modeler toutes les figures antagonistes d'un avenir dont elle ne dispose décidément pas : la volonté maternelle (Gercourt), le projet libertin (Val-mont), le désir amoureux (Danceny). La seconde action romanesque tient au projet personnel de Valmont, qui désire prouver sa maîtrise libertine : «Voilà ce que j'attaque; voilà l'ennemi digne de moi » (lettre IV), en séduisant une femme (mariée) connue pour sa vertu et sa dévotion, la présidente de Tourvel. Au fil du texte, ces deux actions d'abord juxtaposées vont s'intriquer puis s'unifier. La symétrie des entreprises de Valmont se construit autour d'un personnage central, la marquise de Merteuil, dont il n'est que l'opérateur. C'est dans ce déséquilibre essentiel, malgré une égalité apparente, que le roman va trouver sa véritable dynamique. Leur complicité, empreinte de rivalité, tournera à l'affrontement par personnes interposées.

 

L'ouvrage se divise en quatre parties savamment équilibrées.

 

La première partie (50 lettres) présente les six correspondants principaux, et réserve l'apparition d’un septième, Mme de Rosemonde, aux parties suivantes. La séduction commence dès que s'établit un commerce épistolaire entre les naïfs et les roués, dans les lettres XII et XIII entre Merteuil et Cécile, puis XXIV et XXVI entre Valmont et

choderlos

« d'après le texte de celle-ci ..

Le ma­ nuscrit, conservé à la Bibliothèque nationale, présente des différences sen­ sibles avec le texte imprimé : en parti­ culier, il est divisé en deux parties au lieu des quatre de l'édition originale, et il répartit l'action romanesque de part et d'autre de la lettre LXX.

Cadet de jean-jacques ou frère aîné de Sade ? Apologiste du vice ou secta­ teur de la vertu? Lados n'en finit pas de troubler les critiques, même s'il a cessé de révolter les bonnes et les mau­ vaises consciences.

Le parfum de scan­ dale qui flottait encore au XJxe siècle autour des Liaisons dangereuses s'est réellement dissipé.

L'auteur n'est plus guère suspecté d'immoralisme militant ni de libertinage honteux ou hypo­ crite, pas plus qu 'on ne cherche aujourd'hui dans son livre un quel­ conque roman à clés.

Nos modernes ont substitué à ces questions oiseuses de brillants exercices de plume sur les modes d'expression et la technique épistolaire, mais qui fort heureusement n'enlèvent rien à l'inquiétante étran­ geté du roman.

Ce sentiment inconfor­ table (à défaut de pouvoir le contrain­ dre, il faut l'analyser !) vient sans doute d'un conflit déjà ancien de l'esthétique et de la morale : si le dilemme du roman au xvme siècle est d'accepter, dans un souci de réalisme, le risque de trop insister sur les malheurs de la vertu, notre embarras aujourd'hui tient au fait de devoir parer la méchanceté libertine de tous les prestiges de l'intel­ ligence.

Le roman est un recueil de lettres, données pour vraies par le rédacteur (Préface) malgré l'ironique démenti de l'éditeur (Avertissement), et ce jeu de voix discordantes, pourtant extérieures à la matière romanesque, est peut-être le premier indice de l'étonnante poly­ phonie qui va suivre.

Au début du roman, deux actions autonomes vont être engagées , qui coïncideront chacune avec un lieu géo­ graphique différent.

La première· répond aux vœux de la marquise de Merteuil, qui exhorte son complice, le vicomte de Valmont, à séduire l'inno­ cente Cécile Volanges au sortir du cou­ vent.

Cette entreprise libertine est motivée par le désir qu'a Mme de Mer­ teuil (lettre Il) de se venger de son ancien amant, le comte de Gercourt, auquel on destine la petite Cécile pour épouse.

Cécile, quant à elle , aime en secret son maître de chant, le chevalier Danceny.

Pauvre Cécile! C'est dans cette pâte encore tendre que vont se modeler toutes les figures antagonistes d'un avenir dont elle ne dispose déci­ dément pas : la volonté maternelle (Gercourt), le projet libertin (Val­ mont), le désir amoureux (Danceny).

La seconde action romanesque tient au projet personnel de Valmont, qui désire prouver sa maîtrise libertine : "Voilà ce que j'attaque; voilà l'en­ nemi digne de moi » (lettre IV), en séduisant une femme (mariée) connue pour sa vertu et sa dévotion, la prési­ dente de Tourvel.

Au fil du texte, ces deux actions d'abord juxtaposées vont s'intriquer puis s'unifier.

La symétrie des entreprises de Valmont se construit autour d'un personnage central, la marquise de Merteuil, dont il n'est que l'opérateur.

C'est dans ce déséquilibre essentiel , malgré une égalité apparente, que le roman va trouver sa véritable dynamique.

.Leur complicité, em ­ preinte de rivalité , tournera à l'affron­ tement par personnes interposées.

L'owrage se divise en quatre parties savam ­ ment équi librées.

La première partie (50 lettres) présente les six.

conrespondants princ ipaux.

et réserve l'apparitio n d'un septième, Mme de Rosemonde, aux parties suivantes.

La séduction commence dès que s'éta ­ blit un comm erce épisto laire entre les naifs et les roués.

dans les lettres Xli et Xlii entre Merteuil et Cécile, puis XXIV et XXVI entre Valmont et. »

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