Devoir de Philosophie

Lettres persanes de Montesquieu : Fiche de lecture

Publié le 24/11/2018

Extrait du document

montesquieu

Lettres persanes

 

Le premier grand ouvrage de Montesquieu pose bien des problèmes. Il n’est pas facile de lui faire une place dans la littérature du xvmc siècle. Des questions essentielles surgissent : s’agit-il d’un épisode dans la vie du magistrat, d’une pause entre un mémoire scientifique et un autre? Ou bien y a-t-il là déjà tout Montesquieu, telle une sorte de première ébauche de l'Esprit des lois, un prélude souriait et léger, souple et fuyant, comme toute œuvre de jeunesse? Ce débat s’ouvrit déjà du temps de Montesquieu et il est loin d’être clos à l’heure actuelle. D’autre part, comment expliquer l’extraordinaire succès de cet ouvrage? Fut-il dû à un phénomène de réception? Telle une comète prévue, il devait apparaître à l’« horizon d'attente > des lecteurs à la suite de la diffusion croissante de l’exotisme. Celui-ci, entre autres, avait reçu une remarquable promotion grâce à l’œuvre accomplie en France par Antoine Galland, orientaliste, professeur au Collège de France, traducteur des Mille et Une Nuits. De toute façon Montesquieu, sur un ton différent et nouveau, très frais, se rattachait à une tradition déjà considérable, où l’on pouvait compter des auteurs comme Chard n, Tavernier, Bernier, etc. Il se ressentait de l’influence de La Bruyère et de Dufresny; il n'avait pas été insensible à /’Espion turc (1684) de l’Italien Marana.

 

Synopsis. — L'ouvrage comprend 161 lettres, écrites de 1711 à 1720. L'auteur les attribue à plusieurs personnes. En tête vient Usbek, grand seigneur disgracié, qui a quitté son pays sous prétexte de s'instruire dans les sciences de l'Occident. D autres lettres sont l'œuvre de son ami Rica, qui l'accompagne. Leurs correspondants principaux sont Mirza, Rustari, Nessib à Ispahan, Ibben à Smyrne, Rhédi à Venise. D'aut'e part, Usbek et Rica reçoivent des lettres qui les tiennent au courant de ce qui se passe à Ispahan. La partie la plus importante de la correspondance (lettres 24 à 147) nous fait connaître les jugements des deux Persans sur la vie parisienne, sur les affaires françaises, sur les événements politiques et religieux. 

montesquieu

« MONTESQUIEU: Lettres persanes (Fiche de lecture) 1689-1755 Charles Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, est né le 18 janvier 1689 au château de la Brède, près de Bordeaux.

Il appartient comme Montaigne à une anciennefamille de la noblesse de robe de Guyenne.

Placé en pension chez les Oratoriens, il y reçoit un enseignementdispensé pour l'essentiel en français, signe d'une grande modernité à une époque où l'usage scolaire est encorecelui du latin.

Après des études de droit, il est reçu avocat au parlement de Bordeaux.

En 1716, son oncle luilègue ses terres, son nom de Montesquieu ainsi que la charge de Président à mortier. Loin de se consacrer entièrement à une carrière de magistrat, qu'il a embrassée moins par goût que partradition familiale, Montesquieu manifeste de la curiosité pour de multiples domaines.

Admis à l'Académie deBordeaux, il y déploie son goût pour la recherche, abordant dans ses travaux des sujets aussi divers quel'histoire (Dissertation sur la politique des Romains en matière de religion), les sciences naturelles (Sur les causes de l'écho, Sur le flux et le reflux de la mer) ou la physiologie (Sur l'usage des glandes rénales).

Quelle que soit leur nature, ces travaux de jeunesse ont en commun de témoigner de l'attachement de Montesquieupour la méthode expérimentale, qui privilégie l'observation des faits sur l'abstraction théorique, méthode dont ilusera pour bâtir l'ensemble de son oeuvre. En 1721, Montesquieu, qui a déjà fait preuve de sa largesse d'esprit et de son mépris des préjugés et del'intolérance en épousant quelques années plus tôt une calviniste convaincue (Louis XIV a révoqué l'Édit deNantes en 1685), publie, anonymement et à Amsterdam pour échapper à la censure, ses Lettres persanes, satire déguisée des moeurs et des institutions de l'époque. Le succès de l'ouvrage lui ouvre les portes de la capitale et des salons parisiens.

Il y séjourne un temps et, en1727, se fait élire à l'Académie française. Mais le microcosme parisien n'épuise pas la curiosité de Montesquieu.

En 1728, il entreprend un long voyage enEurope pour étudier de plus près les institutions et les moeurs des sociétés occidentales.

Ce périple deplusieurs années le conduira successivement en Autriche, en Hongrie, en Italie, en Allemagne, en Suisse, auxPays-Bas et en Angleterre enfin, où il séjourne dix- huit mois.

À son retour au château de la Brède en 1731, il se consacre à ce qui sera désormais le grand projetde sa vie: donner un sens à l'Histoire et à l'évolution des sociétés.

Dans cette optique, il publie, en 1734,Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, ouvrage dans lequel il applique aux institutions antiques ses théories sur les lois et les gouvernements. Celles-ci seront reprises et approfondies dans son grand oeuvre, une somme se composant de trenteet un livres, traitant De l'esprit des lois.

Montesquieu y propose une vision rationaliste de l'Histoire qui provoque les critiques des jésuites comme des jansénistes.

En réponse à celles-ci, Montesquieurédige alors une Défense de l'Esprit des lois (1750) qui ne fait qu'accroître la colère de l'Église et provoque la mise à l'Index' de l'ouvrage. Touché par la vieillesse et la cécité, Montesquieu rédige encore, à la demande de D'Alembert un«Essai sur le goût» pour l'Encyclopédie avant de s'éteindre le I 0 février 1755, à l'âge de 66 ans. À sa mort, Montesquieu laissait plusieurs cahiers manuscrits qui ne seront publiés qu'au milieu du XXe siècle.Ces cahiers contiennent entre autres un certain nombre de réflexions pleines d'enseignements sur lapersonnalité de leur auteur.

Montesquieu s'y révèle comme une manière de sage épicurien : «Je m'éveille lematin avec une joie secrète ; je vois la lumière avec une espèce de ravissement.

Tout le reste du jour, je suiscontent», trouvant dans l'activité intellectuelle une raison nécessaire et suffisante à son existence: «L'étude aété pour moi le souverain remède contre les dégoûts, n'ayant jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture nem'ait ôté.» UN ROMAN DANS L'AIR DU TEMPS Sous la Régence, deux Persans, Usbek et Rica, effectuent un voyage en France.

Dans la correspondance qu'ilséchangent avec leur compatriotes, ils font part de leurs impressions de voyage.

Usbek, qui a confié la garde de sonsérail au chef des eunuques, s'entretient également avec lui des problèmes qui s'y rencontrent.

Pendant son absence prolongée, eneffet, les femmes d'Usbek se révoltent du sort qui leur est réservé.

Dans la dernière lettre, la tragédie fait irruptiondans l'histoire des deux Persans : la favorite Roxane annonce à Usbek qu'elle vient de s'empoisonner, ultime manièred'affirmer sa liberté malgré la servitude dans laquelle ce dernier à voulu la tenir. Ainsi peut se résumer l'argument des Lettres persanes, oeuvre qui présente la double caractéristique d'être d'une part un roman par lettres, d'autre part d'inspiration exotique.

Marques apparentes de l'originalité de l'oeuvre, ces. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles