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Lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet (analyse détaillée)

Publié le 21/10/2018

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Lettres de mon moulin. Recueil de nouvelles d'Alphonse Daudet (1840-1897), publié à Paris chez Hetzel en 1869 ; réédition augmentée - et définitive -, portant de 19 à 24 le nombre des nouvelles, chez le même éditeur en 1879. Annoncé par des Lettres sur Paris et Lettres du village, l'ouvrage rassemble des textes parus dans plusieurs journaux {le Figaro, l'Événement ou le Bien public) de 1866 à 1873.

 

Daudet est à l'époque un jeune homme apprécié, mais qui se disperse et auquel on ne prête pas un gTand avenir littéraire. Depuis 1859, il a rencontré Mistral et repris contact avec une Provence natale où il aime à rejoindre amis, amours et impressions de nature : quittant Paris, lassé et fatigué, il se réfugie au château de Monto-ban, une propriété de famille, et dans les divers moulins des environs, notamment le moulin Tissot à Fontvieille près d'Arles. Daudet a fait appel, pour ces lettres, à des éléments fort divers : des souvenirs de Mistral et de Roumanille, des épisodes autobiographiques (« l'Arlésienne », « les Vieux », les notations de voyage), et aussi à la collaboration de sa femme et de Paul Arène (d'où, par la suite, une polémique avec certains partisans de ce dernier).

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« mangée par le loup, après s'être vaillamment bat­ tue toute une nuit Dans « les &oiles ».

un berger et Stéphanette contemp lent les astres de la nuit « L'Arlésienne » est le drame d'un jeune homme pris entre sa pas sion amoureuse et la hont e d'épouser une jeun e fille sans honneur.

« La Mule du pape » est un anima l vind icatif qui, a près b ie n d u temps , lance ra u n coup de sabo t mag istral à un mauvais plais a nt dont elle a été la victi me.

« Le Phare des San guinaires », « l'Agon ie de la SémiUonte » et « les Douaniers » rassemblent des récits et des impressions corses.

L'abbé Martin, « le Curé de Cucugnan », rêve qu'i l va au parad i s et au purgatoire : il n'y trouvera aucun d e ses paroissiens, qui sont tou s en enfe r ; ce qui, s elo n son sermo n, doit les inciter à une confess io n urge nte.

« Les Vieux » accueillent le narrateur avec une gent illesse émou vante : il vie nt de la part de son am i Ma urice.

« Ballad es en pro se » est composée de deux textes : l'un consacré à « la Mort du Dauphin».

rautre.

« le Sous-p réf et aux champs », montrant un fonctionnaire oubliant ses discours pou r aller fa ire des vers d an s la nature .

« L e Port efeuille de Bixio u » rap ­ port e les farces de ce blagu eur en mê me temp s que son amour de père po ur la pet it e Cél ine.

«La Légen d e d e l 'homm e à la cerve lle d'or», métaphore de l'écri vain, évoque le sort tragiqu e d e celui qui s'arrach e de sa prop re substance pour la donner aux autres.

« Le Poète Mistral » nous présente le mall.re et l'ami de Daudet« Les Trois Messes b asses » racon tent la puniti on céleste de ce curé tro p pressé et trop gourm and qui bouscule la liturg ie de Noël pou r a v ancer l'heure du réveillon.

« Les Oranges » évoquent quelques im p ressio ns em bau mées et savou reu­ ses.

« Les Deux Auberges» : l'un e est prospère, l'autre complèt em ent désertée, et une pauvre femme l'habite.

« À Milianah » rapporte des scè­ nes algériennes.

ainsi que « les Sauterell es ».

« L'Bixir du Révérend Père Gaucher» est une boisson alcool isée dont un mo i ne retrouv e la recette qui enric hit le co u vent et expo se son invente u r à bien des tentations.

Enfin , d e rnie rs textes, « En Cam argu e » et « Nosta lgies d e caserne».

La prem ière coul e ur du livre est celle d u Midi : Mistral fé li cite ra Daudet d 'avoir ré ussi à écrire en « pr ovençal françai s" et c'est certainement cette langue aux tournures ensol eillées, aux v oc abl es originaux qui peut séduire le lecteur (sans trop l'effar oucher) .

C'est au ssi t oute la vie d'un peuple avec son d éco r : le curé gourmand ou gourman ­ deur , le berger et le jo ueur de ftfre, le hâbl eur , le poèt e, le berger , l'amou­ re ux .

Et encore l'odeur fo rt e des plan­ tes aromatiques, la présence des ani­ maux qui, dès le départ , e st comme le sign e sous lequel écrit le narrateur.

Au­ delà même de la Proven ce, il y a la C ors e et l' Algérie , plu s gén éralement le d ébu t d'un exotisme, presque d' un ori en talisme qui attire le public pari­ sie n et ces lecteurs-d estinataires des Lettr es : ils sont entrainés, dépaysés, parfois jusqu'à une sorte de fantasti­ que discret .

L e deuxième charme du llvre est l 'alliance qu'on y trouve entre la mali ce et la tendre s se.

Le narrateur ne cac he pas la paresse de tel compatriote , l 'amour de tel ecclésiastique pour la dive bouteille, les inftdélités d'une belle volage, les manies d' un pape avi· gnonnais; mais il les conte avec gentil­ lesse , sans sarcasme .

Et sans jamais se départir d'une grande compassion : p our les humbles douanier s, mal payés et malades , pour les naufragés de la Sémillant e, pour le c oc u déshonoré, pour l'é crivain déposs é d é et mangé par les «loups "· On ajout era à tout cela une très grande variété d'écriture : récits rapportés , impre ssio ns person­ n elle s, lég endes ancestral es, c'est à cha­ que fo is un ton diff ére nt, un nouv el an gle d'attaque ou de narration.

Le sujet proprement dit est moins impor­ tant que ces inflexions varié es d'une v o ix pourtant familière, complice, s éductri ce.. »

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